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Pour augmenter les emplois, il faut augmenter la liberté économique

Publié le 22 novembre 2011 par Copeau @Contrepoints

La liberté économique favorise le développement du business, créant ainsi de la valeur pour tous ses participants.

Par John MacKey (*), depuis les États-Unis
Article publié en collaboration avec l’Institut Coppet

Pour augmenter les emplois, il faut augmenter la liberté économique

L'emploi : un gâteau fixe à se partager?

Les États-Unis sont-ils exceptionnels ? Bien sûr ! Il y a deux cents ans nous étions un des pays les plus pauvres du monde. Nous comptions pour moins de 1% du PIB mondial. Aujourd’hui notre PIB représente 23% du total mondial, soit plus du double du second pays, la Chine.

L’Amérique est devenue le pays le plus riche du monde parce que nous avons pratiquement toujours suivi les principes fondamentaux de la liberté économique : droit à la propriété, droit à commercer librement et internationalement, régulations gouvernementales minimales, politique monétaire saine, impôts relativement bas, État de droit, libre Entreprise, droit à l’échec et liberté des échanges.

La liberté économique a eu pour effet de développer la prospérité des individus, d’étendre nos possibilités et d’améliorer notre qualité de vie sous d’innombrables formes. Elle a bâti l’histoire la plus extraordinaire dans ce monde durant les deux cents dernières années. Le PIB par habitant a augmenté de 1000% à travers le monde et près de 2000% aux USA sur les deux derniers siècles. En 1800, 85% de la population vivait avec moins d’un dollar par jour (sur la valeur du dollar à ce jour). Aujourd’hui, il n’en reste plus que 17%. Pour peu que la tendance de croissance économique sur le long terme se vérifie, nous pourrons assister à une presque totale éradication de l’abjecte pauvreté au XXIème siècle. Le business n’est pas un jeu à somme nulle combattant pour une part d’un gâteau figé. Au contraire, plus le business se développe, plus le gâteau devient grand, créant ainsi de la valeur pour tous ses participants – clients, salariés, fournisseurs, investisseurs & collectivités.

Alors, comment se fait-il que notre économie stagne et notre taux de chômage grimpe à plus de 9% ? Je crois que la raison en est simple : la liberté économique décline aux USA. En 2000, les USA étaient classés troisième dans le monde seulement précédés par Hong Kong et Singapour sur l’Index de liberté économique des marchés, Index publié annuellement par la Fondation Heritage. En 2011, nous sommes descendus à la neuvième place derrière des pays tels que l’Australie, La Nouvelle-Zélande, le Canada et l’Irlande.

Les réformes que nous devons réaliser sont considérables. Je souhaite faire ici quelques suggestions, qui, j’espère en tant que simple individu, stimuleront la réflexion et le débat constructif entre les américains concernés, quelle que soit leur opinion politique.

Primordialement, nous devons réduire drastiquement la taille et le coût du gouvernement. Il y a cent ans, le coût total du gouvernement tous prélèvements confondus – local, d’État et fédéral – ne représentait que 8% de notre PIB. En 2010, il était de 40%. Le gouvernement engloutit des trillions de dollars puisés dans notre économie pour sa propre subsistance par des impôts très élevés et un déficit budgétaire sans précédent – au lieu de cela, cet argent pourrait être utilisé par des individus pour améliorer leur condition de vie et par des entrepreneurs pour créer des emplois. La dette de l’État enfle à une telle vitesse que la Commission Budgétaire du Congrès a calculé que dans les prochaines soixante-dix années l’argent public consacré au remboursement de la dette atteindra 41,4% du PIB (soit 27,2 trillions de dollars) alors qu’il est en 2010 de 1,4% (204 milliards de dollars). Aujourd’hui, l’intérêt de la dette représente près d’un tiers du coût de la Sécurité Sociale ; en à peine 20 ans, il dépassera le coût total de ce programme.

Ce n’est qu’en nous focalisant sur la réduction des quatre plus gros budgets de l’État – Défense, Sécurité Sociale, Medicare et Medicaid (tout notre système de santé) qui ensemble avec les intérêts comptent pour environ les 2/3 du budget total – que nous pourrons créer un impact significatif.

Notre budget de la Défense représente à ce jour 43% de la dépense militaire mondiale – soit davantage que les 14 autres plus grandes dépenses militaires réunies. Il est grand temps que nous révisions à la baisse nos ambitions militaires au moins jusqu’à les aligner sur un montant plus conforme à notre pourcentage de PIB mondial, soit 23%. En faisant ainsi, nous épargnerions plus de 300 milliards de dollars chaque année.

La Sécurité Sociale et Medicare nécessitent de sérieuses réformes pour pouvoir assurer leur survie sur le long terme. La crise démographique qui frappe ce système est arrivée au point où 10 000 baby-boomers vont prendre leur retraite chaque jour sur les 19 prochaines années. L’âge de la retraite doit être nettement relevé, mis en adéquation avec celui de notre espérance de vie. Ces programmes devraient également donner lieu à des projections en termes de coût. Des pays tels que le Chili ou Singapour ont pu résoudre ce problème de manière efficace en privatisant leurs programmes de retraite. Nous devrions envisager de suivre la même voie en offrant à chacun la possibilité de sortir du système gouvernemental pour s’orienter vers des alternatives privées et en l’étalant sur le temps pour maintenir la viabilité du présent système.

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Sur le web
Article originellement publié dans le Wall Street Journal, le 16 novembre 2011.
Traduction Chris Drapier, Institut Coppet

(*) John McKey, co-fondateur & co-dirigeant de Whole Foods Market, est membre de Job Creators Alliance, un organisme à but non lucratif se consacrant à la protection de la Libre Entreprise.


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