Ce matin, un peu plus que la veille, le trajet jusqu’à l’arrêt de bus a été pénible. Le brouillard avait une odeur âcre, l’air était quasiment perceptible à chaque passage vers les poumons : c’etait totalement irrespirable. Sur les grands axes, quelques panneaux lumineux informent, qui l’eût crû, que l’agglomération lyonnaise subit actuellement un pic de pollution, qui dure depuis le 17 novembre. La raison invoquée, et ce n’est pas une blague : une situation météo anticyclonique exceptionnelle !

Je reconnais malgré tout que les automobilistes ont des excuses. Il y a bien des moyens de transports alternatifs, mais quand il est question de les utiliser, les difficultés commencent. On ne compte plus les créations d’associations d’usagers en colère contre la SNCF et sa gestion désastreuse des trains «de banlieue», et qui supportent retards et suppression de train avec le plus profond mépris de la part de l’exploitant. Quand réponse il y a, elles invitent cyniquement les usagers «à covoiturer, ou de prendre les bus départementaux»… Côté transport en commun lyonnais, malgré une récente réorganisation et un nouvelle carte de desserte, c’est pas mieux. On n’a pas que rallongé les bus. Sur ma ligne (le C20) on passe d’une fréquence de passage de 2 à 4 minutes à 7 heures du matin à 1 passage toute les 10 minutes… A cette heure à l’arrêt Trion, il y a carrément un trou d’une demi-heure entre 2 passages. Ce n’est pas ainsi qu’on incitera l’automobiliste à lâcher son jouet, son objet fétiche, son universel signe extérieur de richesse… D’ailleurs, on voudrait tuer les transports collectifs qu’on s’y prendrait pas autrement.
Je peux comprendre ceux qui continuent, malgré les messages appelant au civisme, à utiliser leur véhicule. Mais tout de même. Hormis les gens fragiles, qui souffrent rapidement de la dégradation de l’air, l’immense majorité semble se complaire de cette situation comme si de rien n’était. Poursuivons ainsi, avec nos oeillères consuméristes à nous moquer de notre environnement. Comme en matière de crise de la dette, les mesures à prendre seront d’autant plus douloureuses et impératives qu’elles seront prises tardivement et dans l’urgence, au pied du mur. Prendre le bus est certes pénible, inconfortable, fatiguant et rallonge le temps de parcours. Mais c’est devenu tout simplement vital.
Pas de raclement de gorge à craindre chez le Maire de Lyon, il préfère ferrailler avec les «khmers verts» pour défendre le siège doré d’un de ses copains.
L’écologie, l’environnement, ça commence à bien faire… Tiens bon Eva !