En possession d'un chien dramatiquement mignon, j'ai résolu une grande part des problèmes posés par le besoin de reconnaissance.
Chirac ou Churchill ou Carla Bruni (Google est infoutu de trancher cette question de paternité) a dit : "Si vous êtes en attente de reconnaissance, achetez-vous un chien".
Une variation sur la remarque d'Aldous Huxley qui notait : "To his dog, every man is Napoleon; hence the constant popularity of dogs. " Donc : bien joué, Xav'.
Nous, humains avons à notre insu sélectionné les chiens pour leur propension à nous vénérer.
Ces bâtards ont adopté une stratégie non intentionnelle, au sens darwinien, d'exploitation de nos faiblesses : les chiens qui avaient des airs de chiens battus, avec de gros yeux ronds et qui poussaient des petits cris ont été plus nourris que les autres, car notre éthologie humaine nous porte à éprouver une volonté de protection envers ces individus. Dixit Dominique Guillo.
Ne nous enflammons point, Karl Kraus rappelle que certes le chien est fidèle mais "nous faut-il, pour cela, prendre exemple sur lui ? Il est fidèle à l’homme, non pas au chien."
Et dans mon cas, il est parfois vecteur d'humiliation.
La faute à sa popularité.
Ainsi, après une après-midi chez le coiffeur, je sortais mon doux braccoïde quand un homme m'apostropha dans la rue : "Il est bien coiffé votre chien". J'ai acquiescé, continué mon chemin, il a redit "Il est vraiment bien coiffé votre chien". Je sais qu'il était pris de boisson, tout de même...
Ashley Olsen a très intelligemment choisi un compagnon ridicule pour éviter ce genre de mésaventures.
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Coupons d'emblée court à toute spéculation, je ne fais pas toiletter l'animal. Quelques coups de ciseaux pour égaliser les pointes les oreilles de temps en temps.
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En conséquence de quoi, j'ai accueilli avec un immense plaisir [soulagement] la sélection de mon blog par ELLE après cette insultante séquence.
D'ailleurs, c'est con, un chien :
"Did you ever walk into a room and forget why you walked in? I think that's how dogs spend their lives." Sue Murphy
Prends ça.
Reprenons : il s'agit d'élire la MEILLEURE blogueuse 2011 selon les critères de ELLE (sagacité, justesse, beauté, style, charme, courage, générosité, curiosité).
Et puis, est-ce qu'on est sûr de s'entendre si bien que ça avec les chiens ? Je veux dire, s'ils se mettaient à parler, est-ce qu'on ne se rendrait pas compte que c'est aussi difficile de les supporter que les gens ?
C'est la question que pose Karel Capek (je sais pas qui c'est. Mais sur ce site spécialisé en citations sur les chiens, il se posait là).
Je m'égare : vous pouvez voter tous les jours pour moi sur le site de ELLE dédié au concours de la plus extraordinaire blogueuse qu'il ait jamais été donné de lire. On earth.
En réalité, ce qui serait vraiment très utile, pour rassasier mon insatiable besoin de reconnaissance ce serait de me laisser un mot.
Un mot sur la porte du blog.
Un commentaire, voilà.
C'est ce qu'il me faut.
C'est prouvé scientifiquement.
"... Cette articulation entre renforcement de l’individualisation et recherche relationnelle apparaît de manière particulièrement évidente avec les blogs... Des travaux statistiques récents ont montré que les blogs qui n’étaient pas commentés, étaient très vite abandonnés et que leur durée de vie était étroitement corrélée au nombre et à la densité des commentaires qu’ils suscitent." Dominique Cardon
Lecteur invisible, lecteur muet, lecteur fantôme, pense que ma seule alternative, c'est ça :
On distingue presque une lueur de mépris dans ses yeux.
Pas d'accord ?