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Côte d'Ivoire: Le poids des mots et expressions dans la s...

Publié le 11 décembre 2011 par Zako

Côte d'Ivoire: Le poids des mots et expressions dans la société ivoirienne en période électorale.
Dans les pays où le  peuple a eu le droit de s’exprimer  pour désigner ses représentants, soit pour une élection présidentielle ou  législative, la confrontation entre les candidats est  très rude, parfois même au delà du supportable.  A la place de campagnes d’idées, de projets de société, d’avenir, les candidats excellent dans des campagnes de caniveaux, de dénigrement où ils lancent de boules puantes à l’adversaire : Soit on reproche à ce dernier son programme politique, soit on fouille dans sa vie privée pour le déstabiliser. Et comme l’on fait avaler de n’importe quoi au peuple, quelque fois, tout se joue finalement à rien .Je vis ma 5e campagne présidentielle en France et je peux vous dire que les campagnes se ressemblent les unes aux autres : En 1981, Giscard perd les élections pour quelques carats des diamants de Bokassa et Mitterrand, lui échappe à son passé vichyste. En 2002, Jospin échoue au premier tour pour avoir traité Chirac de vieux. En 2011, je ne vous parle même plus de ce français, ancien patron du Fmi, qui devrait être le candidat des français en 2012,  qui voit sa carrière politique s’arrêter pour une histoire de femme, entraînant dans sa chute l’espoir de tout un peuple...Le noir américain qui briguait l’investiture républicaine a dû jeter l’éponge pour une histoire sordide de harcèlement sexuel. Femme, qu’est-ce que tu nous tiens ! En côte d’ivoire, les politiques vont plus loin : tout candidat  à une élection quelconque est le représentant d’un peuple, une ethnie, une tribu, un clan, un parti politique, une famille : Les électeurs ne cherchent pas à savoir combien d’argent leur champion  a-t’il  volé dans les caisses de l’état, de kilos de cannabis, de drogue dure qu’il a vendus sur le marché local ou international, de femmes qu’il fréquente, de personnes qui sont mortes pour sa cause. Ce qui compte là-bas, c’est la parole donnée. Bédié par exemple, le 3e homme de la présidentielle de 2010, a donné des consignes de vote au peuple baoulé qui a massivement obéit pour choisir Ouattara. Pourtant Bédié  est le père de l’ivoirité ; cette théorie qui se résume en ceci  pour écarter Ouattara de la course: Pour être candidat à la république de côte d’ivoire, il faut être né  de père et de mère ivoiriens, eux aussi ivoiriens ; les parents de Ouattara sont burkinabé, donc Ouattara ne peut pas être candidat à la présidence de la côte d’ivoire ; et c’est le même Bédié qui appelle ses partisans à voter Ouattara au second tour ».Bédié n’avait rien fait pour ce même peuple quant il a pris la suite de Houphouët. Depuis 1995 où les ivoiriens vont  désormais aux urnes pour choisir leur candidat, les campagnes électorales sont devenues violentes, assassines : On se souvient du concept de l’ivoirité. C’est la guerre des mots. Nous savons que le mot en général  est très sensible ; mal employé, il peut heurter la sensibilité de tout un chacun. En Afrique comme partout ailleurs, il est la cause de querelles de tout genre. L’homme peut par exemple tuer, blesser pour une injure, à caractère racial ou religieux… La campagne présidentielle de 2010 a été beaucoup plus virulente qu’elle a laissé des fissures dans la société ivoirienne. Les leaders politiques se sont affrontés en utilisant des mots et expressions par la suite récupérés par leurs supporters, donc par la population qui se réclame de tel ou tel candidat. Les slogans  sont divers et variés. Je ne vous dirai pas de qui ils sont. Ils ont tout simplement empoisonné la société :  « On gagne ou on gagne », « c’est du maïs » pour faire allusion à l’origine burkinabé d’un candidat ; « préférez l’original à la copie », « le boulanger d’Abidjan, il roule tout le monde dans la farine », « Warri fatché, le riche représentant de la France », « Gbagbo = vole, déchet toxique, corruption et pauvreté », « Ouattara = nationalité douteuse, étranger », « Ouattara, l’américain = agent de la CIA », « le boulanger vient de tomber sur du gravier, croyant que c’est de la farine », « ado violeur et Bédié violé ». Après tout, les mots et expressions en campagne électorale sont des pistolets chargés qui ont le peuple  dans le viseur. Malheureusement, les politiques , Bédié, Gbagbo, Ouattara ou Soro sont des irresponsables qui sont responsables des malheurs de la population ivoirienne. Zako gnali

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