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Sébastien Ministru - Interview

Publié le 22 novembre 2011 par Naira
Sébastien Ministru - Interview Nous vous parlions de Sébastien Ministru à propos d'Antoine Guillaume assume! Mais qui est ce curieux personnage? Sébastien Ministru est initialement journaliste de presse écrite. Mais aujourd’hui il est non seulement rédacteur en chef adjoint du magazine Le Moustique mais aussi chroniqueur radio (dans Snooze ou Bang Bang sur Pure FM) et auteur de théâtre. Généralement très caustiques, ses pièces tournent essentiellement autour de l’homosexualité. Ses quatre premières pièces, Un homard! Où ça ? (1999), eXcit (2001), La fête des mères (2005) et Fever (2006), furent de francs succès mais Cendrillon, ce macho ! (2008) n’eut pas son pareil pour faire parler de lui. Récemment, l’auteur a coécrit avec Antoine Guillaume le spectacle Antoine Guillaume assume ! (2010). Que fera-t-il ensuite?

Dites-nous ce qui vous a poussé vers le théâtre? 
En fait, c’est Nathalie Uffner. Elle suivait un peu mon travail dans la presse écrite et à la radio, elle aimait bien ce que je faisais et puis moi, j’allais au TTO comme journaliste et spectateur et elle m’entendait toujours rire au dernier rang comme un imbécile. On s’est rencontré comme ça et donc elle m’a proposé d’écrire un spectacle. Elle avait sans doute senti que j’étais doué pour quelque chose que je ne soupçonnais pas… Donc voilà ! C’est grâce à Nathalie Uffner que je fais du théâtre !

Aviez-vous déjà écrit ou pensé écrire de la fiction avant cela ? 

Non, jamais. Je ne pensais pas du tout écrire des comédies ou écrire pour la scène. J’étais simplement chroniqueur et voilà, basta ! C’est vraiment Nathalie qui m’a poussé en me disant qu’il y avait un ton, un langage chez moi qui pouvait être intéressant à expérimenter sur le champ de la comédie. Je me suis donc lancé, j’ai écrit mon premier texte, sur ses conseils… On ne l’a pas mis en scène mais j’en ai fait un deuxième et là, ça a commencé à bien marcher. Je ne savais pas du tout que j’étais capable de pouvoir tenir une heure et demie en comédie !

Toutes vos pièces furent des réussites. Quel est votre secret ?

Aaah ! Un secret, non, je ne crois pas… Je ne sais pas expliquer exactement pourquoi les gens aiment les spectacles que je fais. Qu’est-ce que je pourrais dire là-dessus ? Peut-être, sans vouloir être prétentieux, que j’ai amené une tonalité dans la comédie qu’on n’entendait pas avant ? Quelque chose comme ça ! Les gens ont été séduits par l’originalité du ton, ça doit être ça le secret du succès des spectacles que j’ai écrits…

D’où est née l’idée de Cendrillon, ce macho ! ? 

C’est une idée de Nathalie et de moi. En fait, c’est une idée de Nathalie au départ. Elle avait envie depuis très longtemps de moderniser un conte de fée. Elle m’avait souvent dit qu’elle avait envie de raconter un conte de fée de façon moderne. Moi, ça ne m’avait pas tellement intrigué ni intéressé et puis elle est revenue avec cette idée et par boutade – on était en train de manger, on ne travaillait même pas – je lui ai dit : « si tu veux qu’on fasse un conte de fée ensemble alors on fera Cendrillon et il sera homo ! ». C’était vraiment pas sérieux et elle a répondu : « mais oui ! C’est super, faisons ça ! ». L’idée est très, très simple en fait… Il suffit de prendre le conte de fée tel qu’il est et de remplacer le sexe du héros, c’est tout. Vous avez alors quelque chose d’identique et en même temps de très différent. Après, j’ai trouvé intéressant de justement détourner le conte de fée originel et original en montrant que les contes tels qu’ils sont répertoriés structurent l’esprit des enfants : il y a un monsieur, une madame, un mariage, et voilà ! Donc tous les stéréotypes sont là pour construire l’identité des enfants et ils ont des schémas hétérocentrés. Moi je voulais montrer qu’il n’y avait pas que ça. Il y a des enfants qui ne se reconnaissent peut-être pas non plus dans cette histoire, qui se sentent déjà un peu différents, et c’est pour ça que je voulais faire un conte de fée avec un prince et un prince.

Vous êtes des figures marquantes du TTO. Pensez-vous un jour changer totalement de genre et rompre avec cette tradition du rire ?

Non, ça ne m’intéresse pas tellement. Je préfère continuer à faire évoluer mon langage et mon écriture dans le champ de la comédie. C’est très difficile d’ailleurs parce que parfois on a l’impression qu’on a tout raconté et qu’on se répète mais j’ai envie de continuer à faire des comédies qui fassent un petit peu plus avancer les choses au niveau du langage et de la comédie. Je n’ai pas du tout envie d’écrire des drames ou de faire de la tragédie ou de la danse contemporaine. Avec tout le respect que j’ai pour le drame, la tragédie ou la danse contemporaine, si j’écris un truc un peu sérieux, après cinq minutes les vannes vont arriver donc autant que je continue dans ce que je fais le mieux !

À quand votre prochaine création?

Ma prochaine création… Je ne sais pas si on peut déjà le dire mais on prépare un truc soit pour la saison prochaine soit pour la suivante. Ce sera encore une comédie mais comme j’ai dit, on va essayer de faire un peu avancer les choses !

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