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Saints Row : The Third – Test

Publié le 21 novembre 2011 par Duxxy28 @duxxy28

Saints Row : The Third – TestEtant donné l’affront sans nom fait aux joueurs PC lors du portage de Saints Row 2 sur leur support de prédilection, il paraît judicieux de commencer ce test en faisant un point sur l’état du nouveau venu. Mes frères, mes sœurs, chères ouailles, rassurez-vous. Depuis 2009, le studio de développement Volition a revu sa copie et Saints Row : The Third - que nous appellerons désormais SR : TT, faut pas déconner- est parfaitement jouable sur une machine normale. Mais malgré les efforts consentis, au milieu de toutes les sorties actuelles et de l’offre foisonnante de jeux open-world, on se demande si SR : TT réussira à trouver son public.

Fear and Loathing in Stilwater

Saints Row : The Third – Test

Vous venez de lancer la campagne depuis à peu près 5 secondes et c'est déjà le bordel : un texte improbable défilant sur le morceau "Ainsi parlait Zarathoustra"

Aussi pour se faire une place au milieu des autres soft proposant le même genre d’expérience, THQ et Volition ont eu la bonne idée de faire bosser les développeurs au sein d’une fumerie d’opium et de les nourrir d’un régime exclusivement composé de LSD. C’est en tout cas l’impression qui se dégage tout au long du titre et ce dès l’introduction. Contrairement à un GTA IV mature et moraliste, Saints Row : The Third prend le pari de faire dans l’humour déjanté et adopte l’outrance comme norme. De l’univers au gameplay, tout est passé par la moulinette de l’hénaurme et de l’absurde. Si Saints Row 3 était un film, il serait le fruit de l’union de Bad Boys et Las Vegas Parano, mis au monde par une mère porteuse défoncée au crack du matin au soir pendant toute sa grossesse.

Saints Row : The Third – Test

Nous en sommes à 10 minutes et vous vous enfuyez sur une salle des coffres transportée par hélicoptère tandis qu'une armée vous tire dessus.

Vous êtes le chef du gang des Saints, et Steelport est votre fief, ou du moins l’était. Suite à un braquage foiré dans les grandes largeurs, vous vous retrouvez en taule et la ville est passé sous le contrôle de l’ennemi, ou plutôt des ennemis, chaque quartier de la ville étant contrôlé par une organisation différente. En sortant de prison, votre mission est donc de redorer le blason des Saints en reconquérant la ville et en montrant aux autres gangs qui est le patron. Il faut dire que vous avez eu votre heure de gloire, vous et votre fine équipe. Mélange improbable de gangsta et de super star, vos otages pousseront des cris hystériques en vous voyant et vous demanderont des autographes tandis que vos petits copains dessoudent l’équipe d’intervention spéciale du SWAT. Avouez que vous n’y allez pas de main morte lors de vos cambriolages : faire sauter le toit d’un gratte-ciel et enlever la salle du coffre par hélicoptère, tout en étant affublé d’un masque d’Elvis Presley dans sa période Hawaii, il fallait oser. Et encore, ce n’est que l’introduction. A ce stade de la partie, vous n’avez même pas encore créé votre personnage.

Saints Row : The Third – Test

Nous en sommes à 15 minutes: vous venez de sauter de l'avion qui vous fonce dessus et avez rattrapez la demoiselle durant votre chute libre, demoiselle que vous allez relacher avant de passer au travers du cockpit, tuer le pilote, tous les voyageurs de l'avion, ressortir par le cul de l'avion (le tout sans jamais toucher le sol), vous battre en chute libre avec des gangsters et rattraper la dame. Ne cherchez pas, ça empire encore après...

Cette phase de création est d’ailleurs un des petits plaisirs futiles sur lequel vous allez passer beaucoup de temps. Vous pourriez bien sûr expédier le tout en deux clics grâce aux personnages préconstruits, mais nous vous le déconseillons fortement. L’éditeur est un modèle du genre, bourré d’options mais jamais obscur. On sait ce que va modifier chaque paramètre et vous aurez le loisir de créer à peu près n’importe qui ou n’importe quoi, qu’il s’agisse de votre portrait idéalisé, d’un lapin ou d’un gremlin obèse et verdâtre de deux mètres déguisé en GI. Le plus appréciable reste que l’avatar ainsi créé restera cohérent quoiqu’il arrive avec le monde qui vous entoure et vous n’aurez pas l’impression d’incarner une figurine en plastique tout le long du jeu. Les animations sont d’ailleurs excellentes en toute circonstance : marche, course, combat, mouvement spéciaux, chaque action est fluide et s’enchaine admirablement bien avec la précédente.

Saints Row : The Third – Test

La phase de création est très complète et vous permet même de choisir vos mimiques.

On retrouve également ce soin et cette bonne humeur dans les décors de Steelport. Les couleurs sont chatoyantes, la ville est grande et lumineuse, et on pardonnera donc plus facilement des graphismes un peu datés grâce à ces couleurs vives et à la  bonne humeur qui se dégage du décor. L’aspect visuel est d’ailleurs bien plus plaisant dans SR : TT que dans beaucoup d’autres titres full HD aux textures sans âme, grises et marronnasses. Ici, la ville est vivante, et chaque bâtiment a été repeint au ripolin fluorescent avant d’être bardé de néons, dégageant une joyeuse impression de bling-bling foutraque et assumé. Et comme cadeau bonus, c’est le studio de développement qui s’est chargé du portage sur PC. Oubliez le traumatisant Saints Row 2 capable de faire vomir du sang à votre ordinateur du futur pour des graphismes tout juste corrects. Cet épisode tourne rond sur une configuration de joueur moyen de gamme avec presque tous les taquets à fond. On notera juste quelques baisses de framerate lors des séances de conduite à haute vitesse, mais l’expérience reste globalement agréable et le jeu fluide. Malheureusement, il semblerait que malgré le portage maison certaines configurations musclées soient mises à l’amende, et de nombreux joueurs rencontrent des soucis pour faire tourner le jeu de manière correcte. Il semblerait toutefois que cet écueil ne soit pas le fait des développeurs mais plutôt d’un constructeur de cartes graphiques : comme bon nombre d’entre vous l’aura déjà deviné, ces problèmes sont essentiellement rencontrés par les possesseurs de carte AMD, lequel nous promet sur la tête de sa mère une mise à jour imminente des drivers incriminés.

Super Street Helicopter Road Rage Wrestling Fighters With Guns

Saints Row : The Third – Test

Voler dans des endroits dangereux fera monter votre niveau de respect.

Un des points forts du jeu de Volition, en plus de la liberté laissée au joueur et de la variété des missions proposées sur lesquelles nous reviendront plus tard, est son gameplay impeccable. La tâche n’était pas gagnée d’avance étant donné que le jeu combine plusieurs phases bien différentes, à la manière d’un GTA. On peut ainsi se battre à main nu, participer à de nombreux gunfights, circuler dans la ville à pied ou en voiture, moto, bateau et hélicoptères, et gérer l’organisation de son gang. La conduite des véhicules est définitivement orientée arcade, ce qui nous permet de rouler à toute allure grâce à la nitro et prendre les virages au frein à main tout en changeant de radio et en tirant sur les passants sans se mettre dans le décor toutes les trois secondes. Les véhicules aériens sont également très simples à prendre en main et vous aurez plaisir à slalomer entre les tours et les cheminées d’usine pour gagner quelques points de respect. Les bateaux sont peut-être un peu moins plaisants à conduire du fait d’une physique étrange qui fait rebondir votre bateau sur l’eau et l’empêche de prendre beaucoup de vitesse, mais rien de dramatique. Petit plus qui fait plaisir, s’il vous est possible de voler une voiture à l’ancienne (ouvrir la portière, coller un pain, vider le propriétaire et s’installer à sa place), vous pourrez également employer la méthode accélérée : courez vers un véhicule puis appuyez sur la touche d’action et votre personnage se jettera les pieds en avant à travers le pare-brise, éjectant dans l’action le conducteur et s’installant au volant par la même occasion. Résultat de l’opération : un vol de moins de deux secondes, la classe en plus.

Saints Row : The Third – Test

Avec cet accessoire, gardez style et distinction même en mêlée. Remarquez la finesse de l'humour: dégommer des prostituées à coups de godemiché géant.

Les combats sont également très sympathiques. Pas question ici de corriger votre tir en fonction du vent de la gravité ou de l’effet de Coriolis : on aligne la tête, on appuie sur la détente et que la cervelle recouvre les murs. Le flingue de base à une pêche folle, si bien qu’on pourra la préférer aux mitrailleuses débloquées par la suite. Mais en progressant dans le jeu, vous ferez connaissance avec les fusils à pompe, lance-roquettes et autres drones de combat qui sauront satisfaire votre soif de puissance. Il faut voir les explosions générées par un tir bien placé ou une grenade judicieusement lancée : vous incarnez un vrai chevalier de l’apocalypse. Les corps et les voitures volent dans tous les sens au milieu des gerbes de flamme et de sang. Et quand tous vos chargeurs sont vides (ce qui ne risque pas d’arriver de sitôt) il vous reste encore bien des moyens de vous débarrasser de vos ennemis : vous en servir comme boucliers humains et les laisser prendre les balles à votre place, les balancer dans les airs, leur briser le coup ou bien sûr vous battre, à main nu ou avec divers ustensiles. Vous n’aurez pas vraiment joué à Saints Row : The Third avant d’avoir passé à tabac un éléphant bleu à grand coup de godemiché violet d’un mètre cinquante. Et comme pour voler les voitures, utiliser la touche sprint en vous battant rendra les choses encore plus débiles et spectaculaires. Grâce à elle, vous pourrez effectuer diverses prises de catch ou encore surfer sur vos adversaires, leur limant au passage les dents sur le bitume avant de prendre la pose pour une photo au milieu des tirs.

Liberté, j’écris ton nom

Saints Row : The Third – Test

Professor Genki's Super Ethical Reality Climax: le mini jeu le plus jouissif de l'histoire du jeu vidéo.

Mais tout ceci n’est rien comparé au plaisir procuré par la variété des activités et la liberté offerte par le jeu. Si la trame principale est agréable à suivre et très souvent hilarante, SR : TT brille surtout par son aspect bac à sable. Afin que le joueur ne s’ennuie pas, Volition a pris soin de proposer des missions à chaque coin de rue ainsi que des activités spéciales via le téléphone du protagoniste. On aura bien sûr à étendre son influence en rachetant les immeubles les uns après les autres, mais on pourra aussi s’égayer lors de multiples challenges. Certaines missions vous demandent de faire le plus de dommage possible dans un quartier grâce à un char d’assaut mis à votre disposition. D’autres encore vous oblige à vous jeter au milieu du trafic et à cumuler le plus de blessures afin d’arnaquer l’assurance. Plus classique, vous devrez également escorter vos acolytes lors de livraisons de drogue, soit dans la même voiture soit depuis un hélicoptère muni d’un lance-roquettes.  Il faudra également déloger les gangs de prostituées de catcheurs ou de sado-masos de leur base pour récupérer votre territoire. Mais l’activité la plus barrée reste sans conteste l’émission du professeur Genki. Enfermé dans un bâtiment constitué de plusieurs salles, vous devrez engranger le plus d’argent possible en tuant des saloperies de peluches armées jusqu’aux dents, tout en évitant de tirer sur les photos de panda et en passant au travers des pièges de flammes et électriques. Le rêve de toute une génération traumatisée par les bisounours prend enfin vie. Au passage, ces abominations en fourrure se retrouvent partout en ville, à pied, en scooter ou en voiture de golf, et il ne tient qu’à vous de toutes les exterminer. Et quand vous aurez fini toutes ces activités, d’autres seront encore disponibles comme les assassinats commandités ou les vols de voitures spécifiques, chacune d’elle pouvant être activée depuis votre smartphone, véritable couteau suisse du malfrat.

Saints Row : The Third – Test

Un autre petit plaisir, dégommer tout ce qui bouge à bord d'un tank indestructible. C'est idiot mais ça défoule.

Grâce à lui, vous pourrez accéder à la carte de la ville, décomposée en trois presqu’îles toutes accessibles dès le début du jeu. Vous pourrez également déclencher les missions, principales ou secondaires, et récupérer l’argent généré par vos propriétés au fil du temps par virement bancaire. Plus important encore, c’est par cette interface que vous déverrouillerez de nouvelles compétences pour votre personnage. Vous pourrez ainsi le faire courir plus longtemps, augmenter sa vie, lui permettre de porter plus de munitions pour chaque type d’armes ou de tirer à deux flingues, John Woo style. Mais ces bonus ne sont pas gratuits et il faudra remplir deux conditions pour les obtenir : d’une part payer le prix demandé, ce qui nécessite de faire plusieurs missions et racheter les bâtiments pour générer des revenus, mais surtout avoir atteint le niveau de respect requis.  Le respect est simplement un autre nom pour l’expérience gagnée lors d’actes de bravoure. Pour voir votre niveau monter plus vite, il faudra réussir vos activités avec style, enchaîner les combos pendant les combats et conduire dangereusement avec les véhicules, en roulant à contre sens en voiture, ou en volant en rase motte au beau milieu d’un champ de poteaux électriques en hélicoptère. L’avantage de ce système de récompense est simple : il vous permet de profiter du jeu sans faire de mission.

Saints Row : The Third – Test

Chaque icône représente quelque chose à faire, et ne sont pas affichées les missions principales, aléatoires ou les assassinats et vols de véhicules. Vous avez de quoi faire.

Car le plus grand bonheur qu’on peut ressentir dans Saints Row 3 réside bien dans son côté bac à sable. Avec des ennemis et des flics cons comme des toasters et des peluches en liberté partout dans la ville, libre à vous de déambuler dans les rues de Steelport et de vous créer votre propre histoire hallucinée et de semer le carnage partout où vous passez sans but précis. Et si jamais vous vous lassez, des modes supplémentaires viendront vous distraire entre deux parties classiques : le mode « Whored » (en français « horde », qui ne retranscrit pas le jeu de mot) est en fait un mode survie dans lequel vous devez affronter les vagues successives de prostitués, fétichistes et autres zombies à main nues, armé d’un godemiché géant, d’une tronçonneuse ou même à bord d’un char.  Enfin, afin de ne pas vous laisser rire bêtement seul dans votre coin, Volition met également à votre disposition un mode « Coopération », activable à tout moment de votre partie solo via le menu des options, ce qui vous permettra de répandre le chaos dans avec un ami pour une double dose de fun.

Note Globale : 8/10

Saints Row : The Third est à prendre pour ce qu’il est : un divertissement explosif, généreux, et complètement halluciné. Histoire, missions ou personnages, chaque élément est pris au second degré, poussé à l’extrême. On est très loin d’un GTA grandiloquent et ça fait du bien. Evidemment, si vous êtes à la recherche d’un scénario profond, d’un gameplay original ou d’une idée novatrice, passez votre chemin. SR : TT se contente de faire du recyclage mais avec un panache et une dérision qui touche au génie. Comble du bonheur, il est relativement beau et surtout, il tourne très bien sur nos machines. Tout déverrouiller devrait vous prendre entre 30 et 40 heure et même si certains le trouveront peut-être lassant à la longue, les autres relanceront fréquemment une partie dans le simple but d’aller dérouiller de la peluche géante ou de traumatiser les passants avec leur gode géant en compagnie d’un pote. 


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