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Depuis 10 ans, la NASA prépare la mission d'exploration "Mars Science Laboratory" (MSL). Conçu dans l’objectif de trouver des traces de vie, le robot Curiosity explorera la planète rouge grâce à une dizaine d’instruments dont le laser ChemCam (Chemistry Camera), une contribution principalement française. Afin de contrôler le bon fonctionnement du laser lors des déplacements du robot sur Mars, des cibles de calibrations ont été installées à bord de Curiosity. L’une d’entre elle a été choisie au sein des collections du Muséum. Il s’agit d’une petite macusanite du Pérou (verre volcanique naturel). Violaine Sautter, chercheur au Laboratoire de Minéralogie et Cosmochimie du Muséum (MNHN/CNRS), est l’une des huit co-investigateurs français impliqués dans le laser ChemCam.
La mission Mars Science Laboratory (MSL)
L’environnement martien a longtemps été considéré comme hostile à l’apparition et à la préservation de la vie. Mais, depuis une dizaine d’années, des indices laissent penser que la température et la pression atmosphérique ont jadis été compatibles avec la présence d’eau liquide… et peut-être avec le développement d’une activité biologique. Pour valider ces hypothèses, la NASA a décidé d’envoyer un laboratoire sur la planète rouge, Mars Science Laboratory (MSL). Le robot Curiosity sera le premier "vrai" laboratoire envoyé sur Mars, il aura pour objectif principal de déterminer si la vie a pu exister sur cette planète.
Pour mener à bien cette mission, Curiosity sera équipé d'une dizaine d’instruments scientifiques: 2 instruments dont les Principaux Investigateurs sont européens (Allemagne et Espagne), 1 instrument dont le Principal Investigateur est russe, 5 instruments dont les Principaux Investigateurs sont américains, 2 instruments franco-américains (ChemCam et SAM).
Parmi la dizaine d’instruments dont s’est doté Curiosity, un fait l’objet de la participation du Muséum: ChemCam (Chemistry Camera). Cet instrument sera "les yeux chimiques" du rover. Muni d’un laser d’une portée de 13 mètres, il pourra analyser rapidement plusieurs échantillons de sol ou de roche et déterminer s'il y a lieu de poursuivre l'analyse avec d'autres instruments. ChemCam est composé d'une partie optique montée au sommet du mat du rover et de trois spectromètres abrités dans le corps du rover. La partie optique comprend le laser qui envoie des impulsions venant frapper les roches martiennes sur un diamètre de 0,3 à 0,6 mm durant 55 nanosecondes. Toute la stratégie de déplacement du robot Curiosity sur le sol martien dépendra du bon fonctionnement de cet instrument.
Le CNES (l’agence spatiale française), associé à plusieurs laboratoires français dont le Laboratoire de Minéralogie et Cosmochimie du Muséum avec la participation de Violaine Sautter, assurera, en alternance avec les américains, les opérations au jour le jour de l’instrument ChemCam pendant 2 ans.
Pour un fonctionnement optimal, le laser de ChemCam a besoin d’être régulièrement calibré. Un échantillon de la collection de pétrologie du Muséum a ainsi été sélectionné pour servir de cible de calibration. Il s’agit d’une macusanite, un verre volcanique du Pérou choisi car il contient de l’eau, du lithium, de l’arsenic et du bore. Ces éléments répartis de façon très homogène dans l’échantillon ont la particularité d’être mesurable pour la première fois grâce au laser ChemCam. Par ailleurs, après avoir subi de nombreux tests en laboratoire, les scientifiques ont la confirmation qu’il résistera à de grandes différences de température et au bombardement des rayons solaires. Cet échantillon naturel n’aurait pas pu être créé artificiellement contrairement aux autres cibles de calibration qui ont toutes été fabriquées en laboratoire à Nancy au laboratoire G2R par Cécile Fabre.
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