Magazine Info Locale

Au doigt et à l’oeil

Publié le 20 novembre 2011 par Bordeaux7

Au doigt et à l’oeilL’un des huit exemplaires existant au monde de «pouces» du sculpteur César se trouve désormais au coeur des vignes du Médoc. C’est le propriétaire du château d’Arsac, le producteur et négociant en vins Philippe Raoux, connu pour sa passion de l’art contemporain, qui vient d’en faire l’acquisition.

Il trône désormais au milieu de la parcelle de vignes qui s’étend devant le château, bien visible de tous depuis la petite route qui mène à Arsac. Son arrivée ici début octobre n’est guère surprenante. Depuis qu’il a racheté la propriété il y a 26 ans, Philippe Raoux s’est en effet attaché à y inscrire l’art contemporain comme un prolongement de l’architecture et de l’histoire des lieux. La bâtisse elle-même (sur laquelle un immense poutre métallique signée Bernar Venet vient prendre appui), ainsi que les chais attenants (peints en bleu) ont été rénovés dans une association réussie entre art, modernité et respect des veilles pierres. Chaque année Philippe Raoux, qui est aussi le créateur et patron de la Winery à quelques  kilomètres de là, fait l’acquisition d’une nouvelle oeuvre (généralement des sculptures et souvent de dimension monumentale) destinée à être installée sur la propriété : sculptures de Bernard Pagès, Susumu Shingu ou Jean-Michel Folon s’y côtoient déjà, sans réel fil directeur ni logique de collectionneur. Philippe Raoux les choisit au coup de coeur, les installe au feeling : un soleil de Niki de Saint-Phalle entre les cuves du chai, un chien rouge de William Sweetlove derrière une haie de buis... « Même si la propriété se visite, ça n’est pas un lieu d’exposition, aime préciser le propriétaire. Je vis à Arsac avec ces oeuvres, je les vois en me levant le matin, elles font partie de l’âme du lieu désormais.»
Deux acquisitions en 2011
Le «pouce» de Cesar s’inscrit dans cette logique. «En 1981 je suis allé visiter les premières wineries aux Etats-Unis et j’ai découvert un «pouce» au milieu des vignes du Clos Pegase dans la Napa Valley. J’ai trouvé qu’il figurait parfaitement la présence de l’homme et de son savoir-faire dans la vigne. J’ai gardé ça dans un coin de ma tête...» Début 2011, c’est un ami galeriste qui lui parle d’un «pouce» à vendre, le second sculpté par Cesar. Philippe Raoux a saisi l’opportunité, même si l’acquisition 2011 du château d’Arsac était déjà prévue : une installation de l’artiste Sam Dougados, les lettres du mot «I need» plongées dans le plan d’eau du château jusqu’à mi-hauteur et complétées par l’effet miroir. Les deux oeuvres ont été installées il y a quelques semaines. Le pouce se trouve désormais sur la même parcelle que le Pot Rouge de Jean-Pierre Raynaud et le Skywatcher de Rotraut Klein, profil de femme qui scrute le ciel. «Pour moi l’association de ces trois oeuvres figure le terroir. J’aime le fait de retrouver cette notion ancestrale dans ces sculptures modernes. Arsac est un château en vie : son histoire ne s’est pas arrêtée à la pose de la dernière pierre». A quelques kilomètres de là, c’est lui qui a posé la première pierre de la winery et écrit le début d’un nouveau chapitre l’histoire du vignoble médocain. Là aussi, l’art contemporain trouve sa place : sculptures monumentales dans les jardins, toiles de Liechtenstein dans le restaurant, des oeuvres jusque dans les services administratifs... on ne se refait pas ! Avec une nuance quand même : «A la winery, les oeuvres sont là pour les visiteurs. A Arsac, elles sont là pour le château. J’aime me dire que c’est nous qui écrivons l’histoire de ce vignoble aujourd’hui.» Philippe Raoux le fait ici de bien jolie manière.• Sophie Lemaire


Château d’Arsac : visites sur résa au 05 56 58 83 90. Winery : entrée libre du mardi au dimanche 10h-19h.

à’

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Bordeaux7 3734 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine