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Oskar Freysinger : « Chez nous l’opposition c’est le peuple »

Publié le 01 décembre 2011 par Lecriducontribuable
Oskar Freysinger

Oskar Freysinger par Innocent

Le conseiller national (député) suisse Oskar Freysinger était l’orateur vedette du colloque sur la démocratie directe organisé par l’association Contribuables Associés, le 6 avril dernier à Paris.

Oskar Freysinger, né en 1960, est député UDC (Union démocratique du centre) du Valais au Conseil national, qui est la chambre basse du Parlement fédéral suisse. Il est l’un des parlementaires instigateurs du référendum d’initiative populaire sur les minarets de 2009.

Freysinger a été le deuxième mieux élu aux élections fédérales du 23 octobre dernier, malgré un léger recul de son parti. Voici un extrait de son discours au colloque sur la démocratie directe (voir son interview par le Cri.fr).

Le nouveau numéro des Dossiers du Contribuable est consacré à la démocratie directe. Il est en vente chez votre marchand de journaux à compter d’aujourd’hui jeudi 1er décembre 2011.

« Pour être vraiment sûrs d’avoir encore un contrôle sur nos gouvernants - nous sommes très méfiants, nous les Suisses -, nous avons inventé la démocratie directe.

Chez nous, l’opposition, c’est le peuple ; nous n’avons pas d’opposition politique à proprement parler car tous les élus ayant recueilli un minimum de voix sont au gouvernement, par le jeu de la proportionnelle.

Le peuple fait office d’opposition et lorsque les politiques pensent qu’ils peuvent commencer à danser le kazatchok sur la glace, il les rappelle à l’ordre.

Nous n’avons pas de voiture de fonction, de secrétariat

La Suisse a inventé un parlement de milice [En Suisse, "le système de milice est une prise en charge bénévole, extra-professionnelle et honorifique d'une charge ou d'une fonction publique, peu ou pas dédommagée" (Wikipedia), ndlr] .

Je ne suis pas un professionnel de la politique. La professionnalisation de la politique a le désavantage d’éloigner les élus des soucis quotidiens. Moi, jusqu’à midi, j’étais dans ma classe. J’enseigne l’allemand à des lycéens de 18-19 ans qui iront ensuite à l’université. J’exerce mon métier à 65 % de mon temps et, à côté de cela, mes fonctions politiques.

Le parlement de milice, c’est un débat public, constant et ouvert auquel, nous sommes confrontés. Nous devons sans cesse aller parler, expliquer les choses aux gens, nous sommes apostrophés dans la rue… Nous n’avons pas de voiture de fonction, pas de secrétariat, nous nous débrouillons et ça va très bien ! »

Exemples de référendums d’initiative populaire en Suisse

7  février 1999 : rejet (41,3% des voix) de l’initiative populaire pour « un logement pour tous ».

2 décembre 2001 : approbation (84,7%) d’une loi limitant l’endettement public.

2002 : Rejet des 35 heures

6 mai 2004 : rejet d’une loi augmentant la TVA pour financer les pensions ; seulement 31,4% des votants ont voté pour, et aucun canton.

11 mars 2008 : rejet d’une initiative populaire proposant la création d’une caisse d’assurance maladie unifiée ; seulement 28,8% des votants  et 2 cantons sur 26 pour.

27 septembre 2009 : approbation d’une décision du Parlement fédéral augmentant la TVA pour payer des pensions d’invalidité.

29 novembre 2009 : approbation (57,5%) d’une initiative populaire interdisant la construction de minarets ; seulement 4 cantons sur 26 ont rejeté l’initiative. Participation : 53,4%.

28 novembre 2010 : rejet d’une initiative populaire proposant un seuil minimum de 22 % pour l’impôt sur le revenu cantonal dans le but d’empêcher la concurrence fiscale entre cantons.

Le même jour, approbation (52,9%) d’une initiative populaire pour expulser les étrangers coupables de viol, délit sexuel grave, trafic de drogue, abus de l’aide sociale, actes de violence tels que le brigandage...

19 juin 2011 : dans le canton de Neuchâtel, rejet (76,9%) de l’initiative populaire visant à empêcher le gouvernement cantonal de réduire l’impôt sur les bénéfices des sociétés de 10 à 5% et l’impôt sur le capital des holdings de 0,5 à 0,005/1000.

Le même jour, rejet (2/3) de l’initiative proposant que l’État garantisse à chaque enfant une place de crèche.

Dossiers du Contribuable n°4 « Redonner la parole au peuple pour sortir de la crise ». 4,50 €. En vente chez votre marchand de journaux (www.trouverlapresse.com) à compter du jeudi 1er décembre. Et sur commande à cette adresse ou au 01 42 21 16 24. Pour s’abonner, rendez-vous sur notre page « Abonnez-vous au Cri ».

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