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Equipe de France : un non évènement.

Publié le 12 décembre 2011 par Lben

Chronique du lundi 12 décembre 2012.

La nomination de Philippe StAndré et l’annonce de son staff ont été bien traitées par les médias alors qu’il s’agissait d’un non évènement. Explications…

2 ans où il ne va pas se passer grand chose :

Philippe St André a été intronisé entraîneur de l’équipe de France le 1er décembre et a présenté ses entraîneurs adjoints le 9. Pas de surprise, puisque tout le monde était au courant depuis cet été. Et ce n’est pas les annonces d’un entraîneur qui est, de toute façon, pris en otage par le calendrier, qui va changer grand chose. Philippe St André veut renforcer les oppositions de novembre ? Mais, de toute façon, les tournées et les rencontres sont déjà planifiées entre les pays jusqu’en 2014 au moins. Et, il n’est pas question, non plus, de rajouter une date dans un calendrier déjà surchargé, à moins de passer de 14 à 12 clubs en championnat. Philippe St André veut avancer systématiquement les rencontres de Top14 au jeudi avant les rassemblements ? Il va falloir convaincre Canal + de sacrifier un certain nombre de retransmissions car, à ce jour, il ne semble pas possible de diffuser du rugby sur cette chaîne un soir réservé aux séries. Autant dire que, comme ses prédécesseurs, l’entraîneur français va se contenter de boucher les trous en récupérant les joueurs 5 jours avant les rencontres et qu’il devra s’en contenter.

Pire même, au vu du contexte d’une finale de Coupe du Monde réussie, il est, en plus, obligé de sélectionner une équipe qui n’est pas obligatoirement la sienne. En effet, au vu d’un cadre où l’entraîneur dispose de très peu de temps pour préparer les matchs, et face à l’obligation de résultats rapides pour se crédibiliser, Philippe St André ne suivra certainement pas la voie de Marc Lièvremont  en procédant en un grand brassage et en prônant le jeu pour le jeu. Philippe St André a été capitaine de l’équipe de France, il connait la pression du haut niveau et de ses enjeux, et il sait que tout est plus facile avec des victoires. Du coup, pas question de prendre des risques. Les 15 joueurs qui ont disputé la finale de la Coupe du Monde ont été performants, il s’agit d’en profiter. Le nouvel entraîneur est presque condamné à s’appuyer sur les choix de l’ancien. Il y aura bien quelques têtes nouvelles, on parle notamment de Fofana et de Maestri, mais ce sera plutôt dans le groupe des 30 plutôt que dans l’équipe des titulaires. Après, bien sûr, il s’agira de repositionner Morgan Parra a son poste de club, et de relancer François Trinh-Duc, mais rien de plus. Même les plus âgés comme Bonnaire et Nallet n’ont pas encore trop de soucis à se faire. Ensuite, ce sont les résultats qui décideront de l’évolution ou pas de cette équipe.

2 ans pour préparer la Coupe du Monde :

Avec 7 Coupe du Monde de passées, on a maintenant assez de recul pour se rendre compte que, sur les 4 ans entre chaque épreuve, il y en a finalement 2 qui comptent peu dans la préparation de la compétition. C’est vraiment dans les 2 dernières années que l’équipe type se dégage et que l’approche de l’évènement rentre totalement en ligne de compte. A 4 et 3 ans de l’évènement, il est encore difficile de totalement miser sur des joueurs qui peuvent connaître blessures, baisses de niveaux et être dépassés par d’autres. Du coup, les 2 premières années ne comptent pas énormément, mis à part pour le sélectionneur, qui doit en profiter pour assoir sa crédibilité. Et celui-ci sera alors tenté de s’appuyer sur des joueurs dont l’âge ne rentre pas spécialement dans l’optique Coupe du Monde. C’est exactement ce qui va se passer avec Philippe St André.

De manière à s’acheter de la tranquillité auprès de la grande famille du rugby, toujours très exigeante, Philippe St André doit gagner un maximum de match dès le départ. C’est pour cela qu’il va choisir une équipe performante, car ayant maintenant quelques automatismes communs, celle qui a disputé la finale de la Coupe du Monde. Il y aura peut-être, bien sûr, une surprise, histoire de dire que c’est aussi son équipe à lui. On peut, peut-être, voir un centre au profil plus puissant prendre la place de Maxime Mermoz, qui payerait alors les mauvais résultats de Perpignan, et une charnière sûrement composée de Morgan Parra à la mêlée et de François Trinh-Duc à l’ouverture. Mais, pour le reste, seuls Jean-Baptiste Poux ou Julien Pierre peuvent être en danger et un repositionnement d’Alexis Palisson à l’arrière pourrait être envisagé.

Dans un même soucis de se mettre la famille du rugby dans la poche, Philippe St André a choisi des adjoints au profil irréprochable et au CV encore plus garni que le sien. Cela peut paraître bizarre pourtant. Patrice Lagisquet aurait pu ambitionner d’être le n°1 de la sélection. C’est un choix, néanmoins, qui va dans la même logique de satisfaire tout le monde et aussi de s’acheter une crédibilité sans faille. On ne peut reprocher à un sélectionneur de choisir les meilleurs. Et on ne peut reprocher seulement au sélectionneur les mauvais résultats, puisque ce n’est pas lui qui est en prise directe et quotidienne, sur le terrain, avec les joueurs. En devenant sélectionneur – manager de l’équipe de France, Philippe St André a récupéré les responsabilités que détenaient Marc Lièvremont et la tranquilité du poste qu’occupait Jo Maso. Espérons, maintenant, que cette nouvelle équipe de France saura faire preuve d’autant d’intelligence que son sélectionneur…

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