Les déserts médicaux avancent et on peut le suivre d'une façon très détaillée sur l'atlas de démographie médicale fait par l'ordre national des médecins rendu publique début novembre.
L'analyse est nationale, régionale mais également définie au niveau des bassins de vie
(plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès à la fois aux équipements et à l'emploi)
Les pyramides des âges sont assez explicites.
Dans ma région Haute Normandie (la troisième la moins dense de France), près d'un quart de mes confrères généralistes libéraux (un peu plus de 400 médecins) vont probablement partir à la retraite dans les 5 ans à venir.
L'an dernier, il y a eu 37 nouvelles inscriptions en médecine générale dont 12 exercent en libéral ou mixte (libéral et salarié)
Inutile de vous faire un dessin pour imaginer ce qui va se passer dans les années à venir.
Le constat est également vrai pour d'autres spécialités : plus du tiers des ophtalmologues de la région seront à la retraite d'ici 5ans, 28% des pédiatres, 39% des psychiatres...
A vous de consulter, dans votre région, dans votre bassin pour mieux comprendre.
Une chose est sûre. Il va falloir assurement à l'avenir imaginer et innover afin de garantir une offre de soins acceptable pour tous sur l'ensemble du territoire.
ATLAS DEMOGRAPHIE MEDICALE 2011
ATLAS DEMOGRAPHIE MEDICALE HAUTE NORMANDIE
Petite translation de l'autre côté de l'Atlantique au Québec :
L'information est peu connue ici mais nos cousins de la belle province vivent aussi des difficultés avec leur démographie médicale et en particulier avec leurs "médecins de famille".
Le système de santé est très différent car les jeunes diplomés médecins ont une fonction hospitalière obligeatoire en plus de leurs fonctions de médecin de famille "au bureau" ... en cabinet.
Chez eux aussi, le départ des médecins de famille arrivés à la retraite sans être remplacés placent les malades dans des difficultés qui seraient ici inimaginables.
Manque 1100 médecins de famille. 2 millions de canadiens sans médecins de famille.
Multiplication de l'abandon de soins. Recours aux urgences du fait de l'absence de suivi.
Augmentation des dépenses de santé en conséquence.
Une petite information m'avait mis la puce à l'oreille. Au début de mes études ( au début des annnées 90) il était impossible pour les médecins français d'aller s'installer au Canada. Maintenant, à priori c'est devenu possible.J'ai vu passer, il y a peu, une annonce diffusée auprès des médecins français pour une installation dans un centre médical dans une ville de 20.000 habitants au nord de Montréal.
Je vous laisse découvrir le petit documentaire fait par la fédération des médecins omnipraticiens du Québec :
Le documentaire DIAGNOSTIC :
L'avis du Dr GODIN sur les solutions face à la pénurie des médecins de famille.
(*) L'affiche en haut est celle de la campagne faite par le conseil général de l'Allier qui offre des bourses aux étudiants en médecine en échange d'une installation chez eux.