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De la nécessité de s’affirmer « ultra-libéral »

Publié le 02 décembre 2011 par Copeau @Contrepoints

Le colloque sur la culture économique des Français organisé le 23 novembre 2011 par les députés Jean-Michel Fourgous (Yvelines) et Olivier Dassault (Oise) laisse les ultra-libéraux sur quelques doutes.

Par Jacques Garello
Article publié en collaboration avec l’aleps

De la nécessité de s’affirmer « ultra-libéral »
Dès le début de mon intervention au colloque organisé par Jean Michel Fourgous et Olivier Dassault, j’ai tenu à me présenter comme « ultra-libéral », puisque aujourd’hui, à l’approche des élections, beaucoup de gens se disent libéraux alors qu’ils n’ont cessé d’être étatistes. Ils ont peut-être compris que le contraire du socialisme de gauche ce n’est pas le socialisme de droite, mais que c’est le libéralisme, qui n’est d’ailleurs ni de droite ni de gauche, « il est de bon sens » comme dit Madelin. Mais ces convers continuent à classer comme extrémistes ceux qui sont hostiles à l’impôt, à la redistribution, à la puissance des syndicats et aux privilèges de la fonction publique – les libéraux classiques.

Je suis admiratif du courage de Jean Michel Fourgous et d’Olivier Dassault, comme d’Hervé Novelli la semaine précédente, pour avoir osé et pleinement réussi un événement où, selon le mot de Laurence Parisot, flottait « un parfum de libéralisme ». J’ai été enchanté de plusieurs formules, comme celle de Christian Saint-Etienne : « Les Français sont des spectateurs critiques plutôt que des acteurs responsables » ou de Geoffroy Roux de Bézieux : « Être libéral c’est croire à l’initiative des individus plutôt qu’à la structure des organisations », ou d’Yves de Kerdrel citant Friedman et « Capitalisme et Liberté ». J’ai fort apprécié le travail et la présentation de Jérôme Fourquet, présentateur du sondage qu’il a réalisé avec l’IFOP sur les connaissances économiques des Français. Et encore la comparaison faite par Jean-Michel Fourgous d’une France partagée comme l’Allemagne jadis entre une République Fédérale et une République Démocratique – mais c’est celle-ci qui se développe et pas l’autre ! Quant à Serge Dassault il a rappelé à juste titre la nécessité d’un engagement patronal dans la vie publique, en écho de la constatation d’Hervé Novelli : trop de fonctionnaires et pas assez d’entrepreneurs au Parlement français, il faudrait abandonner sa fonction publique pour être élu.

Les interventions conclusives de Pierre Lellouche, Ministre du Commerce Extérieur, et de Laurence Parisot, présidente du Medef, étaient naturellement très attendues. Tous deux ont voulu dédramatiser la situation française, malgré les inquiétudes qu’elle peut engendrer. Le ministre ne comprend pas pourquoi ce que font les Allemands n’est pas possible en France, mais il met son espoir dans l’aide que l’État porte aux PME exportatrices. La Présidente pense que l’entreprise est mieux aimée aujourd’hui que naguère, mais elle met son espoir dans une collaboration avec les syndicats « réformistes ». De même nos députés se laissent surprendre à vanter le Fonds Stratégique d’Investissement, et à considérer comme une victoire les assouplissements aux 35 heures – qui n’ont pas été abrogées. Bref, je me pose une question : l’avenir du libéralisme français dépend-il de l’émergence d’un État libéral ? Je n’ai pratiquement rien entendu sur la nécessité de réduire le périmètre de l’État (si ce n’est par Agnès Verdier de l’Ifrap, ou Geoffroy de Bézieux), alors que c’est à mes yeux la seule et vraie question qui se pose. Les libéraux ne peuvent opérer dans le système de l’État Providence et de l’économie dirigée, qui étouffe toute velléité de vraie réforme. Il faut sortir du système, et aller jusqu’à « l’ultralibéralisme », comme l’ont voulu des millions d’électeurs dans la Nouvelle Europe.

Mais je suis peut-être impatient ; dans les semaines qui vont suivre viendra peut-être un nouveau pas en avant dans la direction de la liberté et dans la réduction de l’État.

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