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Le passionnant périple de deux jeunes en Palestine

Publié le 24 novembre 2011 par Forrestgump54

Le passionnant périple de deux jeunes en Palestine

Du 23 au 31 octobre, deux jeunes de Villerupt et Thil sont allés en Palestine avec une délégation de l’association France-Palestine solidarité Grand-Est. Ils racontent le projet qu’ils soutiennent et leurs souvenirs. Passionnant.

Le passionnant périple de deux jeunes en PalestineL’Association France-Palestine solidarité (AFPS) Grand-Est revient d’une mission au Proche-Orient. Une dizaine de membres, dont des élus lorrains, sont allés vérifier la concrétisation d’un projet de remise en état d’un système d’irrigation de terres agricoles d’un petit village qui avait été mis à mal par l’implantation d’une colonie israélienne (lire ci-dessous). Et dans cette équipe se trouvaient deux jeunes de Villerupt et Thil.
Pierrick Spizak, représentant la municipalité de Villerupt, qui a subventionné en partie l’opération, a posé pour la première fois les pieds sur les terres palestiniennes. Thomas Vescovi, membre du bureau national d’AFPS originaire de Thil, y avait déjà passé quelques jours. Ils en gardent tous les deux des souvenirs très forts, et une conviction : celle de la nécessité de « se battre pour que les droits des Palestiniens soient enfin respectés ».

Le passionnant périple de deux jeunes en PalestineLe reste du périple. – « En dehors de la mission, on est allés en Cisjordanie et en Israël, là où des gens, associations, villages, comités populaires se battent pacifiquement, avec des recours en justice par exemple, pour que la colonisation cesse. Bien souvent ça n’aboutit à rien, mais c’est une résistance au quotidien qui finira par payer. »
Hébron. – « C’est là que la situation est la plus horrible. On y trouve les colons les plus extrémistes : ils sont 500, protégés par 2 000 soldats. Ils se sont installés par l’expulsion des Palestiniens, fait avéré et filmé pour de nombreux documentaires. On a rencontré des résistants, comme Hashem, qui est guide dans la vieille ville. Il vit au milieu des colons et refuse de partir, et subit de nombreuses pressions : on lui tague sa maison, sa porte est bloquée, ses enfants se font agresser tous les jours, etc. »
Cisjordanie. – « On est allé dans un petit village de 600 habitants, Beit Iskava, entouré d’une immense colonie. Les Israéliens contrôlent et gèrent tout. Il est ainsi interdit aux Cisjordaniens de construire de nouveaux bâtiments ou d’agrandir, ce qui fait qu’ils vivent dans des ruines, dans une extrême pauvreté. On leur a aussi interdit de construire une mosquée. La seule route d’accès est ouverte au bon vouloir des colons. Parfois, le village est ainsi coupé du monde sans raison claire. »
Manifestations. – « On a participé à une manifestation d’Israéliens à Jérusalem-Est (il y en a tous les vendredis) contre l’expulsion des familles palestiniennes des quartiers arabes, qui se fait avec une violence extrême. On a aussi participé à une manifestation sociale à Tel Aviv qui a réuni entre 45 et 70 000 personnes (ce qui est énorme pour ce petit pays), pour plus de droits en Israël, et pour faire baisser le budget de l’armée. Quand on voit ces rassemblements, avec une majorité d’Israéliens, on se dit que ça bouge. »
Aîda. – « On est allé au camp de réfugiés Aîda, dans un centre social. On a eu une rencontre marquante avec le directeur du centre, créé à partir de rien. Il organise une vie culturelle et de résistance forte. Sa fierté : qu’aucun jeune passé par ce centre ne soit devenu un martyre ou soit emprisonné. Ils font des choses pacifistes, comme la projection de films engagés sur le fameux mur. Fanon explique que dans un contexte d’oppression, de colonisation, garder son identité culturelle est une forme essentielle de résistance. Ils l’appliquent là-bas. »
Solutions locales ?.– « On a rencontré des associations qui prônent le boycotte des produits issus des colonies. C’est une idée. Mais il faut que l’État français soit ferme sur cette question. Au niveau local, il faut développer des partenariats, des jumelages avec des comités ou des villages, des projets comme celui de l’eau etc. »
Les souvenirsdes deux jeunes sont nombreux, trois semaines après leur retour dans le Pays-Haut.C’est avec des yeux qui brillent qu’ils les racontent. « Les Palestiniens vivent dans une extrême pauvreté, mais on a été vraiment bien accueillis. Ils sont moins matérialistes, ne se plaignent de rien. On a joué au foot avec des enfants pauvres, sur un terrain défoncé, avec un ballon crevé. Ici, en France, les jeunes l’auraient jeté. Dormir chez l’habitant, dans les hôtels authentiques, avec des toilettes sur le balcon, la prière des minarets, etc. C’était magique. En face, on a été contrôlé plein de fois, on a subi la psychose des Israéliens. Ils n’ont pas compris que tant qu’ils continueraient à coloniser et à nier le droit des Palestiniens, ils auraient en réponse de la résistance. On verra la vie différemment après cette semaine. »
Pierrick Spizak et Thomas Vescovi ont participé à plusieurs manifestations durant leur mission. Et ils en gardent des images fortes, et la conviction que les choses « peuvent bouger ».

Républicain Lorrain du 24 Novembre 2011 – Sébastien Bonetti.

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