Parfois, l’homme passait seul aux alentours de huit heures du matin en vu d’examens rapides et surtout, lorsque ma mère prenait son petit-déjeuner dans le réfectoire lugubre jouxtant ma chambre. Celui-ci était réservé aux parents tristes puisque j’y vis fréquemment des âmes suicidaires ainsi que des esprits malins errants ça et là dans la pièce, attendant quelques proies terriennes faciles à déstabiliser mentalement dans un unique but : leurs propres suicides ou bien tout simplement de les voir sombrer dans des tristesses abyssales. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais ces esprits-là ricanaient de leurs propres pouvoirs.
Dieu semblait débordé là-haut…Ou peut-être avait-il laissé les tâches ingrates à des anges incompétents que moi seul devinais ? Ceux-ci, étant incapables de connaître la différence du b ien et du mal, alors, c’est dans la frivolité de d’autres esprits et leurs petites facéties qu’ils se complairaient ? Oui, ils s’y complaisaient ; pensant que les moqueries et fourberies firent partie de choses naturelles et drôles de ce monde immatériel. Furent-ils déchus, ces personnages, encore moitié-rayonnants de lumières ? Et que venaient-ils faire sur ce premier étage, sur le premier barreau symbolique de cette échelle spirite ; là où traîne l’esprit malsain encore jaloux de ce monde ; d’ailleurs, se croyant encore de ce monde ! Vicieux et colérique de ne pouvoir accéder à ce fameux tunnel de lumière.
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