Le cofondateur du Front de gauche et porte-parole national de la Gauche unitaire, Christian Picquet, a présidé une assemblée citoyenne hier à Thil. L’objectif était d’échanger et de faire évoluer le programme pour les élections.
Les membres et sympathisants du Front de Gauche (FG) et du Parti communiste français (PCF) du Pays-Haut étaient en assemblée citoyenne hier, et ce jusqu’en fin de journée.
11 h 15. Quelques minutes avant l’arrivée de l’invité Christian Picquet, porte-parole national de la Gauche unitaire, cofondateur du Front de Gauche également très actif dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon, il y avait de l’agitation dans l’air dans et autour de la salle Jacques-Duclos de Thil. « En résumé, c’est un repas au cours duquel les gens vont débattre. Il s’agit d’écouter ce que tout le monde a à dire sur le programme du Front de gauche, car celui-ci est amené à évoluer. Il n’est pas figé. Et puis on veut que le peuple s’exprime. Christian Picquet va présider cette journée. C’est un orateur hors normes », explique Philippe Marx, candidat PCF-FG aux législatives. À peine le temps de parler avec Brigitte Blang, membre du bureau national du Parti de gauche, et l’assemblée a débuté avec l’entrée de l’invité. Celui-ci a répondu à quelques questions avant d’échanger avec la centaine de participants présents.
Pourquoi venir à Thil ?
« Le Front de gauche est en campagne et a pour particularité de vouloir l’implication des citoyens dans la grande bataille politique, qu’ils aillent plus loin que mettre un bulletin dans l’urne. On a lancé une démarche de rencontres, et ici, mes amis, mes camarades ont débuté le processus. La semaine prochaine je serai dans le Morbihan. »
Que signifie "grande bataille politique" ?
« Il faut que la gauche soit à la hauteur. On a une crise du système, avec cette spéculation financière qui mène l’Humanité et l’Europe à la catastrophe. On ne pourra pas se contenter de demi-mesures. On veut tout simplement mettre au pas les marchés financiers, que la banque centrale européenne soit sous contrôle public, dire "Sarkozy dégage" comme les peuples l’ont dit aux dirigeants arabes, redéfinir un traité européen pour qu’il soit social, écologique etc. Et pour y arriver, il faut que les gens reprennent confiance en la politique. On veut rassembler. »
Vous parlez de rassemblement mais on s’y perd un peu avec tous ces partis…
« En face, c’est pareil. Mais on n’est pas dans la protestation par rapport aux autres. On ne souhaite pas rester dans une délimitation de nos idées, dans notre petit espace. On est à l’écoute. »
On parle de la dette ?
« Pourquoi connaît-on la dette publique ? Car les finances publiques ont essayé de sauver les banques d’une situation où leurs propres turpitudes les y ont entraînées, et car le dogme libéral n’a jamais cessé de faire des cadeaux aux privilégiés. Ensuite, parler d’austérité pour y remédier est totalement absurde, car cette dernière va avoir pour conséquence la chute de l’activité, la hausse du chômage etc. Cette crise est aussi terrible que celle des années 30. Et à cette époque, on a pensé au Front populaire pour faire face. La gauche doit s’engager pour un Front populaire du XXI e siècle. »
La gauche (Parti socialiste et écologistes) se penche ces temps-ci sur la question du nucléaire. Vous en êtes où par rapport à cette question ?
« On assume qu’il y ait débat. Certains sont pour la sortie progressive, d’autres pour une proportion plus limitée du nucléaire. On ne la tranche pas à la va-vite. On sait juste qu’on souhaite sortir des énergies carbonées. Et surtout que l’énergie nucléaire ne soit plus entre les mains du marché et du privé (avec ses conséquences : concurrence, profit, compétitivité), mais qu’on en fasse un grand pôle de service public. Dans tous les cas, on organisera un débat citoyen pour que le peuple s’exprime. C’est la méthode de la démocratie. On ne prendra pas comme Hollande et les Verts un accord sur un coin de table, en laissant ce qui nous sépare de côté. Il faut de la clarté à gauche. »
Républicain Lorrain du 21 Novembre 2011 – Sébastien Bonetti.
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