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Confirmation: un « bear trap » .

Publié le 10 décembre 2011 par Chapitre5.com

Forte remontée des cours le vendredi 9/12 après l’ annonce des résultats de la réunion de Bruxelles le jeudi soir.  Nos media claironnent les avancées de l’ Europe ; et les marchés ont été euphoriques . Est-ce réaliste ? Peut-on jouer la fin de la crise boursière ? L’ € est-il « sauvé » ? et la planète boursière avec lui ? Ou bien est-ce un hoax ? 

Analyse technique :   à Paris, et sur l’ Eurostox comme indiqué dans notre dernier post, il y avait de la place pour                                                    monter. Le CAC  a frôlé le niveau 3250; on peut encore aller vers 3400. Mais les volumes ne sont pas revenus. Certes, nous sommes en fin d’année. Les gérants font les comptes et vont pas prendre des positions avant le début 2012. Quand même méfiance. L’ analyse indique que la 2nde quinzaine de janvier verra la fin concomitante de plusieurs cycles boursiers de très court, court, et moyen termes. Et l’ analyse par chandeliers japonais ne confirme pas un démarrage vers une reprise durable .  L’ avenir n’est jamais écrit mais quand même, cela fait 2 signaux de prudence.

La volatilité demeure extrême, augmentée par le flash trading dont la puissance automatique annule les meilleurs raisonnements. Comment savoir comment les initiés aux gros moyens ont programmés leurs ordinateurs qui jouent un rôle prépondérant sur les marchés (voir notre post précédent) ?

Au plan politique :  la France a clairement choisi la raison comptable (qui dirige la politique allemande) contre                                                      son laxisme antérieur. Les PIIGS semblent vouloir en faire autant. Ainsi, si le projet de traité est mis en oeuvre, les budgets nationaux ne financeront plus leur fonctionnement annuel par des emprunts à long terme. Cette règle d’or sera un gros  progrès qui permettra de ne plus augmenter l’ endettement à usage de consommation. Mais… notre PS et son candidat s’y refusent. Les peuples seront-ils patients? Les politiciens de l’ opposition vont capitaliser sur les frustrations. Rien n’est encore joué, surtout pas en France où les verts ont déjà réussi à faire dégrader le rating de EDF qui paie désormais son argent un peu plus cher. La question est de savoir si le peuple a assez souffert pour accepter la réalité (comme disait Mr. Mitterand…) et voter en conséquence .

Au plan économique :  Patience: l’ économie doit amortir le sur-endettement des 10 dernières                                                                      années. Car il a été réalisé sans vraie création de richesses pour le rembourser selon la technique du « project financing ». Partout depuis l’an 2000, la consommation a été financée à crédit. Les salaires n’ ont pas augmenté. Les Etats, de plus, ont augmenté leurs dépenses de fonctionnement et peu investi: voyez l’ état des routes aux USA, ou de nos chemins de fer, mal entretenus;  ou de l’ éducation nationale. Illusion démagogique de richesse  créee par les subprimes et le crédit revolving.  Le retour à la réalité après cette g.  de bois sera pénible; et peu électoral. Il faudrait un Churchill ou un Roosevelt pour le faire comprendre… .

Après les crises bancaires de 2008 et de ces jours-ci (Dexia la semaine dernière,  BOFA et Commerzbank demain pour ce qu’on sait), les bilans des banques ne peuvent plus rien financer; elles s’occupent d’abord de reconstituer leurs fonds propres.  C’elà entretient la dépression en cours. Le souhait de tous les politiciens de l’ Europe (du sud de la Loire…) et des USA est de résorber ce stock de dettes par l’ inflation. Mais celle-ci ne pourra intervenir que dans un climat de consommation vivace: les hausses de prix sont alors acceptées par les consommateurs solvables; on en est loin. Les prix relatifs baissent, les acheteurs descendent en gamme. Les impôts augmentent car les administrations et les lobbies font de la résistance, et tant pis pour les travailleurs du secteur privé. Les invocations à la « relance de la croissance » s’apparentent aux danses du sorcier faiseur de pluie. D’ailleurs la langue de bois confond les mots « croissance » et « activité ». Ce serait déjà bien de maintenir l’ activité, et tous les prévisionnistes (Banque de France inclue) sont négatifs pour 2012. Ce n’est pas un bon climat pour une hausse des bénéfices. Et donc des cours.

Il n’ y a que l’ Asie/Pacifique pour poursuivre son retour au niveau historique qui lui revient. Nos multinationales y sont. Ce sont les vrais secteurs refuge. Mais pas immunisé contre une nouvelle panique boursière.

Donc, aucun signe de sortie de la dépression dans le monde atlantique. Elle suit son cours  habituel, celui qu’on enseigne dans les bonnes universités. Elle aura donc une fin,. c’est trop tôt pour la jouer.

Conséquence: méfiance . Une reprise des cours est possible mais probablement technique et politique. Non pas fondamentale.

Mais ce raisonnement est  technique.  Il est  donc partagé par tous les professionnels. Notamment les grands lobbies US.  Il faut s’attendre à des réactions politiques pour le biaiser. Une guerre, ou un hausse massive du prix du pétrole pour relancer l’ inflation, ou les deux à la fois ? Relisez notre post « un cygne noir« .

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