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J’ai testé: le film « Sleeping Beauty » au cinéma

Publié le 28 novembre 2011 par Generationnelles @generationnelle

TITRE DU FILM: Sleeping Beauty

DATE DE SORTIE: 16 novembre 2011

REALISATEUR: Julia Leigh

SYNOPSIS Allociné: Ce que les hommes lui font la nuit, Elle l’a oublié au réveil. Une jeune étudiante qui a besoin d’argent multiplie les petits boulots. Suite à une petite annonce, elle intègre un étrange réseau de beautés endormies. Elle s’endort. Elle se réveille. Et c’est comme si rien ne s’était passé…

J’ai testé: le film « Sleeping Beauty » au cinéma

MON AVIS SUR LE FILM

Après nous avoir embarqué pour la Tasmanie dans The Hunter (toujours pas sorti en France), Julia Leigh nous plonge dans les milieux policés et feutrés des bordels pour riches. Suivez donc Lucie, ou Sara (vous payez, vous choisissez) dans son sommeil.

Lucie est étudiante. Australienne, le teint diaphane, les cheveux vaporeux, un ami junkie, des petits boulots, parfois quelques passes histoire de payer un loyer. Tout pourrait laisser penser qu’il s’agit d’un Sofia Coppola un peu aigre. Tout bascule, ou plutôt s’aggrave, dans une cabine téléphonique,  suite à une réponse à une annonce anodine du journal étudiant.

Le job ? Dormir. Dormir en compagnie bien éveillée et mal intentionnée.

Chaque nuit, après avoir avalé un mystérieux breuvage, la jeune Lucie s’assoupit, nue, dans une résidence cossue, et ce sous la houlette de Clara, la Madame Royal de ce bien lugubre bordel. Entre le sommeil et le coma -« sans pénétration » précise Clara- cette prostituée d’un nouveau genre devient l’objet de vieillards pervers, maladifs. Au réveil, un peu sonnée, elle est sans souvenir de sa nuit.

Le film retrace la trajectoire de cette pauvre chose, qui s’enfonce petit à petit dans l’horreur. Certes, il n’y a aucune scène de sexe explicite. Tout est suggéré, soufflé et cela dans un cadre bien ordonné. Mais c’est bien là que le bas blesse. Tout comme Lucie, nous ne faisons qu’entrevoir les sévices qu’elle subit.

Le film paraît linéaire, sans pic d’intensité, si ce n’est au début, quand l’héroïne ingurgite un tube, scène de torture qui apparaît comme la plus violente. Le spectateur s’accoutume à l’horreur qui s’insinue sournoisement et discrètement. Et cela fonctionne diablement bien. L’horreur est emballée dans un étui bien élégant. On se surprendrait même à admirer cet univers somptueux où tout est ordonné, raffiné.

Outre cette insidieuse gène qui court tout au long du film, Sleeping Beauty est une réussite esthétique. La succession de plans simplistes, mais efficaces, évoquent celle de tableaux. Le Caravage, pour ce corps blanc presque cadavérique, objet de désir. Balthus pour cette perversion discrète et permanente.

Oui, le film est interdit au moins de 16 ans, suite à la décision de  la commission de classification. Le film présenterait la « lecture de personnages à la dérive dans des situations difficilement compréhensibles pour un public jeune, et susceptible de heurter ce dernier » mais aussi, « banalise la prostitution ».

Comme je l’ai dit, oui , le film est extrêmement gênant, met mal à l’aise, au point tel que l’on le ressent physiquement. Mais franchement, si ce film banalise la prostitution, Pretty Woman en fait l’apologie non ? Fallait-il censurer Julia Roberts ?

En tout cas, c’est Charles Perrault qui doit se retourner dans sa tombe…

Lisa A.


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