Incroyables Marseillais ! Menés 2-1 à la pause par un Borussia Dortmund outrageusement dominateur, les Marseillais sont parvenus à s'imposer sur le fil grâce à des réalisations de Rémy, Ayew et Valbuena. Un succès qui qualifie les Olympiens pour les huitièmes de finale de la compétition, et ce malgré le résultat d'Olympiakos-Arsenal (3-1).
Il fallait le voir pour le croire ! Comment Marseille, insipide au possible en première période, a-t-il pu inverser la tendance en l'espace d'une mi-temps et s'offrir le scalp du champion d'Allemagne en titre dans son stade du Signal Iduna Park ? Si les hommes de Didier Deschamps ont montré du caractère en Ligue 1 récemment avec les succès contre Paris (3-0) et Caen (1-2), ils sont parvenus à refaire le coup en Ligue des champions au terme d'un match riche en rebondissements.
Rémy sauve les apparences
Dans un Signal Iduna Park en ébullition, le début de rencontre voyait les deux formations mettre beaucoup de rythme sans toutefois se montrer à leurs aises offensivement. Dans des configurations similaires, un 4-2-3-1, les Allemands s'en sortaient mieux dans le jeu en utilisant à merveille les côtés quand Marseille faisait le dos rond, attendant le moment opportun pour lancer des piques en contre-attaque. Mais dominés, les hommes de Didier Deschamps subissaient le jeu, à défaut d'en faire. Et à force de pousser, le Borussia trouvait la faille. Sur une tête de Kehl, Diawara se faisait écarté par Lewandowski du bras, ce qui profitait au Polonais Blaszczykowski, qui crucifiait Mandanda de près (23e, 1-0).
Dortmund, galvanisé par l'ouverture du score ratait le but du break sur une frappe de Barrios qui flirtait avec le montant marseillais (28e) mais se voyait accordé un penalty consécutif à une faute de Stéphane Mbia sur Kehl pour un pied haut. Mats Hummels ne se privait pas pour infliger la sanction (31e, 2-0). Marseille, la tête sous l'eau, faisait comme elle pouvait et sans un sauvetage d'Azpilicueta devant Götze (40e), aurait pu rentrer aux vestiaires avec un score qui n'aurait pas été immérité. Mais, aussi incroyable soit-il, Marseille parvenait à réduire le score par le biais de Loïc Rémy sur un superbe centre de Morgan Amalfitano au bout du bout des arrêts de jeu (47e, 2-1). Un score flatteur pour des Olympiens totalement à la rue 45 minutes durant et qui avaient inscrit leur but sur leur seule action de la première période.
Deschamps tente le tout pour le tout
" On a eu deux actions, on marque un but, défendre c'est une chose, il faut être capable de ressortir. On s'est contenté de défendre, on doit être plus habile techniquement, on n'a pas le choix, " pestait Didier Deschamps au micro de Canal Plus au retour de la pause. Et les Marseillais revenaient en effet avec d'autres intentions. Stéphane Mbia, pas bien remis du choc reçu sur la tête par Alou Diarra, cédait ainsi sa place à Benoît Cheyrou, ce qui obligeait l'OM à jouer en 4-3-3. Un changement tactique salvateur, les Olympiens jouant plus haut face à des Allemands ayant moins de certitudes. Piszczek était même à deux doigts de tromper son propre gardien sur un centre d'Azpilicueta (57e).
Deschamps, au pied du mur, décidait de lancer Jordan Ayew, puis Mathieu Valbuena, dans le grand bain de la Ruhr et de changer une nouvelle fois son schéma tactique en passant en 4-4-2. Un repositionnement qui offrait également plus de possibilités offensives au Borussia qui jouait également le tout pour le tout avec les entrées conjointes de Perisic et Kagawa. Mais l'OM, à force d'abnégation, parvenait à égaliser par l'intermédiaire d'André Ayew sur un corner parfaitement tiré par Morgan Amalfitano décidément très en verve (85e, 2-2).
Valbuena refait une " Anfield "
L'exploit était donc permis pour des Marseillais complètement transfigurés par rapport à leur insipide première période. Et Mathieu Valbuena, peu utilisé par Didier Deschamps ces dernières semaines, matérialisait la domination marseillaise. Après une feinte de corps, " Petit Vélo " tentait sa chance à l'entrée de la surface et enroulait parfaitement sa frappe pour tromper Weidenfeller d'une frappe onctueuse qui se logeait sous la barre allemande (87e, 2-3). Un but qui rappelait indéniablement celui inscrit une nuit de 5 octobre 2007 à Anfield contre Liverpool.
Au fond du trou à la pause, les Marseillais sont donc parvenus à inverser la tendance en réalisant un exploit incroyable puisqu'aucun club français jusque là ne s'était imposé sur la pelouse du Signal Iduna Park. Avec son destin entre ses mains, l'OM a validé son billet pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions pour la deuxième année consécutive avec panache. Et comme l'a dit si finement le héros de la soirée, l'OM a " eu des couilles ".