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Steven Parrino (Palais de Tokyo, Paris)

Publié le 08 juin 2007 par Gregory71

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Steven Parrino Plan 9 2004

Une exposition travaille votre mémoire.

Peut-être est-ce lié au hasard favorable d’une rencontre ou d’une attente. Vous vous attendiez, depuis des années, à ce que ce lieu évolue et que sa surface même soit questionnée. Vous avez rencontré une autre dislocation, vous qui travaillez en ce moment dessus. Vous aimez cette rencontre non comme la confirmation de votre propre travail mais simplement parce qu’il y a là une relation et une différence. Vous appréciez les échos de ce monde. Les dislocations sont parfois des fractures, parfois des pliures, elles abordent les angles des murs, s’y dérobent dans d’autres endroits. Le noir vient couvrir les différences de l’espace.

Cela faisait un long moment (depuis combien de temps déjà?) que vous n’aviez pas été ému ainsi par de la peinture. Vous regardez la relation du support à son cadre, le travail sur le cavenas. Vous aimez ces drapés et la manière dont ils se replient, dont ils se déplient. Vous aimez ces monochromes différentiels, la manière dont ils prennent l’espace si connoté de la galerie, du musée, cette blancheur aqueuse des murs. Vous vous dites donc qu’il y a encore cela, cet abord là et qu’il n’est pas nécessaire d’être stratège. Il y a encore un reste d’espace pour cette présence d’un fond et d’une forme, d’une couleur comme dans ce monochrome vert doublé, dédoublé, stratégie d’une seule couleur mais répétée. On ne sait plus par où passe la différence, par où passe donc l’identité de cette couleur (puisqu’il faut bien la nommer).

Quelques semaines plus tard, le travail de Parrino continue de vous travailler. Vous n’y prendrez rien, simplement il reste l’atmosphère d’un culte, vives impressions d’une différence, de tensions, d’écarts. On reste à cette lisière là.
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Steven Parrino, Process Cult, 2004

« La radicalité vient du contexte et pas nécessairement de la forme. Les formes sont radicales dans la mémoire, en perpétuant ce qui fut radical autrefois par l’extension de leur histoire. L’avant-garde laisse un sillage et, mue par une force  maniériste, elle poursuit son avance. Même dans la fuite, nous regardons par-dessus notre épaule et approchons l’art par intuition plutôt que par stratégie. Vu sous cet angle, l’art est plus culte que culture. »
(S. Parrino)


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