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La tension montre entre le président et les militaires

Publié le 07 décembre 2011 par Journalpakistan @journalpakistan

Le président Zardari a dû être hospitalisé à Dubai pour un problème cardiaque alors que les rumeurs de démission se multiplient.

Publié sur le Point.fr

Le président pakistanais Asif Ali Zardari a quitté le pays précipitamment mardi soir pour être hospitalisé en urgence à Dubai. Deux jours plus tôt, son service de presse avait pourtant indiqué qu’il prononcerait un discours devant le Parlement dans les prochains jours. Selon le mensuel américain Foreign Policy, Zardari pourrait démissionner sous la pression des militaires en invoquant des problèmes de santé. L’article fait la une de toute la presse pakistanaise. Le porte-parole de Zardari, Farhatullah Babar, a démenti les allégations de Foreign Policy. Mais la frénésie qu’elles provoquent ici illustre les rapports de plus en plus tendus entre l’armée et l’exécutif.

La présidence n’a pas arrangé la situation avec des déclarations contradictoires sur l’état de santé d’Asif Ali Zardari. “Il souffre de problèmes cardio-vasculaires et son médecin a décidé de l’envoyer à Dubai pour des tests de routine. Le président se portait bien avant de partir”, a assuré Farhatullah Babar au Point ce matin. Dans ce cas, comment expliquer que Zardari ait quitté le pays en urgence ? “Il a des antécédents cardio-vasculaires”, s’est-il contenté de répondre. D’après l’AFP qui cite un ministre, Zardari a eu une attaque cardiaque, mais il devrait se remettre rapidement.

Mainmise des militaires

Il faut dire que la pression s’accentue sur le président depuis qu’il a été mis en cause dans le “memogate”. Mansoor Ijaz, un homme d’affaires américain d’origine pakistanaise, avait révélé au mois d’octobre avoir transmis une note aux Américains venant de l’ambassadeur du Pakistan à Washington. Selon cette note, le président aurait demandé l’aide des États-Unis pour reprendre le contrôle de l’armée après la mort de Ben Laden. Le témoignage de Mansoor Ijaz est sujet à caution et de nombreuses zones d’ombre demeurent.

Mais ces révélations n’ont pas plu aux militaires qui entendent bien garder la haute main sur les affaires étrangères et la politique intérieure. Avec le “memogate”, la classe politique se demande si le président se maintiendra au pouvoir jusqu’aux prochaines élections en 2013. Depuis son indépendance en 1947, le Pakistan a été gouverné par les généraux pendant 35 ans. Les relations entre Zardari et l’armée ont longtemps été teintées de méfiance. En 2009 déjà, lors d’une interview qu’il nous avait accordée, il avait confié que l’état-major ne le tenait pas au courant des opérations en préparation contre les talibans. Un comble pour celui qui est, d’après la Constitution, le chef des armées.


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