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Brandir une fleur.

Publié le 27 novembre 2011 par Perce-Neige

Brandir une fleur.Oui, je sais, tout cela est terriblement convenu. Les années 70 sontpassées par là avec leurs utopies auxquelles il est, aujourd’hui, difficile decroire (encore que…). Peace and Love,et compagnie… Mais tout de même. Ne devrait-on pas, précisément, relire,revisiter comme on dit parfois, l’enseignement de la Beat Generation. Réflexion qui me vient après avoir refermé l’interviewde Jack Kerouac dans « Paris Review. Anthologie. Volume 2 ». Ed.Belfond
Ce qui a vraiment influencé mon travail, c'est le bouddhismeMahayana, le bouddhisme original de Gautama Sâkyamuni, le Bouddha lui-même, del'Inde ancienne ... Le zen, c'est ce qui reste du bouddhisme, ou bodhi, après son passage en Chine puisau Japon. La partie du zen qui a influencé mon écriture est le zen contenu dansle haïku, comme je l'ai dit, les poèmes de trois vers, de dix-sept syllabesécrits il y a des centaines d'années par des gars comme Bashô, Issa, Shiki, etce sont là des maîtres récents. Une phrase qui est courte et douce, avec unbond soudain de la pensée est une sorte de haïku, et il y a beaucoup de libertéet de plaisir à se surprendre avec ça, à laisser l'esprit bon gré mal grésauter de la branche à l'oiseau. Mais mon bouddhisme sérieux, celui de l'Indeancienne, a influencé cette partie de mon écriture que vous pourriez qualifierde religieuse, de fervente ou de pieuse, presque autant que le catholicisme apu le faire. Le bouddhisme original renvoyait à une compassion conscientecontinue, à la fraternité, à la danaparamita (ce qui veut dire la perfection de la charité), n'écrasez pasl'insecte et ainsi de suite, l'humilité, la mendicité, le doux visage triste duBouddha (qui au passage était d'origine aryenne, je veux dire issu d'une castede guerriers perses, et non d'origine orientale, comme on le représente)...dans le bouddhisme original, pas de gamin qui arrive au monastère et que l'onprévient qu'ici, on les enterre vivants. On l'encourageait simplement etgentiment à méditer et à être bon. Le début du zen, c'est quand Bouddha, celadit, a rassemblé tous les moines pour délivrer un sermon et qu'il a choisi lepremier patriarche de l'église Mahayana : il n'a pas parlé, il s'est contentéde brandir une fleur. Tout le monde en était abasourdi, sauf Kasyapia, qui asouri. Kasyapia a été nommé premier patriarche. Cette idée a plu aux Chinois,comme par exemple au sixième patriarche Hui-Neng, qui a dit : Depuis le débutrien n'a jamais été, et qui voulait détruire les retranscriptions dés parolesdu Bouddha telles qu'elles sont conservées dans les soutras; les soutras, cesont les fils du discours. D'une certaine façon, donc, le zen est une formed'hérésie douce mais dingue, même s'il doit bien y avoir quelque part de vieuxmoines vraiment gentils et que nous n'avons entendu parler que des cinglés.

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