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Les 5 plus gros dangers de l’expatriation en Suisse

Publié le 25 novembre 2011 par David Talerman

Je n’aime pas forcément jouer sur le sentiment de peur, mais je trouve intéressant de mettre en avant certains « problèmes » rencontrés par beaucoup d’expatriés, et parfois copieusement ignorés avant d’y aller. Ceux qui me connaissent le savent : je n’écris pas pour faire la promotion de la Suisse (même si j’adore ce pays), mais pour informer le plus objectivement possible les candidats à l’expatriation et les frontaliers. Alors envisager les dangers de l’expatriation en Suisse, cela fait partie aussi des petites choses dont j’ai envie de vous parler.

1er danger : idéaliser la situation et le pays

Que ce soit en Suisse ou ailleurs, lorsqu’on « débarque » dans le pays, il y a tout d’abord cette phase d’amour fou, cette vague de nouveauté qui nous submerge et qui nous fait voir les choses d’une manière un peu… déformée. Cette phase d’amour, elle dure selon les personnes entre 6 mois et 2 ans. Et plus votre situation financière est confortable et votre situation familiale stable, plus elle dure.

Et forcément, le retour à la réalité est en général mal vécu, et très souvent à la hauteur du fantasme qui nous a animé pendant plusieurs mois. Finalement, vous semblez découvrir en quelques instants que tout n’est pas si parfait dans ce pays. Alors pour éviter cette marche un peu haute, faites en sorte de bien vous informer sur le pays, avant d’y aller et pendant. Et puis les clichés sur la Suisse sont tellement tenaces…

2ème danger : divorcer ou revenir

Une expatriation réussie, c’est avant tout un projet auquel votre conjoint a été associé. Aucune expatriation ne fonctionne lorsque « l’autre » (vous savez, celui qui vous a suivi et qui se prend un peu tout de front) ne se sent pas bien, qu’il est mis de côté, désocialisé. Et aucune expatriation ne fonctionne sans l’autre. Et ce phénomène est d’autant plus difficile qu’il est en général loin de sa famille et de ses amis, des personnes qui permettent souvent d’améliorer son quotidien. Pour savoir ce qui se passe dans la tête d’une femme qui suit son conjoint (car c’est souvent la femme qui suit), je vous invite à consulter le billet « Et les femmes d’expats dans tout çà ? » que j’avais écrit en 2006 et qui garde tout son sens encore aujourd’hui. En tous les cas je vous le dis ouvertement : si votre famille ne se plait pas en Suisse, vous n’y resterez pas, ou vous divorcerez.

3ème danger : se mettre en situation financière difficile par méconnaissance du coût de la vie

La Suisse est un pays qui possède un coût de la vie très élevé, parmi les plus élevés d’Europe. Pour ceux qui n’en auraient pas pris conscience et qui auraient accepté un salaire suisse « artificiellement » élevé par rapport à ce qu’ils avaient dans leur pays d’origine (disons la France par exemple), le retour à la réalité quotidienne risque d’être difficile à vivre. N’oubliez pas que le seuil de pauvreté en Suisse, pour une famille de 2 adultes et 2 enfants, c’est 4 800 francs suisses bruts par mois… Alors quitter un pays pour un meilleur salaire dans un autre où vous crevez de faim, ce n’est pas forcément une très bonne opération. Il faut dans tous les cas bien préparer son départ, faire son budget, et surtout faire une estimation de salaire net avant de signer son contrat de travail.

4ème danger : se couper de sa famille et de ses amis

Vos amis d’avant sont tout aussi importants que vos amis sur place. Mais la distance ne facilite en général pas les choses. Il faut être notamment capable d’accepter le fait qu’on devienne plus distants sur le plan émotionnel, ce qui ne veut pas dire que vous perdrez vos amis. Et puis le fait de vous installer dans un autre pays, c’est l’occasion pour vous d’inviter vos anciens amis, de leur visiter le coin, de leur faire partager tout ce qui fait votre qualité de vie quotidienne. C’est la même chose pour les membres de votre famille. Le réflexe qu’on a souvent en arrivant, c’est de sur-solliciter ses ayants amis, souvent parce que sur place on est seul et que vos amis et votre famille vous manquent. Après quelques mois et quelques relations locales et nouveaux amis, ne délaissez pas vos « anciens » amis, car c’est précisément à ce moment que les relations deviennent plus fragiles.

5ème danger : ne pas s’intégrer

L’intégration, c’est mon dada : chaque étranger qui s’installe en Suisse devrait avoir pour unique but de s’intégrer. Ce n’est pas simple, les locaux ne nous en laissent pas toujours le loisir, et nous sommes nous même parfois en total décalage avec la culture locale. C’est normal, il faut l’accepter, le comprendre et être capable d’évoluer dans le bon sens. On vous reprochera rarement de commettre des erreurs, mais on vous reprochera parfois de ne pas chercher à vous intégrer. Si vous êtes venu en Suisse, ce n’est peut-être pas pour rester qu’avec des Français (ou des gens de votre nationalité). Alors ouvrez vos oreilles et vos yeux, partagez et ne jugez pas : si en Suisse on fait « comme cela » et que c’est différent de ce qu’on fait en France, ce n’est probablement pas parce que les Suisses sont demeurés ou attardés. C’est juste que quelque chose vous échappe probablement…

Et vous, quels sont, selon votre expérience, les plus gros dangers d’une expatriation en Suisse ?

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