Cinquante kilomètres de Paris, ce n’est pas la mer à boire, mais il faut tout de même faire le voyage jusqu’à Meaux. Ensuite, trouver l’endroit .. . et le moins que l’on puisse dire, c’est que la signalisation est discrète. Enfin, en prenant la route de Soissons, juste à côté de l’immense monument de marbre blanc commémorant le sacrifice des Américains, on trouve le musée en fait situé à côté des lieux où se sont déroulées les deux Batailles de la Marne. Un geste d’architecture, dû à Christophe Lab, un immense blockhaus rectangulaire en porte-à-faux dominant la vallée, avec une vue imprenable. Impressionnant !



Ici, on touche immédiatement du regard les différences essentielles entre les systèmes allemand et français. Comme le démontre avec acuité François Cailleteau dans son livre « Gagner la Grande Guerre », hélas absent de la librairie du musée, cette guerre sera résolue par le déséquilibre des forces économiques en présence. Et on voit tout de suite qu’au début, les Allemands sont mieux organisés en confrontant les deux styles de tranchées face à face. Chez les Français : des branchages disposés en fascines, comme sous Louis XIV ou les Napoléons. C’est étroit, boueux, menacé d’effondrement. Chez les Allemands, on bétonne, c’est drainé, bien plus net, fonctionnel…

Car l’originalité de ce musée, construit autour de l’extraordinaire collection personnelle (50 000 objets) de l’historien Jean-Pierre Verney, c’est de mélanger les visions des deux camps, comme autant de victimes de la barbarie universelle.




C’est un passé terriblement proche puisque lorsque l’histoire « remet le couvert » en 1939, ce sont les mêmes uniformes que l’on trouve au début du conflit. Le costume du zouave, c’était celui de mon père lorsqu’il s’est engagé en 1939, au Maroc …



Musée de la Grande Guerre en pays de Meaux, route de Varreddes (77100 MEAUX), ouvert de 10h à 17h30 sauf le mardi. 10€, pour une famille avec 2 enfants de moins de 18 ans : 25€, gratuit pour les moins de 8 ans.
