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Le foot n’est plus un sport de « shemale » aux Etats-Unis

Publié le 21 novembre 2011 par Rene Lanouille

Une shemale sur un terrain de foot aux Etats-Unis Une shemale sur un terrain de foot aux Etats-Unis Aujourd’hui, il n’est plus rare de trouver dans les banlieues des grandes villes américaines des terrains de soccer, une chose encore impensable il y a 30 ans. Pour les critiques du foot européen, le soccer reste le sport le moins américain. Les xénophobes continuent d’affirmer qu’il s’agit d’un sport « d’homos ou de shemales (ça, cela vient des indignés d’Oakland) », les grincheux reprochent le manque de buts par rapport au foot américain tandis que les fans des contacts rugueux du championnat NFL reprochent aux footballeurs de pleurer leurs mères à chaque tacle par derrière.

Et pourtant, le soccer est vraiment en train de gagner la partie aux Etats-Unis. Le championnat de Major League Soccer a été un gros succès populaire cette saison et va devoir dorénavant continuer à vivre l’après-Beckham, en partance pour le PSG. Hier soir, la superstar du championnat a peut-être disputé son dernier match en MLS après 4 ans de carrière dans ce championnat.

Beckham va quitter la MLS après une saison de tous les records où plus de 87 rencontres se sont jouées à guichets fermés et avec une moyenne de spectateurs supérieure aux championnats de hockey et de basket-ball. Malgré le climat économique difficile, les bénéfices ont augmenté dans les clubs ainsi que les ventes de maillots et de produits dérivés tandis que les audiences TV ont explosé, ce dont se frottent les mains les chaînes NBC et FOX.

On peut donc affirmer que, 4 ans après sa spectaculaire arrivée en provenance du Real Madrid, le pari Beckham a fonctionné. Le championnat a maintenant 19 franchises et la culture du foot a vraiment pris, dans un pays où la culture latino se développe à grande vitesse en Californie, au Texas et en Arizona. Des nouveaux clubs comme les Seattle Sounders sont suivis par des dizaines de milliers de fans, une chose impensable il y a encore 5 ans.

Il reste cependant à faire évoluer les mentalités parmi les clubs, notamment celle de ne plus recruter des joueurs étrangers vieillissants et de faire davantage appel à des joueurs du cru, dont le vaillant joueur du FC Dallas, Brek Shea, en est le parfait exemple. Car contrairement à l’Europe ou aux bidonvilles d’Amérique Latine, on ne joue pas encore au foot dans la rue aux Etats-Unis.

Aujourd’hui, les clubs de MLS bâtissent petit à petit des centres de formation mais cela prendra encore plusieurs années avant que les premiers résultats de cette formation maison prennent effet. On sait qu’Eric Cantona, le directeur technique de la future franchise des Cosmos New Yorks (retour en MLS en 2013), mise sur les jeunes du futur centre et non sur des stars ayant dépassé la trentaine comme Thierry Henry ou Freddy Ljungberg.

L’objectif de Cantona est simple : à défaut d’attirer un Lionel Messi à New York, on va fabriquer le prochain ballon d’or dans notre centre de formation ! Une Masia à la sauce new-yorkaise. A l’heure de la mondialisation, le foot est aussi en train d’évoluer. Arsène Wenger estime que le futur du foot se trouve aux Etats-Unis. Je me souviens d’une conversation avec des dirigeants du RC Lens, lors de la signature de Beckham aux Los Angeles Galaxy, qui m’avaient ri au nez lorsque j’avais tenu les même propos. On voit où ce manque de vision a mené ce club qui était, à l’époque, 2ème de Ligue 1…

Le jour où les Etats-Unis domineront le foot est sûrement plus proche qu’une prochaine victoire tricolore en Coupe du Monde. Et ce jour-là, les xénophobes du foot seront réduits au silence ou à aller voir les shemales…





Johnny Utah

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