Nicolas Sarkozy par Innocent
Nicolas Sarkozy fait de la crise une analyse à la fois juste et insuffisante. Le plus frappant demeure ce décalage entre la description dʼune situation exceptionnellement dangereuse et le bilan fort modeste des réformes de structures.
Nous passons en effet dʼun «cycle dʼendettement» à un «cycle de désendettement». Bien contraints et forcés…
Il est exact que cʼest la dette qui a dopé la financiarisation, largement stérile pour lʼéconomie réelle. Mea culpa, mea maxima culpa… Plutôt que «domestiquer la finance», il faut cesser de mettre de lʼalcool à brûler dans son moteur.
Nicolas Sarkozy a raison de nous prévenir que la crise ne fait que commencer. On notera que le Président parle maintenant dʼun séisme jamais vu «depuis 75 ans»…
On lui pardonnera aussi bien ses satisfecits exagérés que ses affirmations péremptoires, la plus énorme consistant à prétendre que la crise «nʼa pas coûté un centime aux Français». Comme sʼils nʼétaient pas concernés par les 30 000 milliards dʼactifs déjà partis en fumée au niveau de lʼépargne mondiale.
Le plus frappant demeure ce décalage entre la description dʼune situation exceptionnellement dangereuse et le bilan fort modeste des réformes de structures, y compris la réforme du financement des retraites, qui a creusé un peu plus lʼécart entre les salariés du privé et ceux du public. Le comble étant dʼostraciser les pays qui on été plus loin que nous dans les réformes…
On retiendra finalement deux choses :
- Le président de la République veut sauver le modèle social français, en lʼadaptant à la marge. Sans réduire le poids de la sphère publique, louant au passage le rôle quʼaurait joué lʼadministration contre la crise (?). Il se veut le garant de la fonction publique, comme il lʼa dit par ailleurs. Une telle ambition va à lʼinverse de ce qui est souhaitable pour la France.
- Sur lʼeuro, il fait valoir quʼen sortir aboutirait à «doubler le poids de la dette publique». Pour les partisans du maintien de lʼeuro, il faudra quʼils arrivent à convaincre les marchés de continuer à prêter, et même de plus en plus, puisque lʼencours de la dette française va continuer à augmenter. Car il aurait bonne mine notre Président sʼil fustigeait ses adversaires sans apporter lui-même la preuve que lʼeuro est sauvable ! (Avec cette politique-là)…
Quant aux partisans de la sortie de lʼeuro, ils doivent démontrer que le nouveau franc serait immédiatement respecté. Comme lʼa été en son temps celui du général de Gaulle, pourtant dévalué de 20%.
Pour ce faire, ces derniers doivent non pas faire davantage de promesses, mais être plus rigoureux encore que le futur candidat Sarkozy.
Alain Dumait, directeur de la publication du « Cri du Contribuable ».
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