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Justin Timberlake au format costard cravate au volant d'une voiture de sport hors de prix. Malgré cette nuit noire, son visage semble ébloui par le mannequin qui a la chance de partager la banquette avec lui. Une nouvelle pub pour Givenchy? Pas du tout! Nous sommes bien dans un film, plus particulièrement la dernière œuvre d'Andrew Niccol, le créateur du Truman Show ou de Bienvenue à Gattaca, œuvre du même genre mais bien en deçà de ses prédécesseurs.
Time Out est un film d'anticipation dans lequel le temps a remplacé les billets verts. Les transactions se jouent en minutes faisant du quotidien une course effréné pour la vie. Le postulat est simple. On laisse les jeunes tranquilles jusqu'à leurs 25 ans. A cette date anniversaire, on leur offre une année qu'ils utilisent comme bon leur semble si tenté qu'ils tiennent à la vie. Un café pour quatre minutes, 59 ans pour une voiture. Le temps se gère désormais comme un compte en banque qui n'autorise pas la banqueroute. Une fois à sec, c'est la mort qui prévaut. Will Salas ne veut justement plus de ce système et va faire d'une rencontre imprévue une révolution en marche.
L'idée de base était géniale, la réalisation l'est un peu moins. Andrew Niccol présente une société dans laquelle quelques hommes se partagent des milliers d'années pendant que d'autres vivent au jour le jour dans des ghettos où règne la terreur. Entre Gattaca et le meilleur des monde, Time Out met en avant la sélection des individus au détriment d'une majorité destinée à disparaître. L'idée est bonne même si cette petite leçon de vie est tristement avortée. Quelques incohérences et entorses au scénario de base n'en feront malheureusement qu'un simple divertissement. J'aurai aimé vous dire que la faute repose entièrement sur Justin Timberlake qui campe le premier rôle du film. Que nenni! Le chanteur, producteur, acteur, mannequin n'a pas à rougir de sa nouvelle casquette. Elle lui scié à ravir lui qui jouait les lovers de boysband il y a encore quelques années.Le film ne décolle jamais réellement et c'est bien son principal problème! Andrew Niccol aurait dû choisir son camp: soit un film d'action bourrinos unicellulaire à la Fast and Furious 8, soit un véritable film d'anticipation sérieux de A à Z comme l'est Gattaca.
Andrew Niccol semble lui aussi courir après le temps qui passe et qui le sépare de ses œuvres phares. Même si le film a un intérêt certain, j'en ressors déçu, moi qui aurait pu utiliser ces minutes précieuses pour faire tout autre chose dans mon emploi du temps de ministre. Une chronique par exemple!
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