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Rachida Dati à Paris : un chemin semé d’embuches

Publié le 24 novembre 2011 par Délis

La politique est une lessiveuse. Elle adopte même un mode particulièrement violent depuis 2007, surtout lorsque l’on a été un des acteurs de la communication présidentielle de Nicolas Sarkozy. Le cas Rachida Dati est exemplaire de l’amplitude avec laquelle les relations sont amenées à changer à mesure que l’on se rapproche du Président, comme hier du soleil. Briller c’est bien, durer c’est sans doute mieux !

Première personne d’origine maghrébine à occuper des fonctions régaliennes au gouvernement, la jeune femme a porté, avec quelques autres, l’image d’un pouvoir respectueux de la diversité, de toutes les diversités. Successivement Ministre de la Justice, maire du 7e arrondissement de Paris et enfin députée européenne, elle a toujours lié son engagement politique à celui de Nicolas Sarkozy, pour qui elle a travaillé depuis près d’une décennie.

Mais Rachida Dati c’est aussi la confidente de Cécilia, la reine des podiums régulièrement épinglées par les grands magazines, une Ministre aux relations souvent conflictuelles avec ses équipes au Ministère de la justice et la mère de Zohra. Pour l’opinion publique, cette image qui détonnait au sein du gouvernement lui a souvent servi à en juger par son niveau de popularité à ses débuts. Dans le même temps, la jeune Garde des Sceaux a eu de nombreux dossiers « chauds » à gérer entre la réforme de la carte judicaire, la réforme du code pénal pour les mineurs mais aussi quelques démêlés personnels.

Depuis son éviction du gouvernement, Rachida Dati a traversé une courte traversée du désert. Mais récemment, elle s’est déclarée candidate « quoi qu’il arrive » dans la nouvelle 2e circonscription de Paris. Or, le Premier Ministre, François Fillon a lui aussi jeté son dévolu sur cette circonscription qui regroupe une partie des 5e, 6e et 7e arrondissement. Fermement opposée à ce parachutage, Rachida Dati n’entend pas se faire chiper le strapontin sur lequel elle espérait rebondir ; quitte à jouer la carte de la féminisation des listes UMP.

Désormais relativement isolée elle conserve néanmoins quelques soutiens locaux comme le député-maire du XVIe, Claude Goasguen, ou la maire du XVIIe, Brigitte Kuster. Plus handicapant, elle semble encore plus bordurée auprès de l’opinion publique comme en atteste sa dégringolade dans le baromètre Ifop/Paris Match (70% à 47 d’opinions positives entre 2007 et 2011).

Selon un récent sondage réalisé par TNS Sofres pour Canal Plus, 80% des Français déclarent que l’absence de Rachida Dati du Gouvernement les indiffère. Un jugement particulièrement sévère qui est confirmé par les 20% des Français qui souhaitent que Rachida Dati joue un rôle important dans la campagne présidentielle du candidat de l’UMP en 2012.

Si les politiques regardent peu les sondages, surtout quand ils sont défavorables, il y a fort à parier que celui-ci ne redonnera pas le sourire à la résidente de l’hôtel de ville de la rue de Grenelle. A six mois du scrutin, Rachida Dati joue une partition risquée bien que potentiellement très rémunératrice. Elle sait que les épreuves forgent le caractère ; la voilà servie.


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