Le concours du Meilleur Jeune Sommelier de France chez Duval-Leroy

Par Mauss

La finale du concours du Meilleur Jeune Sommelier de France a donc eu lieu hier à Vertus,  petite commune de Champagne, siège de la Maison Duval-Leroy qui le sponsorisait pour la seconde fois.

L'organisation de cet événement d'importance dans cette profession était  impeccable : pas de temps mort, parfait timing, ambiance pro et conviviale à la fois, et  service des repas et des vins à la hauteur.

Il y avait le beau linge de la profession. De Serge Dubs à Philippe Faure-Brac (deux « Meilleur Sommelier du Monde »), en passant par des sommeliers renommés comme celui de Georges Blanc, Manuel Peyrondet (Royal-Monceau) ou Antoine Petrus (Lasserre, et qui entre au GJE), de jeunes sommeliers étaient là pour apprendre, comprendre, rêver un peu.

C'était la finale où 4 candidats (avoir moins de 26 ans) se présentaient après avoir suivi un parcours pas si facile que cela.

Devant un parterre nourri,  chacun devait s'appliquer à réussir plusieurs épreuves dont un service d'un champagne en anglais avec questions à la clé, une analyse d'un vin et de 4 alcools (dont un bouchonné), une série d'étiquettes dont il fallait indiquer l'origine (pays), un choix de 6 vins à faire pour un menu 60/60 (soixante euros pour soixante minutes), deux brèves questions, etc.

Le vainqueur, qui pratique au Moulin de Mougins, était sans discussion possible plus à l'aise pour une telle confrontation que ses 3 challengers. Les deux « poulains » d'Eric Beaumard (on les félicite d'être arrivés à ce niveau de la compétition), avaient un enthousiasme un peu débordant et surtout doivent très vite apprendre les bases indispensables pour parler en public, tant les « euh » deviennent très vite agaçants. On leur dira également à quel point faire répéter des questions simples, c'est pas bien,  et surtout qu'il faut répondre aux questions : si on ne sait pas, le dire simplement. Enfin, sur la question 60/60, mettre dans la liste des vins proposés des crus comme ceux de La Grange des Pères ou autres Albert Mann de prestige, c'est un peu fort de café devant un propriétaire soucieux de son bilan et un chef qui ne pige que couic à un étalage trop marqué de connaissances vineuses. J'ai eu un petit faible pour le jeune qui a mentionné le gringet : il connaît les crus de Belluard :-)

Mais ne soyons pas bégueule : le niveau de chacun était bon. Il leur faudra simplement  travailler encore et encore et suivre l'exemple des belles pointures de la profession comme Didier Bureau, membre du Jury, qui savent à quel point modestie et écoute sont les deux  qualités essentielles d'un bon sommelier. Bravo à chacun d'avoir mentionné la question de la température du vin à découvrir (un Las Cases 1995 qui n'a emballé personne : sight !) et chapeau aux deux concurrents qui ont trouvé le goût de bouchon dans un des 4 alcools proposés.

Qu'on me permette, en conclusion de cet billet, de rappeler que n'étant nullement un véritable amateur de champagne (puisque je n'aime que les vineux, et si possible ayant au moins 15 ans), j'ai quand même été bluffé par l'extraordinaire finesse et le parfait équilibre de la cuvée « Femme » de Duval-Leroy. L'exemple parfait de l'ardente nécessité d'un magnum dès qu'on est deux !

Merci encore de cette invitation à assister à ce beau concours qui prend parfaitement sa place à côté de celui de MOF et ceux du « Meilleur Sommelier de France « et du « Monde ».

QUELQUES IMAGES

 

Si ce ne sont pas des pointures, ces 4 là du Jury !!!!

Simplement : des très bons, des sympas, des vrais ! Jamrozik (Baltimore, Paris) et Didier Bureau (Duval-Lerory, GJE)

Les 10 finalistes

 

Madame Carole Duval annonçant les résultats

Le vainqueur Jean Baptiste Klein (oui, oui : l'Alsace !!! :-))

Déjeuner classe dans les chais de Duval-Leroy : encore un grand merci !