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"J'accuse" version Rembrandt

Publié le 02 mars 2008 par Abfaboune
Un film sur un tableau. Oh, pas un docu chiant d'un obscur prof d'histoire de l'art, mais celui d'un cinéaste (ancien étudiant en histoire de l'art certes) connu et reconnu pour des films tout autant bizarres que passionnants : The Pillow Book, Meurtre dans un jardin anglais, Le Ventre de l'architecte, entre autres.
Ici, Peter Greenaway se frotte à Rembrandt et son célèbre The Night Watch. "Les historiens ont déterminé qu'il y avait 51 éléments mystérieux dans cette peinture, et je dirais avec effronterie que ma théorie les résout tous d'un seul coup." Ah ces artistes, toujours modestes ! "Je me contente d'affirmer que ce tableau est comme un doigt accusateur, tel le "J'accuse !" de Zola. Une accusation contre les très riches ploutocrates, les douze familles qui "régnaient" alors sur Amsterdam et y faisaient la pluie et le beau temps dans les années 1640" (source).

cliquez sur l'image pour la voir en grand, voire en très grand.
Rembrandt, ses femmes et ses ennemis nous accompagnent, nous invectivent parfois, dans des scènes construites et filmées comme des tableaux, à la fois en peinture (avec beaucoup d'ombres) et en théâtre (très belle réflexion sur ce genre par ailleurs).
La construction du film peut sembler déroutante, mais elle l'est encore moins que le panneau "fin", qui est accompagné du lien du site Internet officiel du film. Sauf erreur de ma part, c'est la première fois que je vois ça dans au cinéma, le site étant en général réduit à la promotion du film, et pas du tout à son accompagnement.
Une animation dans le site français (onglet "Le tableau") nous fait découvrir 15 points bien chelou dans la grande toile de Rembrandt, avec plein de ??????. La Ronde de nuit (Nightwatching), questionne en effet les bizarreries de composition, de taille, d'éclairage, d'anachronismes dans The Night Watch, pour nous raconter une histoire, celle de ces personnages réunis dans le tableau (ils sont 34, donc y'a matière).
Au final, un film léché (une jolie scène de cuni vers la fin), beau, avec plein de gonzesses très jolies et souvent à oilpé, et hyper bien joué.
Un film pour les sens et l'esprit, avec ce tour de maître : réussir à nous passionner pour un tableau dont on se contrefoutait jusque là. Chapeau l'artiste !

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