Comment parvenir à se lancer dans une thèse de droit public ?

Impossible de faire une thèse sans avoir au préalable trouvé un directeur de thèse, c’est-à-dire un enseignant-chercheur (ou un chercheur) habilité à diriger des recherches.

En général, les étudiants en Master désireux de réaliser une thèse demandent à leur directeur de mémoire d’être leur directeur de thèse. Je crois qu’il ne faut pas hésiter à faire connaître ses intentions à son directeur de mémoire bien avant la fin de l’année de Master. En fonction de la qualité de ce mémoire, du classement de l’étudiant intéressé au terme de son année de Master et éventuellement de l’obtention ou non par cet étudiant d’une allocation de recherche, le directeur de mémoire pourra finalement accepter ou refuser de devenir son directeur de thèse.

S’il n’est pas nécessaire de préciser ici les deux premiers critères (qualité du mémoire et classement de l’étudiant), le troisième (qui tend à se généraliser) est suffisamment mal connu des étudiants pour être rapidement développé. L’allocation de recherche est régie par le décret n° 85-402 (modifié) du 3 avril 1982. Elle consiste en un contrat administratif entre l’Etat (représenté par le chef d’établissement) et le doctorant faisant de ce dernier un agent public pour une période maximale de trois ans. L’allocation de recherche est accordée par le chef d’établissement (ex. : le président de l’Université) sur proposition du directeur de l’école doctorale concernée en accord avec le directeur de thèse. S’il est “allocataire”, le doctorant perçoit chaque mois et pendant toute la durée de son contrat la somme de 1650 € brut (arrêté du 1er octobre 2007 du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et du ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique fixant le montant de l’allocation de recherche) en contrepartie de laquelle il s’engage, pour faire simple, à mener de bonne foi son travail de recherche. A la fin de chaque année, le chef d’établissement peut mettre fin au contrat sur proposition motivée de l’école doctorale concernée, bien que ce cas de figure semble assez rare… En tous les cas, le futur doctorant a tout intérêt à se renseigner auprès de son directeur de mémoire ou des services administratifs compétents sur la procédure à suivre pour demander une allocation de recherche (généralement ça se décide au mois de septembre).

Quant aux thèses financées par le secteur privé, j’avoue ne pas être suffisamment informé pour me risquer à donner ici des conseils. Mais peut-être qu’un lecteur plus familier de ce type de financement pourra suppléer à cette lacune…

Reste un point qu’il ne faut pas négliger : le choix du sujet de thèse. Il n’est pas rare que le directeur de thèse impose un sujet au doctorant ou, du moins, l’oblige à choisir dans une liste de sujets préétablie. Au mieux, le doctorant pourra négocier le sujet de thèse, étant entendu qu’idéalement il doit alors correspondre au domaine de compétence (et donc vraisemblablement aux centres d’intérêt) tout à la fois du doctorant et du directeur de thèse. On comprend dès lors qu’il ne soit pas rare qu’un lien de filiation puisse être établi entre le sujet de mémoire (première occasion pour l’étudiant de se “spécialiser” sur une question ou au moins dans un domaine de recherche et surtout première occasion pour l’étudiant et l’enseignant de trouver un terrain de “jeu” commun) et le sujet de thèse.