SAINT NICOLAS
Archevêque de Myre
(+ 324)
Saint Nicolas de Patare, en Lycie, fut le fruit des prières de ses pieux parents. Il eut l’esprit ouvert aux choses divines dès sa plus petite enfance; à peine sut-il manger, qu’il sut jeûner, et l’on rapporte même que, le vendredi et le samedi, il ne prenait qu’une fois le sein de sa nourrice. Il avait un oncle évêque, qui, voyant avec admiration les vertus de Nicolas, l’ordonna prêtre dès qu’il eut l’âge requis et fit de lui cette prédiction: « Il sera la consolation des affligés, le sauveur des âmes en péril, le bon pasteur qui rassemble ses brebis égarées au bercail de Jésus-Christ. »
Une de ses premières oeuvres fut de sauver l’honneur de trois filles exposées à la perte de leur vertu; il les dota toutes, l’une après l’autre, et il le fit si discrètement, que c’est à la fin seulement que le père, touché d’admiration, surprit la main du bienfaiteur.
Après un pèlerinage aux Lieux saints, Nicolas se retira à Myre, espérant échapper aux honneurs qu’il voulait éviter avec tant de soin, et à la mort de l’évêque de Myre, qui arriva peu de temps après, il fut élu pour lui succéder. Dès lors il s’appliqua à devenir le modèle de son troupeau. Il ne mangea plus qu’une fois le jour, et jamais de viande; il faisait toujours lire à sa table quelque livre de la Sainte Écriture; ses nuits se passaient en oraison, et la terre dure était sa couche pour le peu de repos qu’il prenait. Levé avant le jour, il réveillait ses clercs pour chanter des hymnes et des psaumes; aussitôt le soleil paru, il allait à l’église et employait le reste du jour à ses diverses fonctions pastorales.
Nicolas, sous la persécution de Dioclétien, fut jeté dans un cachot et mis à la torture; mais on n’osa pas le faire mourir, par peur de la vengeance de son peuple.
Peu de Saints ont opéré de plus nombreux et de plus éclatants miracles. Tantôt il apparaît à Constantin pendant la nuit, pour lui ordonner de mettre en liberté trois innocents qui doivent être exécutés le lendemain; tantôt il se montre, en pleine tempête, à des matelots en danger qui l’ont appelé à leur secours. Il est surtout légendaire entre mille, le miracle de la résurrection de trois enfants tués par un boucher et hachés menu, pour être mêlés à la viande de son commerce. On l’honore comme le patron des écoliers.
(Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.)
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