Moderniser et simplifier les conditions d'exercice, cette priorité inscrite dans la dernière Convention médicale et qui intègre l'informatisation des cabinets médicaux pourrait impliquer très rapidement également la dématérialisation des ordonnances papier c'est-à-dire la prescription électronique ou e-prescription déjà pratiquée dans certains pays, comme aux Etats-Unis. 750 millions d'ordonnances, 4.000 agents pour les traiter, l'Assurance Maladie pourrait économiser plusieurs centaines de millions d'euros de coûts de traitement manuel.
Alors que le premier objectif était la transmission électronique des feuilles de soin, la seconde serait la prescription électronique, un procédé déjà largement utilisé aux Etats-Unis. Comment cela fonctionne là-bas ? Il s'agit d'une transmission directe du médecin prescripteur par internet vers l'ordinateur d'une pharmacie. En 2010, près de 200.000 médecins aux Etats-Unis auraient utilisé la prescription électronique et auraient ainsi bénéficié de subventions du fonds Medicare.
3 étapes : Une première étape : Scanner les ordonnances. Un millier de pharmacies volontaires le feraient déjà, à titre de test avant de les adresser à l'Assurance maladie. Progressivement, le système devrait être étendu à l'ensemble des pharmacies avec une aide financière à la clé. Seconde étape, la prescription médicale électronique, déjà prévue par la dernière convention médicale signée en juillet dernier. Sur les 1300 points de prime à la performance, 400 ont été dédiés à une meilleure organisation du cabinet dont la bonne tenue du dossier médical informatisé et la saisie de données cliniques pour le suivi individuel et de la patientèle. Troisième étape : L'accès, autour du médecin référent des médecins spécialistes et professionnels de santé à la prescription globale du patient.
Objectif économie: Un rapport de la Cour des comptes avait évalué, pour les feuilles de soin, un coût unitaire de traitement d'une feuille de soins papier d'1,74 €vs traitement électronique de 0,27 €.Sachant qu'à l'heure actuelle encore 20 à 40% des médecins généralistes/spécialistes sont toujours à l'édition de feuille papier et que l'objectif serait à 2 ans de parvenir à 25% de prescriptions électroniques, l'économie pourrait se chiffrer, avec la prescription électronique, à près de 200 millions d'euros.
Moins d'erreurs? Une étude du Jamia, de juillet dernier, menée aux Etats-Unis sur l'e-prescription apporte néanmoins sa déconvenue. Contre toute attente, les risques d'erreurs dans les ordonnances envoyées par voie électronique ne sont pas inférieurs à ceux des ordonnances écrites à la main. Moins d'erreurs sans doute pas, mais plus de traçabilité.
Source : Assurance Maladie, J.O. du 25 septembre 2011 « Arrêté du 22 septembre 2011 portant approbation de la convention nationale des médecins généralistes et spécialistes »
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