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Comment les contribuables français creusent, sans le savoir, la dette de la France en finançant le Rafale

Publié le 03 décembre 2011 par David Talerman

Le Rafale : ce nom était, jusqu’à présent, synonyme pour la France d’échec en terme d’exportation, le pays n’ayant réussi à vendre son exceptionnel avion de combat à aucun pays dans le monde. On pourrait bientôt lui associer le mot « scandale ».

Le Rafale : un excellent avion qui ne se vend pas à l’étranger

Je ne remets pas ici en cause les qualités du Rafale : bien que n’étant pas spécialiste du domaine, il semblerait que les qualités techniques de l’avion de combat soient très largement supérieures à celles de ces concurrents américains (F18) ou suédois (Gripen). Malgré cela, le Rafale a été copieusement boudé par de nombreux pays, le Brésil ayant notamment fait faux bond (malgré des annonces du Président de la République), et la Suisse ayant cette semaine choisi d’acheter 22 avions suédois, au détriment de l’avion français. D’après les experts, il est fort probable que le Rafale ne s’exportera jamais.

Dassault Aviation, constructeur du Rafale, se porte pourtant très bien…

Ce qui, vu de l’extérieur, pourrait paraître catastrophique pour une société privée comme Dassault Aviation, le constructeur du Rafale, n’est en fait pas le cas : Dassault Aviation est une société qui se porte bien, voire très bien. Et pour cause, son seul et unique client, l’Etat français, achète ses avions sans qu’aucun appel d’offre ne soit fait : une situation de rêve pour une entreprise privée, qui peut se permettre de conserver des marges généreuses sur les produits et services qu’elle vend.

Les Français « sur-financent » sans le savoir 30 milliards pour le Rafale

Selon le Monde, l’Etat français a ainsi promis à Dassault Aviation d’acheter 180 avions de combat dans les 10 ans à venir (par exemple, en 2009, Dassault Aviation a vendu pour 2,5 milliards de Rafale, et pour 780 millions en 2010, source : rapport annuel 2010). Il a également promis d’acheter 1 avion par mois à Dassault aviation dans le cadre d’un programme militaire. Quand on sait qu’un Rafale coûte plus de 140 millions d’euros, et qu’on sort sa calculette, on arrive au faramineux montant de 40 milliards d’euros. Mais là où ça fait vraiment très mal, c’est que sur ces 40 milliards d’euros, 30 sont intégralement financés par les fonds publics, soit l’argent des contribuables français.

Une situation qui permet à l’économie française de tourner, mais artificiellement

Je passerai outre l’usage abusif et non maîtrisé des fonds publics (effectivement, lorsqu’une société privée n’a aucun concurrent, on peut facilement imaginer que les tarifs ne sont pas forcément les plus bas), mais en cette période de crise financière, où on cherche à réduire la dette du pays, ne devrait-on pas commencer par là, instaurer des bonnes pratiques, et réintroduire la concurrence dans la boucle ?

Certes, en achetant des Rafales, l’Etat français permet à une entreprise de fonctionner, à des salaires d’être versés, à l’état de prélever des taxes, et tout ceci est bien sûr remis dans la boucle économique. Selon moi, cette économie est toutefois artificiellement entretenue.

A propos de l’usage des fonds publics, en France et en Suisse

Mais est-ce l’usage de l’argent public qu’on peut souhaiter ? Pour ma part, je ne peux m’empêcher de comparer cette situation à ce qui se passe en Suisse. Certes, la Suisse ne produit pas d’avions de combats, mais elle a tout de même eu le respect de la population en passant par des appels d’offres pour ses achats militaires.

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