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Le "crocodile" toujours dans la mare judiciaire

Publié le 30 novembre 2011 par Bordeaux7

Le Après deux ans de procédures, le tribunal administratif s’est penché à nouveau hier sur le marécage judiciaire dans lequel Guillaume Renou, le créateur du «Crocodile» et la ville de Bordeaux sont plongés.

La décision a été mise en délibéré. Il est toujours là, la gueule ouverte de manière un peu provocante. Tant et si bien que l’on finirait presque par croire que la mairie l’a apprivoisé ! Et pourtant c’est loin d’être le cas. Du haut de ses 8 mètres, «Le Crocodile» de l’artiste bordelais Guillaume Renou est toujours bien installé dans les jardins de la mairie, où il a élu domicile à l’été 2009. Invitée dans le cadre de l’exposition «Sculptures en ville», l’oeuvre aurait du quitter les lieux le 30 septembre 2009. Mais plus deux ans après, il n’a pas bougé suite à un litige opposant la ville de Bordeaux à l’artiste.
Les 2 parties montrent les crocs
A l’origine du différend, les dégâts qui ont été infligés au reptile en 2009 par les services municipaux au moment de son transport du Garage Moderne aux jardins de la mairie. Après de longs mois d’expertise et de négociations, les deux parties semblaient finalement être parvenues à un accord. L’assureur de la municipalité acceptant d’un côté de garantir la réparation des dommages subis par l’oeuvre à hauteur de 20 268 € tandis que la ville s’engageait à verser 15 610 € correspondant au coût du transport retour de la sculpture et à la prime d’assurance. Par cet accord, l’artiste s’engageait également à faire procéder à l’enlèvement du crocodile. Mais en janvier 2011, nouveau rebondissement. Guillaume Renou décide de faire appel du jugement rendu et demande par requête du 7 novembre au tribunal administratif 30 000 € pour le préjudice moral subi, 8 580 € pour le préjudice esthétique et 15 000 € au titre des reprises de dommages sur l’oeuvre. Le verdict n’est pas attendu avant un an.
25 000 euros de pénalités
Parallèlement, l’artiste n’ayant pas organisé le départ de son oeuvre conformément au protocole d’accord, la ville saisit le tribunal. Ce dernier se prononce pour l’enlèvement de l’oeuvre sous 15 jours à compter du 13 juillet 2011, 200 € de pénalités étant appliquées par jour de retard. L’artiste explique depuis qu’il a bien fait le nécessaire pour déménager son oeuvre mais qu’il faut d’abord le feu vert du conseil municipal. «Est-ce que Guillaume Renou doit s’engager à régler le transporteur alors qu’il ne sait pas s’il sera lui même payé ensuite par la mairie ? Car une chose est sûre, le comptable de la mairie ne signera pas le chèque tant qu’il n’y aura pas eu de vote en conseil municipal», explique l’avocat du sculpteur maître Jean-Baptiste Bordas. «Fin octobre, nous avons reçu un courrier de M. Renou posant comme condition le vote préalable par le conseil municipal de la prise en charge du coût du transport avant enlèvement, condition non réalisable du fait des délais donnés (l’enlèvement étant programmé le 7 ou le 14 novembre)», explique la mairie. «Une contre vérité» selon l’avocat. «La mairie avait tous les éléments en main pour soumettre cette question au vote dès le conseil municipal du 26 septembre». En attendant, face à l’inertie de l’animal, la mairie a décidé de saisir à nouveau la justice. Quant à l’artiste, le montant de ses pénalités de retard s’élève aujourd’hui à près de 25 000 €. L’audience qui s’est tenue fera-t-elle avancer le Schmilblik ? Verdict sous 8 à 10 jours. •
Stella Dubourg


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