Convient-il de replâtrer le système financier mondial ou de le remplacer?
Par Alain Dumait
Le système économico-financier mondial est plus que lézardé. Dans ces conditions, convient-il de le replâtrer ou de le remplacer? C’est la question de fond. Pour l’instant, on replâtre.
Tous les moyens semblent bons pour sauver les banques, les États surendettés et l’euro. Y compris les montages les plus hasardeux. Comme celui imaginé semble-t-il avant-hier (30/11/2011), d’un prêt de la BCE au FMI, pour financer ou garantir l’émission de nouveaux titres de dettes…
Dans ce contexte de défiance généralisée, les agents économiques ne peuvent que «mettre à la cape». Et en économie, attentisme = récession…
En même temps que le pouvoir oligarchique, aux abois, cherche des liquidités à tout prix (les banques, pour maintenir leurs fonds propres, les États, pour faire leurs fins de mois…), il est bien obligé de réduire la voilure de l’État-providence. Preuve, si l’en fallait une, qu’il y a bien une relation directe entre le développement de celui-ci et la crise de la dette.
Mais cette relation – M. David Cameron en Grande Bretagne mis à part – personne ne veut la reconnaitre. Du coup on rabote, quand il faudrait trancher.
Attention : il sera difficile de réduire les dimensions de l’État-providence, sans revenir sur les fausses valeurs qui le sous-tendent. À savoir : le nivellement social, l’aide sociale pour chacun, l’éducation gratuite, le droit au logement, à la retraite, à la médecine pour tous… Sans rétablir les vraies valeurs de responsabilité individuelle. En revenant sur le primat de «l’altruisme égalisateur», fondement du socialisme. En réhabilitant donc «l’égoïsme créateur», fondement de l’entreprise libre…
Quand on arrêtera de replâtrer, parce que les rafistolages ne tiendront pas, après être passé de la déflation à la récession (phase actuelle), on passera à la phase suivante, celle de l’hyper-inflation. Il n’y aura alors plus de problème de dettes souveraines… Ni d’aucune autre sorte de dettes, d’ailleurs… Il n’y aura plus d’euro ni même de dollar. Il n’y aura plus que les valeurs réelles. Car la valeur ultime de toute monnaie est celle de la marchandise qui en est le sous-jacent. La fausse monnaie de papier à vocation à ne valoir que ce que vaut le papier !
Pour reconstruire sur du solide, il faudra bien en revenir à la monnaie naturelle, basée sur l’or. Puisque l’or a été choisi comme monnaie naturelle par 3 000 ans d’histoire. Les cent dernières années de folie monétaire n’étant qu’une brève et funeste parenthèse.
Et cela se fera avec ou sans les États, avec ou sans leurs banques centrales, qui ne sont que leurs valets ! Les uns et les autres complices au sein de la même oligarchie.
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