Ils sont fous ces Romains

L’histoire est un éternel recommencement : en février 2009, PSA avait déjà annoncé des milliers de suppressions d’emplois. J’avais à l’époque publié un billet intitulé « Zéro licenciement » que vous pouvez retrouver ici et qui reprenait déjà des points exposés en janvier 2008 dans un autre billet titré « Le masque des mots ». Trente mois plus tard, je n’en changerais pas une virgule. Quel merveilleux quinquennat, quel capitaine expérimenté, roc dans les tempêtes !
 

Mais face à ses rodomontades, je tiens à souligner que ce premier choc en 2009 suivait de peu le début de la crise qu’il a paraît-il si victorieusement combattue. Il est donc légitime et hélas malheureux de constater que la majorité alors au pouvoir depuis bientôt sept ans avait été incapable de l’éviter.

En dépit des aides diverses apportées par l’État à l’industrie automobile, telle la prime à la casse, gouvernement et industriels se sont révélés, trente mois plus tard, tout aussi incapables de préserver la santé de notre industrie automobile, un des fleurons de notre pays. Alors que tous ces incapables se font, en parole, les pourfendeurs de la désindustrialisation et tonnent contre les délocalisations !

Comme leurs résultats témoignent contre eux, ils n’hésitent pas à se réfugier dans l’hypothétique. Pour faire oublier un passif bien présent, résultat d’une politique qui a failli, la leur, ils dénoncent la prétendue inadéquation d’une autre politique qui n’a pas eu le moindre soupçon de début de commencement d’application. Ne vont-ils pas jusqu’à oser dire que ce sont les déclarations de François Hollande qui menacent le magique triple A de notre pays ! Encore un effort et nous apprendrons bientôt que c’est le candidat de la gauche qui a cassé le vase de Soissons !

Il ne faut pas changer de capitaine dans la tempête ? Bien au contraire ! Puisqu’il n’a pas su éviter les récifs, le plus prudent est de l’envoyer à fond de cale. On nous chante à longueur d’antenne qu’il serait plus sage de conserver notre président ? Les Grecs, les Italiens et les Espagnols sont donc devenus fous ?