Pourquoi Lagarde boycotte l’Argentine

Amado Boudou, le ministre de l'économie argentin La tournée sur le continent latino-américain de Christine Lagarde comprend une visite au Mexique, au Brésil et au Pérou. Mais Mme Lagarde, par l’intermédiaire de son cabinet, a informé qu’elle ne viendrait pas en Argentine pour différentes raisons. Elle reproche au gouvernement de Cristina Kirchner son incapacité à faire preuve de transparence au niveau des statistiques nationales et à ouvrir ses comptes à un audit du FMI comme le font tous les membres du G20.

Voilà qui est particulièrement embarrassant pour le gouvernement argentin, membre du G20 comme le Mexique et le Brésil, mais pointé du doigt aujourd’hui. En Juillet dernier, le ministre de l’économie argentin, Amado Boudou et le FMI s’étaient mis d’accord sur une série de réformes qui devaient permettre à l’Argentine de faire davantage preuve de transparence sur sa situation économique. De nombreux analystes remettent en cause les statistiques de l’inflation présentés par le gouvernement Kirchner, estimant que ces chiffres sont volontairement abaissés.

L’attitude de Mme Lagarde met la pression sur le gouvernement argentin qui a jusqu’au 13 Janvier prochain pour ouvrir ses portes à un audit mené par le FMI. Cela remet en cause la parole de Boudou qui avait promis en 2009 de renouer les relations avec le FMI, rompues après la faillite de Décembre 2001. La décision de Lagarde semble être alignée sur celle de Barack Obama qui a demandé à plusieurs reprises au gouvernement argentin de rembourser ses dettes auprès de ses créanciers américains et d’aligner ses statistiques sur ceux de la banque mondiale.

Comme Lagarde, Barack Obama avait snobé l’Argentine lors de sa tournée en Amérique latine au printemps dernier, préférant se rendre au Brésil et au Chili.

Benjamin Esposito