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Une double condamnation de l'Histoire : être femme et "noire".

Publié le 28 novembre 2011 par Plusnet

Ce Vendredi 25 novembre, était célébrée la journée  Internationale contre les violences faites aux Femmes. S’il est vrai que de nombreuses femmes dans le monde  subissent les viols, les mutilations sexuelles, les mariages forcés, la prostitution,  les agressions au sein de leurs couples, au travail, dans l’espace public. Une violence  faite aux femmes est cependant souvent oubliée ; c’est ‘’la chosification de la femme ‘’.De nombreuses femmes sont considérées comme de simples objets sexuels destinés à satisfaire le plaisir et la curiosité des hommes.
Dans l’Histoire, la ‘’femme noire’’ a souvent été considérée comme  l’objet de  ‘’L’Homme Blanc’’.C’est le cas de Saartjie Baartman. Venue d’Afrique du Sud pour l’Europe en 1810. Pendant cinq ans, Saartjie Baartman (La vénus noire) a été exhibée  comme une bête curieuse dans les foires et les salons  d’Angleterre et de France où des milliers de badauds venaient voir le sexe, les seins et les fesses protubérants de celle qu’on appelait la vénus Hottentote. Elle se faisait tâter, violer et toucher avec des parapluies et autres objets pointus .Elle fut examinée par un zoologue (cuvier) à paris qui la rangea dans son Livre l’histoire naturelle des mammifères. Livre, censé regrouper des animaux vivants. A sa mort en 1916,  un des plus grands naturalistes français, disséqua son corps, Son cerveau et ses organes génitaux  furent conservés dans du formol.
Son corps fut moulé et  exposé pendant près de deux siècles au musée de l’Homme de Paris. Le seul péché de Saartjie Baartman fut celui d’avoir eu des formes généreuses comme toutes les belles femmes noires. En 1994, quelque temps après la fin de l'apartheid en Afrique du Sud, les Khoïkhoï font appel à Nelson Mandela pour demander la restitution des restes de Saartjie afin de pouvoir lui offrir une sépulture et lui rendre sa dignité. Cette demande se heurte à un refus des autorités et du monde scientifique français au nom du patrimoine inaliénable de l'Etat et de la science. Ce n'est qu'en 2002, après le vote d'une loi spéciale, que la France restitua la dépouille à l'Afrique du Sud.
Avec la colonisation et la ruée vers l’Afrique, les noirs étaient considérés comme étant les spécimens d’une race inférieure. Le racisme avait gagné du terrain au point où de nombreuses personnalités célèbres Blanches ont du renoncer à leur amour pour les femmes noires. Ceci à Cause du regard de leurs contemporains et des idées racistes en Vogue. Séduit par la beauté de la femme noire, le célèbre poète français  Charles Baudelaire aura eu dans son existence plus que mouvementée plusieurs maîtresses noires, et parfois en plein cœur de Paris comme avec Jeanne Duval. Ils vécurent leur amour dans le secret car la famille de Baudelaire ne voulait pas  qu’il épouse une ‘’négrèsse’’. Ensorcelé par le charme, le raffinement et les formes généreuses de Jeanne, Baudelaire lui dédiera plusieurs poèmes dont  "La Malabaraise". Extrait « Tes pieds sont aussi fins que tes mains, et ta hanche Est large à faire envie à la plus belle blanche... »
Jeanne représente pour Baudelaire « l'ignorance intacte, l’animalité pure »
A cause de ces mêmes idées racistes de l’Epoque, Victor Hugo et Théophile Gautier seront contraints de garder dans le plus grand secret leur amour pour la femme noire. Toutefois, leurs poèmes trahiront leurs pensées. Victor Hugo ira jusqu’à écrire ceci dans son recueil Les Orientales :
 Dis, crains-tu les filles de Grèce ?
Les lys pâles de Damanhour ?
Ou l’œil ardent de la négresse
Qui comme une tigresse
Bondit rugissante d’amour ?
Et Théophile Gauthier à son tour lance ce qui suit, concernant la belle "exotique" :
Les femmes disent qu’elle est laide
Mais tous les hommes en sont fous :
Et l’archevêque de Tolède
Chante la messe à ses genoux...
Malgré la fin de la colonisation, certains grands Hommes ‘’blancs‘’ n’ont pas le courage d’assumer et de défendre leur amour pour la Femme noire ; à cause du regard de la société européenne qui paraît-il n’est pas prête à tolérer cela.
Subjugué par le charme  de l’écrivaine Franco-Camerounaise Calixthe Beyala, le célèbre animateur de télévision et de radio française Michel Drucker a délaissé son foyer pour aller vivre une histoire cachée de près de deux ans avec la Belle Calixthe. Malgré l’abolition de l’esclavage, Drucker avait gardé dans son subconscient l’idée selon laquelle le ‘’noir’’ serait l’esclave du ‘’Blanc’’.C’est ainsi qu’il exploita sa gracieuse négresse Calixthe en lui faisant écrire des livres pour lui sans la rémunérer. Pour Drucker « Depuis la nuit des temps, les hommes ont toujours fait des promesses aux femmes qu’ils n’ont pas tenues » et en plus « Que vont penser les français et la Presse populaire si j’épouse une femme noire ? »
Ils sont nombreux ces grands Hommes qui n’ont pas eu le courage d’épouser les femmes noires qu’ils ont pourtant aimées. Après avoir enceinté  L’ex-hôtesse de l’air Nicole Coste d’origine togolaise, Le prince Albert II de Monaco s’est vu opposer par son Père Rainier d’épouser la sublime femme  togolaise. Sublimé par le charme de l’épouse de Bokassa, le  président Français Giscard d’Estaing avait quant à lui piqué l’épouse de  Bokassa et l’aurait même enceintée. Un certificat médical rédigé par un médecin proche de l’Elysée montrait bien que Giscard  avait fait avorter l’impératrice Catherine après l’avoir enceintée. Cette histoire est longtemps restée taboue et interdite en France. Envoûté par le charme de la femme noire, Dominique  Strauss-Kahn a longtemps flirté avec Victorine une jolie dame originaire du Congo  avant de perdre les pédales devant Nafissatou Diallo.
En Afrique, les complexes du colonisé ont poussé de nombreux chefs d’Etats à épouser des femmes Blanches. Cependant en occident, aucun chef d’Etat ou Homme célèbre n’a eu le courage de franchir le Rubicon pour épouser une femme noire. Comme disait Drucker à Beyala : « Que vont penser les français et la Presse populaire si j’épouse une femme noire ?»
Nous nous opposons à la chosification de la femme noire et à toutes les violences faites aux femmes. La femme noire n’est pas un objet censé assouvir les fantasmes des Grands hommes en quête d’exotisme, de formes généreuses.
La femme noire ne représente pas l’animalité, l’ignorance, l’exotisme, l’hardiesse et la bestialité sexuelle. La femme noire est belle, intelligente, sage et  pleine  de valeurs pouvant changer le monde.
Comme disait Tabo M’Beki au sujet de la Venus noire lors du retour de sa dépouille ‘’Ce n’était pas cette africaine privée de son identité et de sa patrie qui était la barbare, mais ceux qui l’ont traité avec une brutalité de barbares.’’
Pourrait-il avoir un jour une première dame noire originaire d’Afrique dans un pays européen ?
Le but de cet article n’est pas d’instaurer un clivage entre ‘’ blanc’’ et ‘’noir’’ mais de révolutionner certaines mentalités rétrogrades encore en vigueur.
Source : Camer.be

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