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Barbara

Publié le 13 décembre 2011 par Goure

 BarbaraBarbara

 Le Toupin  (près de 7OO connexions par jour actuellement) est lu principalement par les Ampusians, mais pas seulement. Ceux qui ont des attaches à Ampus et qui vivent au loin  aiment savoir ce qui s'y passe et se connectent  . Il y a également mes amis du 42 avec qui je suis en contact par l'intermédiaire du blog. Enfin il y a ceux qui arrivent sur le Toupin , un peu par hasard et qui s'y plaisent. Certains postent des commentaires ou envoient des mails et peu à peu nous devenons familiers.
Christiane est de ceux-là. Elle vit à Versailles. Passionnée par la grande chanteuse Barbara , qu'elle a connue, elle a écrit un article pour le Toupin que vous pouvez lire ci-dessous. Le Toupin vous remercie, Christiane.


Barbara

 

 

 

 

 

 Barbara ne marchait pas, elle titubait, légère comme un oiseau prêt à prendre son envol. C'est ainsi qu'elle entrait sur scène, le regard brûlant d'amour pour ceux à qui elle avait donné rendez-vous. Barbara n'était pas une idole de la chanson, nous n'étions pas des fans. C'était une amoureuse qui venait à la rencontre de ses amoureux. Nous étions tous, hommes et femmes, éperdus d'amour pour elle. Plusieurs critiques ont écrit qu'un récital de Barbara n'était pas un spectacle, mais une sorte de communion entre elle et nous. Elle oscillait sans cesse entre le tragique et le drôle. Il y avait des larmes, des rires, et toujours, une émotion intense. Parfois, Barbara se sentait un peu écrasée par tout cet amour. "Ils" devenaient trop envahissants. Alors, elle se protégeait, repartait dans sa solitude. Au coeur d'un petit village de Seine-et-Marne, était nichée sa maison chérie où elle retrouvait ses chiens, ses chats, ses arbres, et sa vie de femme ordinaire.
Beaucoup ne connaissent que ses plus grands succès : Göttingen, Une petite cantate… et bien sûr, le célèbre Aigle Noir. "J'ai fait un tube !" ironisait-elle. Mais les plus belles chansons sont, pour moi, les moins diffusées. Difficile d'en choisir quelques-unes parmi tous ces chefs-d'oeuvre de poésie. Je citerais : L'amour magicien, Madame, Mon enfance, l'Enfant laboureur, Je serai douce, Du bout des lèvres, Au coeur de la nuit, Regarde (chanson engagée : "Un homme, une rose à la main, a ouvert le chemin…") et des dizaines d'autres, dont les humoristiques : Y aura du monde, Mes hommes, Les insomnies… Car Barbara était une femme drôle, très marrante. Je me souviens d'un fou rire, à l'arrière de sa voiture, alors qu'elle me racontait des erreurs d'itinéraires cocasses, tout en vidant, sur ses genoux, tout le contenu de son sac qu'elle secouait comme un prunier. Ce n'est qu'une anecdote parmi d'autres, mais c'est celle-ci qui me revient, tant nous avions ri.
Contrairement à ce que beaucoup pensaient, Barbara n'était pas une star. Elle ne contemplait pas son reflet, tel Narcisse. Altruiste, follement généreuse, elle voulait aider les autres et elle y parvenait. Elle ne voulait pas qu'on en parle, mais elle a tellement donné ! Le plus beau compliment que j'ai reçu, de toute ma vie, c'est à elle que je le dois. Alors que je traversais une très mauvaise période, elle m'a dit : " Tu as de la chance, ma petite fille. Tu es une Amoureuse. Regarde ces femmes qui n'Aiment pas, des infirmes du coeur !" Et j'ai regardé autour de moi, et j'ai compris le message qu'elle avait voulu me transmettre, elle, cette merveilleuse femme, attachée autant à la liberté qu'à l'amour. Aujourd'hui encore, malgré mon âge, il m'arrive parfois d'aller repêcher cette phrase de réconfort dans ma mémoire. Tu m'aides à vivre, Barbara, merci.   Barbara et moi avions beaucoup de goûts et de points communs. Notre rapport à l'enfance, aux hommes, à la solitude, à l'humour, à la musique… Ah oui, le piano ! Elle était une immense musicienne, mais jouait d'instinct. Elle ne lisait pas la musique. Et j'étais éblouie par ses interprétations, sa dextérité, moi qui avais étudié le piano classique dès l'âge de 6 ans, aussi avec le côté contraignant : la technique, le solfège, les gammes… Curieux hasard de la vie, et de la mort, toujours ce lien entre nous : Barbara est décédée le 24 novembre 1997, jour de mon anniversaire. Depuis, je ne fête plus ce jour, devenu funeste.
On a tout dit, tout écrit sur elle. Mon témoignage est volontairement personnel, il a pour but de donner une autre image d'une Femme. Il est évidemment très incomplet. Surtout, à la relecture, il me paraît bien romantique. Mais comment ne pas l'être pour évoquer cette femme magnifique, qui ne vivait que d'amour. Celui qu'elle a éprouvé pour des hommes, comme celui qu'elle a éprouvé pour nous. Parce qu'enfin, elle nous l'a dit et nous l'a chanté à chaque fois qu'elle est venue, vibrante, à nos rendez-vous : sa plus belle histoire d'amour, c'était nous.
Christiane.


Ma plus belle histoire d'amour , c'est vous.


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