Livre de A.C.Grayling, 2001.
Wittgenstein semble avoir estimé que les problèmes que rencontrait la philosophie se dissiperaient si l’on clarifiait le langage. Elle serait victime de ses pièges. Malheureusement le langage de Wittgenstein ne paraît pas avoir été très clair, et on ne sait pas bien ce qu’il a voulu dire.
En fait, son objectif initial aurait été de démontrer que ce qu’il y avait d’important dans la vie n’était pas accessible par l’entendement. Pour cela, il supposait que ce qui peut être dit est l’équivalent de ce qui peut être pensé ; et que ce qui peut être dit est l’image du monde. Donc, ce qui n’appartient pas au monde ne peut être pensé.
Puis, il a vu que sa théorie du langage ne fonctionnait pas.
Ce qui semble plus intrigant, pour moi, est qu’il aurait repéré un biais individualiste dans la philosophie de Descartes, pour qui « je pense donc je suis ». Ce qui est indubitable est l’expérience individuelle. Pour Wittgenstein, je ne peux pas penser si la société ne me l’a pas appris. La société est donc première, pas l’individu. Et c’est elle qui nous transmet son expérience, pas l’inverse. De ce fait l’individu n’a pas de moteur intérieur mystérieux, il est aisément décryptable.