La quantité de matière grise dans le cerveau des enfants et adolescents adeptes des jeux sur console serait-elle, à force de jouer, différente? C'est ce que conclut cette petite étude issue d'une collaboration de chercheurs d'universités européennes et canadiennes. Elle montre que la matière grise d'une zone du cerveau, le striatum ventral, est plus développée chez ces joueurs assidus. En fin de compte, ces joueurs deviennent plus rapides à la prise de décision et plus sensibles à la récompense. Des résultats qui intéresseront de nombreux parents, publiés dans l'édition en ligne du 15 novembre de Translational Psychiatry.
L'étude, menée sur 154 jeunes de 14 ans, 72 garçons et 82 filles, en bonne santé, a comparé la structure du cerveau de joueurs fréquents qui jouaient aux jeux vidéo plus de 9 heures par semaine avec celle de joueurs occasionnels. Les enfants ont reçu un questionnaire pour évaluer leur activité de jeux vidéo sur une semaine. Le temps le plus fréquemment rapporté consacré aux jeux d'ordinateur était d'environ 9 heures sur la semaine. Les adolescents ont ensuite été classés en groupes de fréquence de jeu. Les chercheurs ont utilisé l'imagerie par résonance magnétique (IRM) et se sont concentrés sur une zone du cerveau associée à la récompense et à la prise de décision, le striatum ventral, une zone du cerveau également associée à des aspects affectifs et motivationnels du comportement. Enfin, la réaction du cerveau des adolescents sur l'anticipation de la récompense a été étudiée par IRM fonctionnelle (IRMf). Les scans IRMf des joueurs fréquents et occasionnels ont été comparés.
Les auteurs constatent que la matière grise du striatum ventral est plus développée chez les joueurs fréquents. Aucune différence n'a été identifiée dans d'autres régions du cerveau. Les chercheurs ont ensuite lié au volume de matière grise dans cette région du cerveau, la performance au jeu et constatent que les adolescents avec un volume supérieur de grise matière sont plus rapides à la prise de décision. Les joueurs fréquents anticipent mieux la récompense, comme le montrent également des niveaux plus élevés d'activité cérébrale à l'IRMf.
Ce volume de matière grise et cette activité dans le striatum ventral gauche sont présents, de manière similaire chez les joueurs excessifs.
Source: Translational Psychiatry, 2011 e53; doi:10.1038/tp.2011.53 Published online 15 November 2011 The neural basis of video gaming. (Visuel NHS)
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