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Billet de boulevard

Publié le 29 février 2008 par Pintini
Un réseau de bibliothèques (disons dans une institution universitaire, par exemple), c'est un peu comme le couple stéréotypé dans une pièce du théâtre de boulevard. Il y a toujours celui qui salit la vaisselle et l'autre qui la nettoie. Celui qui vide les tiroirs et l'autre qui passe le week-end à ranger. Celui qui passe la soirée devant la télé, somnolant, pendant que l'autre repasse le linge. Celui qui remplit la poubelle et l'autre qui la sort (sous la pluie). Celui qui se roule dans la couette et l'autre qui reste les orteils à l'air (en hiver). Celui qui termine les sachets de bonbons et l'autre qui se tape les courses. Celui à qui il faut répéter sans cesse comment ça fonctionne et l'autre qui doit sans cesse s'adapter à ce manque d'exigence personnelle (à cette légèreté égoïste). Celui qui, pour faire bonne figure en société, tient un discours altruiste, désintéressé, "transversal", collaboratif, conceptuel, celui qui en clair ne marche que pour lui, et l'autre qui se farcit réellement le travail, négligeant par voie de conséquence son propre intérêt, prenant évidemment du retard dans ses tâches ménagères, l'autre à qui en clair on demandera toujours plus. Celui que le public applaudit à la fin de la pièce et l'autre qui se dirige déjà, avant la chute du rideau, vers les coulisses afin de préparer la séance suivante.
Et, à force, ça commence à faire un peu beaucoup, pour tout dire.

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