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La presse en parle (encore)

Publié le 17 février 2008 par Boothroyd

Je ne sais pas ce qu'a le Figaro comme rapport avec la province de Québec, mais les articles - négatifs - s'accumulent.

Après avoir traité du plateau du Mont-Royal de Montréal comme le dernier lieu de résistance des francophones à l'invasion des méchants et horribles anglophones, voilà que le quotidien nous offre ses commentaires sur le niveau de langue des élèves. L'article est disponible ici mais je le retranscris:

La déplorable orthographe des élèves québécois

De notre correspondant à Montréal Ludovic Hirtzmann

Les mauvais résultats aux épreuves de français incitent la Belle Province à lancer une révision des programmes.

Récemment, le quotidien montréalais La Presse titrait : «Hécatombe orthographique à l'examen du ministère (de l'Éducation)». S'il n'existe pas d'épreuve de français à l'école primaire, les lycéens québécois passent cette épreuve en seconde. Moins de 48% des élèves réussissent le test orthographique de cette rédaction de trois heures. La majorité des candidats font plus de 14 fautes, alors que, pour cette dissertation de 500 mots, tous les participants ont droit à des dictionnaires, un manuel de conjugaison et un livre des difficultés de la langue française.

Le ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, s'est émue de ces résultats catastrophiques. Et a présenté, le 6 février, un ambitieux plan d'action pour l'amélioration du français dans les écoles primaires et secondaires. Le projet ministériel veut revaloriser la place du français à l'école et procéder à une révision des programmes.

À la fin d'octobre, le premier ministre québécois, Jean Charest, s'était inquiété : «On a un peu délaissé la dictée dans les dernières années, alors que cela demeure un des meilleurs moyens pour apprendre à écrire sans faute.»

Mais contrairement à ce qui était prévu à l'automne, la dictée n'est pas devenue la clé de voûte de cette réforme de l'enseignement du français. Même si Michelle Courchesne souligne que «les élèves devront écrire un texte au moins une fois par semaine dans le cadre de leur cours de français et faire régulièrement une dictée».

Dictées régulières

La formation des maîtres, avec une obligation de formation continue, devrait aussi être réévaluée. «Si des professeurs de tous niveaux ne sont pas excellents en français, comment pourraient-ils enseigner très bien la langue ?», a déclaré le ministre de l'Éducation.

Au Québec, la langue française déclenche vite les passions. Si les Québécois parlent une langue très différente du reste de la francophonie, ils utilisent à l'écrit un français international. Ce lien entre l'oral et l'écrit est un exercice délicat pour les enfants. Arlette Pilote, présidente de l'Association québécoise des professeurs de français, a ainsi estimé que «l'orthographe n'est qu'une des composantes du savoir écrire, même si c'est celle qui retient le plus l'attention».

Le journal continue à taper sur les Québécois et je songe à l'analyse que faisait un de mes amis sur le précédent article du Figaro, à savoir que ces écrits reflètent plus les peurs que nous avons pour nous-mêmes que la véritable situation du Québec. En gros, l'article est destiné à un public bien français qui sera ravi de s'imaginer que MEME au Québec la langue française souffre et le lecteur de penser: "Au moins, la France n'est pas la seule dans cette situation!"

Ce qui me fait penser cela? Vous n'avez pas noté la récente sortie de notre Président s'imaginant que la baisse du niveau d'orthographe constatée serait dû au langage SMS employé par les têtes blondes dès le collège? De la part de quelqu'un qui n'arrête pas de consulter les siens, même devant les personnalités officielles (le pape fin décembre notamment), c'est plutôt fort!

D'autant plus quand on songe que les exemples apportés (écrire c au lieu de c'est) est plutôt le résultat de la politique de prise de note qui est apprise dès... le collège mais qu'il peut être difficile d'abandonner même le jour des examens car, après tout, il faut écrire vite...

Voilà un article qui vient à l'appui d'une idée qui fait son chemin, et qui ne cesse de se développer, le problème de l'orthographe chez "les jeunes" (sans que jamais on précise ce qu'on entend par "les jeunes") mais qui choisit un biais original, regarder ailleurs pour trouver ce qu'en fait il se passe chez soi. Les Québécois s'en passeraient bien.


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