Magazine
Lors de la marche matinale aujourd’hui, je voyais des ti-culs les yeux jaloux en train de tirer la pipe à leurs amis costumés qui se rendaient à l’école. Eux n’iraient pas, l’habit fait le moine dans certains cas. On se donnait quand même rendez-vous sur le terrain de foot en après-midi, avec un ballon, plus aucun costume ne peux tenir. On voit l’étendue de l’écart entre l’idéal du président de scolariser tous les timoun, et la pauvre réalité. Un pas à la fois. En voyant ces enfants s’asticoter ce matin, j’ai pensé à l’éternel débat québécois du gel (ou du dégel) des frais de scolarité. Je ne parle pas souvent du Qc, mais j’y arrive et ai encore eu droit à cet interminable débat. Avec la couleur de la margarine, c’est la représentation du genre de dossier qu’une société n’arrive jamais à régler. Pour que les lecteurs français comprennent, disons qu’une fois tous les 3 ou 5 ans, on se lance dans un débat (grèves et le reste) sur le gel des frais de scolarité à l’université. Ce débat qui dure depuis près de 20 ans se règle plus souvent à la faveur des étudiants qui arrivent à soulever davantage d’appui populaire, forçant les gouvernements à reculer danseur volonté de 'dégeler les frais'. Encore une fois la semaine passée, les nouvelles du Qc nous proposaient les mêmes arguments un peu fanés. J’ai une proposition à faire pour que ce débat devienne enfin un vrai débat politique, politique dans le sens de ‘vision de la société’ du terme. Premièrement, qu’on laisse tomber cette idée de gel de quelque chose, c,est un faux débat. Dans une société capitaliste, rien ne se gèle, tout se transforme et plus souvent à la hausse. Et deuxièmement, posons la première vraie question politique liée à ce débat : Qui a intérêt à ce que les jeunes aient accès à l’université ? Au moins trois groupes, les jeunes (qui vont généralement se garantir de meilleures conditions de vie avec des études), les entreprises (qui vont empocher de meilleurs profits avec des travailleurs mieux formés) et finalement l’État (qui va tirer davantage d’impôts et de taxes des bonnes conditions salariales de ces jeunes et des profits des entreprises). La deuxième vraie question politique maintenant : Comment on répartit la facture entre ces trois groupes ? À droite du spectre politique où l’individus est roi de sa propre existence, le seul et unique responsable de son avenir (réussi ou raté), la réponse est simple : 100% de la facture pour l’étudiant et 0 pour les entreprises ainsi que pour l’État (qui ne devrait pas exister en fait). À gauche de ce même spectre politique où tout dans ce bas monde n'est que social, la réponse est également simple : 100% à l’État et 0 pour l’étudiant ainsi que pour l’entreprise privée (qui ne devrait pas exister en fait). Une fois ces positions extrêmes posées, lançons un débat réaliste (commission machinchouette) afin de voir comment l’ensemble des acteurs sociaux du Qc arriveraient à une répartition qui serait représentative des valeurs politiques dominante de notre belle province. Un débat gauche/droite sur la répartition des frais de scolarité. Terminé les débats sur les gels et dégels, qu’une révision régulière (au gré des résultats des différentes élections) de la répartition de la responsabilité de l’accès à l’université. Pour moi, la répartition idéale serait 15%, 35% et 50%, mais je ne vous en dis pas plus… Si vous voulez voter pour moi comme prochain premier ministre du Qc, j’accepte. Je vous annonce toutefois que je n’ai pas de solution pour la couleur de la margarine.