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Cloverfield : le buzz monstre

Publié le 07 février 2008 par Abfaboune
Cloverfield : le buzz monstre
L'idée de Cloverfield serait venue à JJ Abrams* pendant la promo de MI: 3, au Japon, où il a vu des Godzillas dans des magasins de jouets en trimbalant son gamin.
On se souvient que ce monstre a été créé et popularisé dans les années 60 chez les nippons, avec leur bestiole des profondeurs réveillée par la bombe atomique.
On peut tout à fait comprendre que les créateurs américains s'inspirent de leur petit traumatisme à eux, celui du 11 septembre 2001, pour faire un film avec un gros monstre méchant qui coupe la tête à la statue de la liberté et fait s'écrouler l'Empire State Building. Bouh, pas bien.
Je vous rassure, pas de terroriste barbu là-derrière, mais plutôt un extra-terrestre (mais un gros hein, oulà, très très gros) comme on peut le voir dans un petit détail dans la toute dernière image du film. Il faut être attentif attention !
Enfin bref, en voyant Cloverfield, c'est aux films amateurs tournés pendant et après les attentats du World Trade Center que j'ai pensé, en particulier celui des frères Naudet et James Hanlon (9/11), celui où ils suivaient les pompiers de New York par hasard ce jour-là.
L'évènement qui justifie la présence d'une caméra de très bonne qualité (et très solide !!!) dans Cloverfield est le pot de départ d'un gars, qui abandonne frère, amis et une brunette ma foi très très baisable, mais avec laquelle "c'est compliqué tu comprends". Ouais ouais mais baise-la avant de partir au Japon !
Un peu faible vous me direz comme le critique de Télérama qui n'a rien de romantique en lui, mais on suit l'histoire pendant 1h25, en se demandant tout le long pourquoi et comment ils continuent à filmer - pour témoigner, raconter, voyez, et mettre ça sur Dailymotion.
Mouais. Déjà vu, dans Le Projet Blair Witch
Cloverfield est un film catastrophe, genre archi usé. Dans Les Inrocks, on peut lire que "Cloverfield régénère les vieux genres fatigués du film de monstre et du film catastrophe"
Comment ? Par sa narration, par le point de vue d'où l'histoire est racontée. Celle d'un anonyme qui filme avec sa petite caméra. Comme le remarque le critique de Libé, "cette expérience préfigure sans doute d’autres formes de narration. Et il faut reconnaître à Abrams, sinon un talent visionnaire, du moins une habileté à faire exister l’univers de ses fictions bien au-delà des écrans où elles sont projetées"
Libre à chacun de fonctionner au film ou pas. Mais le buzz, difficile de le contester, était réussi.
Il est intéressant de noter que le titre du film est finalement le nom de code qui lui avait servi pendant la production (secrète). A savoir : il a repris le titre du buzz qu'il a créé, comme s'il était plus puissant que le film, lequel devait s'appeler Greyshot au départ.
Or Cloverfield (littéralement "champs de trèfles"), ben ça veut rien dire. Il n'a aucun rapport avec l'histoire que JJ Abrams et son scénariste nous racontent.
Autrement dit : le buzz et son succès fait le succès du film. Tout se joue désormais dès la première séance. La qualité du truc final n'est que secondaire.
JJ Abrams : spécialiste en gros buzz, créateur d'Alias, de Felicity, co-créateur de Lost, scénariste et réalisateur de Mission Impossible 3 et de pas mal d'autres choses. Il prépare actuellement Star Trek pour le grand écran.

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