Magazine

Aberrations

Publié le 10 février 2008 par Saucrates

Réflexion huit (23 décembre 2007)
L'incivisme (suite)

L'incivisme se comprend difficilement de la part de jeunes français(es) qui sont né(e)s avec la nationalité française. Il est attristant qu'il soit impossible de leur rappeler que s'ils le souhaitent, ils peuvent abandonner leur nationalité française et aller vivre ailleurs, dans un autre pays plus beau et plus accueillant si celui-ci veut bien d'eux (et sans argent ni formation, ce n'est pas évident) ...
Mais l'incivisme se comprend encore moins facilement lorsqu'il est le fait de personnes fraichement immigrées, qui ont fait le choix de s'installer en France pour y vivre et y travailler (!) ... Sauf s'ils sont venus seulement pour bénéficier des aides sociales ... Evidemment ...
Comment peut-on choisir de venir vivre dans un pays sans en respecter les usages, les lois et les règles ? Surtout lorsque individuellement dans son propre pays, on attend des étrangers qu'ils respectent également les us, coutumes, croyances et lois qui y sont en vigueur !
L'incivisme ne devrait pas exister. Siffler la marseillaise est une honte, non seulement pour des français, mais également pour tout spectateur, quelque soit sa nationalité ou son origine car le sport est normalement un lieu de tolérance et de respect de l'autre. Ce n'est manifestement plus le cas en France ou en Europe, face à des peuples qui ne souhaitent plus respecter le pays qui les accueille.
La première arme disponible contre l'incivisme n'est pas forcément l'expulsion à la frontière, même si c'est une arme naturelle vis-à-vis de personnes qui n'ont rien à faire dans notre société. La première arme qu'il faudrait réintroduire, c'est le service militaire obligatoire pour tous, filles ou garçons, pour réinculquer aux jeunes citoyens les bases de la citoyenneté. Le service militaire comme moyen de marquer les corps ou les esprits des jeunes ? Pas vraiment, mais plutôt comme un indispensable rite de passage dans la vie d'adulte. Car les jeunes réinventent de nouveaux rites de passage contre la société, comme cela se passe dans toute société humaine ... Et on obtient ainsi des révoltes urbaines de jeunes désoeuvrés et violents, qui cherchent à se prouver quelque chose ...
Réflexion sept (22 décembre 2007)
L'incivisme

L'incivisme est une aberration lorsqu'il touche à des symboles de la République française, à des fondements de notre société. La haine professée par certaines personnes à l'égard des forces de l'ordre en est une des plus criantes et des plus aberrantes. Evidemment, tous les policiers et les gendarmes ne sont pas des gens au-dessus de tout soupçon ... Il y a forcément parmi eux, du fait des statistiques, des pourris et des cons, des racistes et des sadiques ... Forcément. Mais lorsque des évènements comme ceux de Villiers-le-Bel ou de Marseille éclatent, parce que des policiers tuent accidentellement des jeunes dans un accident de la route, que des centaines de personnes défilent pour demander justice ou mettent une cité à feu et à sang, brûlant des biens et lieux publics pour se venger, cela n'a plus aucun sens !
Evidemment, nul ne doit être au dessus de la loi, et chacun doit payer pour les infractions qu'il commet. Mais là, cela dépasse tout ... Cet après-midi, j'étais arrêté à un feu rouge en deuxième position, dans une rue à sens unique à deux voies, et il n'y avait que trois voitures arrêtées sur chacune des deux voies. Un scooter conduit par un jeune a slalommé entre les voitures, au milieu, et sans ralentir est passé au feu rouge, en plein milieu des deux-voies. Si un automobiliste était passé venant de l'autre feu à ce même instant, l'accident aurait pu entraîner la mort de ce jeune scootériste ... Si par malheur, ce véhicule avait été une voiture de flics, on aurait pu alors voir se déclencher de nouvelles émeutes, tout cela parce qu'un jeune homme pressé aurait refuser de respecter le code de la route, jouant avec sa vie et avec la vie des autres (parce qu'il aurait aussi pu renverser un piéton traversant à cet instant, le tuant sur le coup) ... Qu'est-ce qui explique l'aberration d'un tel incivisme ?
L'incivisme n'est bien sûr pas le fait seulement des jeunes, des banlieues ou d'ailleurs, des pauvres ou des étrangers. L'incivisme est généralisée dans notre société française, plus peut-être que dans d'autres états européens.
--> L'incivisme, c'est par exemple l'internaute Anna qui se 'réjouit' parfois sur son blog (du moins c'est l'impression que j'avais eu de certains de ses papiers) d'agressions à l'encontre des forces de l'ordre.
--> L'incivisme, c'est ces personnes qui bénéficient des minimas sociaux et ont par ailleurs une activité non déclarée au noir correspond à un salaire ... (des exceptions ? absolument pas ... il s'agit tristement d'une majorité des érèmistes, notamment dans les départements d'outre-mer).
--> L'incivisme, c'est aussi de rechercher toutes les astuces fiscales pour ne pas payer d'impôts. C'est de ne pas considérer l'impôt comme un droit et un devoir mais comme une punition auquelle il faut à tout prix se soustraire. Les français sont ainsi les champions de l'exonération fiscale.
--> L'incivisme, c'est pour les plus riches de nos concitoyens, de s'expatrier dans un paradis fiscal (Monaco, Suisse, Lichenstein, Argentine ...) pour ne plus payer d'impôts en France, tout en continuant à vivre partiellement en France, à utiliser les infrastructures publiques françaises, financées et entretenues par l'impôt (routes, aéroports, services hospitaliers, électricité ...) et à vivre des achats des consommateurs français (Johny Halliday, Florent Pagny ...)
Qu'est-ce que l'incivisme ? C'est le fait de s'abstraire d'un certain nombre d'obligations citoyennes (respects des lois, de l'autorité, paiement de ses impôts, défense de la nation ...) tout en cherchant à continuer de profiter des avantages de la république française (aides sociales, usages des infrastructures, protection de la police et de la justice française, protection diplomatique de la France ...) ...
Qu'un de ces citoyens inciviques soit enlevé par un mouvement terroriste quelque part dans le monde (qu'il s'agisse de Florent Pagny dans son Amérique Latine ou une terreur quelconque des banlieues dans un pays quelconque) et la République française tentera malgré tout de le soustraire à la mort ... Et la même famille offensée qui hurle après le fisc spoliateur ou appelle au lynchage des forces de l'ordre demandera alors à être reçue à l'Elysée pour que Nicolas Sarkozy intervienne auprès des ravisseurs. Ce qui leur permettra accessoirement de passer aux informations télévisuelles et de devenir des stars pour quelques minutes.
L'incivisme n'est ainsi qu'aberration et opportunisme ! En tout cas, c'est contraire à mes valeurs.
Réflexion six (21 décembre 2007)
Une femme violée peut être condamnée à 200 coups de fouet en Arabie Saoudite pour infraction à la charia

En Arabie Saoudite, on peut être victime d'un viol collectif et être néanmoins condamnée pour cette raison à une peine de flagellation et/ou à une peine de prison, en référence à la charia (infraction appelée "khilwa" en droit islamique consistant à se retrouver seuls et en privé avec une personne du sexe opposé n'appartenant pas à sa famille immédiate) !
Une très belle religion que l'islam, tout de même ! La victime et son ami ont ainsi été poursuivi en justice après avoir porté plainte pour viol et pour agression sur cette base, et condamnés à 200 coups de fouet et à 6 mois de prison. Heureusement, leurs agresseurs ont tout de même été également condamnés par la justice saoudienne à des peines de 2 ans à 9 ans de prison, ainsi qu'à des peines de flagellation de 80 à 1.000 coups de fouet. Accessoirement, même l'avocat de la jeune-femme violée a également été suspendu par la justice saoudienne.
Peut-on encore parler dans ce cadre d'aberration ? Je ne pense pas. On se retrouve plutôt dans le cas d'une justice kafkaïenne, hostile aux femmes et dénuée de toute valeur humaine. Une justice d'hommes, et non une justice divine ... une justice interprétée par des hommes pour leur permettre de contrôler physiquement les femmes, leur corps et la féminité.
Est-ce cela l'islam ? Peut-on séparer l'islam du droit islamique que certains états musulmans mettent en oeuvre ? Et comment une telle parodie de justice peut-elle être comprise par des peuples tels que les nôtres qui ont inventé la distinction entre droit civil, droit pénal et droit canon ? Sales endroits pour vivre que ces pays arabes !
Réflexion cinq (20 décembre 2007)
Le mouvement de grève des avocats pour cause de réforme du divorce

Après la réforme de la carte judiciaire qui entraînait la fermeture d'un certain nombre de petits tribunaux, le projet du gouvernement de réforme du divorce, pour aider à désengorger les tribunaux, conduit de nouveau à de très nombreux mouvements de grève chez les avocats.
En soi, cela n'est pas condamnable. Toute profession a évidemment le droit de contester des réformes qui modifient leurs avantages particuliers. Ce qui est par contre plus aberrant, c'est les raisons que ces grèvistes donnent régulièrement pour justifier leurs mouvements de grève, pour justifier les emmerdements qu'ils occasionnent au reste de leurs concitoyens. Ainsi, les professeurs des écoles, des collèges ou des lycées justifiaient leur contestation de la réforme de leur régime de retraite par la nécessité de combattre pour une école égalitaire, pour l'accès de tous à l'enseignement, mis en danger soi-disant par la réforme des retraites du public, à l'époque. Pour se faire, ils n'hésitaient pas à instrumentaliser leurs élèves pour expliquer leur mouvement de grève, en direction des parents. C'était il y a longtemps.
De même, les cheminots justifient également leurs mouvements de grève contre les projets de réforme des régimes spéciaux des gouvernements (Juppé hier et Sarkozy-Fillon aujourd'hui) par le maintien d'une qualité du service public. Il en va de même pour les étudiants qui combattent des réformes de l'université pour le maintien d'un service public de qualité.
Mais jusqu'à là, cela ne me semble pas véritablement aberrant. Ces justifications sont évidemment à destination des usagers, mais pas seulement. Ces justifications sont aussi à usage interne, pour mobiliser leurs troupes. Car ces personnes, enseignants du public, cheminots et électriciens, étudiants, ne sont pas des individualistes, uniquement intéressés par les histoires de gros sous. Une grève qui s'appuierait uniquement sur une histoire de gros sous ne prendrait pas parmi ces gens. Il leur faut pour la majorité une justification collective, liée à leur mission de service public.
Là où cela devient aberrant, c'est lorsque seuls des intérêts financiers mobilisent une profession, que ceux-ci cachent derrière des justifications soi-disant collectives, et fausses. Les avocats se battraient pour conserver le caractère protecteur du divorce devant la justice ? Qui, entre parenthèses, représente souvent plus de la moitié des honoraires des cabinets d'avocats, quand ce n'est pas beaucoup plus. Ils se battent pour leur fric, qu'ils se font, le pire, sur le dos des justiciables. Cela les arrange bien que tout divorce coûte des milliers d'euros, à leur unique bénéfice. Sauvergarder l'équilibre dans le divorce, alors que les histoires de divorce sont remplies d'accommodements entre avocats sur le dos d'un des deux époux, parfois l'homme, parfois la femme ! Le mariage, une institution ou un contrat ? D'abord une histoire de gros sous pour une poignée d'intermédiaires obligés, qui ont trouvé là une poule aux oeufs d'or.
Le projet du gouvernement ne vise qu'à accélérer les procédures de divorce à l'amiable pour un certain nombre de couples qui ne souhaitent pas passer par la voie judiciaire, et qui pourront passer devant notaire, personne publique assermentée. Lorsque l'un des deux époux se sentira lésé, il pourra toujours consulter un avocat. Et ceux-ci conserveront la gestion de tous les divorces judiciaires ... Mais il se trouve peut-être que les avocats ont tellement géré les affaires de divorce de manière injuste et arbitraire qu'ils savent que nul ne les prend plus pour des intermédiaires justes et au-dessus de tout soupçon, de sorte que pratiquement tous les couples penseront pouvoir mieux s'en sortir sans passer par ces rapaces du droit et de la procédure, conseillers du pire.
Réflexion quatre (15 décembre 2007)
Folie criminelle et irresponsabilité pénale

Comment réagiriez-vous si un criminel qui venait de tuer votre enfant ou un proche se faisait reconnaître ou était reconnu comme 'fou', lui permettant ainsi d'échapper à la justice et à la prison ?
L'affaire du non-lieu de Romain Dupuy pour le double meurtre de Pau, comme celui de Luminita Solcan pour le meurtre en 2005 du Frère Roger, prieur de la communauté de Taizé, doit nous placer face à cette interrogation difficile.
Comment réagir lorsque la justice nous refuse le statut de victimes pour placer un meurtrier sous la protection de la psychiatrie, leur permettant d'échapper au procès et à la prison, puis pour les remettre très rapidement en liberté, où ils pourront de cette façon très rapidement tuer d'autres personnes dans des circonstances atroces ... car donner la mort est toujours atroce, sauf pour ces personnes ...
Si cela vous arrivait un jour, que feriez-vous ? La seule chose qui vous reste à faire, lorsque l'état abandonne son obligation de faire payer les crimes de ceux qui en ont commis un ? Pourquoi l'état accule-t-il ces victimes à la vengeance pour obtenir réparation des crimes qui ont été commis contre elles ?
Regardez la tête de Romain Dupuy, et dites-vous ce que vous pensez de cette personne, de son humanité, de ses risques de récidives ?
Il est aberrant de reconnaître l'irresponsabilité pénale des fous meurtriers. C'est trop facile. Accepter de reconnaître qu'une personne peut être privée totalement, à un instant donné, de toute trace d'humanité pour arrêter un geste criminel, mais n'est pas foncièrement l'incarnation du Mal, et qu'elle doit être soignée au lieu d'être jugée, condamnée, et passer sa vie en prison (à défaut d'être exécuté) est véritablement aberrant.
C'est trop simple. A tout moment, on pourrait aussi faire état que notre jugement a été altéré ... dans une rixe, sur la route, dans la famille ... Ce genre de jugement (non-lieu pour des assassins) ne peut conduire qu'à une seule chose ... la vengeance privée pour que ces personnes payent leur crime ... un peu comme dans ce film magistralement exécuté où Jean Dujardin campe un flic qui fait libérer un criminel meurtrier de son enfant pour l'exécuter personnellement (Contre-enquête de Frank Mancuso) ...
La peine de mort devrait être rétablie en France ... pour les meurtriers et les fous-meurtriers ... Cela éviterait la tentation de se faire justice soi-même ...
Source :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-990216@51-989677,0.html
Réflexion trois (14 décembre 2007)
Les affirmations du gouvernement Sarkozy-Fillon sur la relance du pouvoir d'achat des ménages français

Il y a une forme d'aberrations dans le mattraquage publicitaire dont nous faisons l'objet de la part du gouvernement Sarkozy-Fillon, de la part de la ministre de l'économie et des finances, sur les soi-disants mesures exceptionnelles de relance du pouvoir d'achat prises en faveur des ménages français, alors que nos revenus demeurent inchangés.
Le gouvernement Sarkozy/Fillon a essentiellement pris des mesures de réduction d'impôt en faveur des plus hauts revenus et des entreprises en détaxant le coût du travail ou en écornant le droit du travail et la réduction du temps de travail, mais il s'obstine à nous faire croire que ces mesures vont relancer la consommation des ménages.
'Incantations magiques' serait un terme plus propre pour décrire les rotomontades des membres du gouvernement français au sujet du pouvoir d'achat et du coût de la vie. La Banque de France vient de publier son estimation de progression du PIB pour le quatrième trimestre 2007 (+0,5%) et pour l'ensemble de l'année 2007 (+1,9%), bien loin des 2,25% que le gouvernement français continue encore d'attendre incantatoirement ... Nicolas Sarkozy va-t-il enfin comprendre que les incantations ne marchent pas en économie et que les cadeaux fiscaux aux plus riches de nos concitoyens ne sont pas la solution rêvée pour relancer l'économie française. Mais après tout, est-ce cela que le gouvernement vise réellement, lui qui n'est après tout que le représentant des lobbys du patronat et des grandes fortunes ?
Aberration de voir une telle politique travestie pour nous faire croire que ce gouvernement prend des mesures pour les classes pauvres et moyennes de notre société, alors que seul l'intéresse la situation des ménages les plus aisés.
Aberration de voir que cet homme a pourtant été porté au pouvoir par ces classes pauvres et moyennes, pour qu'il applique justement cette politique, de laquelle ces classes pauvres et moyennes n'avaient rien à attendre.
Aberration de vouloir nous faire croire que notre pouvoir d'achat va réellement être amélioré par quelques mesurettes factices, qui ne vaudront que si notre patron accepte de nous payer quelques heures supplémentaires ou quelques JRTT non pris, pour ceux qui en ont. A quand le jour où Sarkozy nous proposera de prendre un deuxième job en complément afin de pouvoir gagner plus ? C'est une situation à l'américaine qui nous attend, avec l'espoir de pouvoir accumuler deux ou trois postes de travail payés une misère, sans même pouvoir s'en sortir.
Réflexion deux (13 décembre 2007)
Danone, les investissements en Chine, les délocalisations industrielles et la justice

Une nouvelle fois, un grand groupe industriel français, Danone, dirigé par le français Franck Riboud, appelle l'état français à l'aide parce qu'une de ses politiques d'expansion et de délocalisation industrielle ne se passe pas aussi bien qu'il le souhaiterait.
Depuis plus d'un an, le groupe Danone est confronté à la justice chinoise au sujet d'une de ses co-entreprises en Chine (Wahaha), fondée avec un industriel chinois, Zong Qinghou.
Ce qui me semble aberrant dans cette histoire, c'est qu'une fois encore, un industriel français ayant des problèmes judiciaires suite à une politique aventureuse de délocalisation de sa production - pour gagner toujours plus d'argent au détriment de ses salariés français, sans lesquels le groupe Danone ne serait jamais devenu ce qu'il est - en appelle au gouvernement français et que cela conduise le Président de la République à en parler lors d'une visite diplomatique en Chine.
Les alliances industrielles avec des pays à bas coût de main d'oeuvre, de même que tout ce qui ressemble à des délocalisations, ne devraient pas conduire le gouvernement français à aider ces groupes non citoyens, pour lesquels leurs profits futurs priment sur leurs obligations sociales.
Il me semble au contraire indispensable que le groupe Danone paie au prix fort son aventure chinoise, afin que cela serve de leçon aux nombreux autres groupes français qui envisagent de transférer leur activité industrielle en Chine ou dans d'autres pays asiatiques, ou d'y délocaliser leur production auprès de sous-traitants moins-disants. Les dirigeants, les grosses têtes de ces grandes entreprises françaises ont aujourd'hui complètement oublié la réalité juridique de ces pays qui n'ont souvent que l'apparence d'un état de droit sans parler d'une démocratie. Evidemment, cela les arrange lorsqu'il s'agit d'interdire les organisations syndicales dans leurs entreprises ou de payer des salariés à des salaires de misère. Pourquoi donc paraissent-ils surpris lorsqu'ils en subissent également les conséquences ? Enfin, encore faut-il parler de conséquences ! Ce n'est pas le chômage qui les guette, comme les salariés qu'ils ont licencié lorsque leur groupe n'en a plus eu besoin. Ce n'est pas non plus la ruine financière, comme les petits porteurs ! Il s'agit en fait essentiellement pour eux de faire semblant d'intervenir médiatiquement ... leur seule hantise étant de voir leur carrière de haut dirigeant freinée par ces difficultés si elles leur sont imputées ...
Ces entreprises qui ne se sentent plus françaises parce qu'elles sont internationalisées, qui critiquent le système social (et juridique) français, trop cher et trop protecteur à leurs yeux, ne devraient plus pouvoir être considérées comme françaises, notamment les rares fois où elles en ont besoin. Ces entreprises ne devraient plus pouvoir se réfugier derrière le gouvernement français lorsqu'elles sont dans des difficultés judiciaires dans des pays où elles ont conduit des opérations de délocalisation industrielle pour bénéficier d'avantages sociaux inexistants, au détriment de l'emploi en France et de leur rôle citoyen qu'elles osent cependant afficher de manière honteuse.
Sources :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-988332@51-988437,0.html
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?news=4949798

Réflexion une (12 décembre 2007)
La Russie, les élections présidentielles, Poutine, Medvedev et la démocratie


Dans cette nouvelle série de réflexions, je tenterais de m'intéresser à un certain nombre d'aberrations dont l'on entend régulièrement parler parmi les actualités quotidiennes. Au moins pour pouvoir exprimer une certaine incompréhension et une certaine insatisfaction. Evidemment, le monde est composé d'aberrations : des enfants séparés de leur famille, des procès kafkaïens ... Parmi ces aberrations, il faut évidemment également citer les décisions récentes ou anciennes des gouvernements français UMP en matière de rémunérations du Président de la République ou des ministres, prises en 2007 ou en 2002, parallèlement aux efforts de restriction budgétaire demandés à la majorité des citoyens français, pauvres ou moyennement riches. Mais chaque chose en son temps.
L'actualité politique russe nous apprend ainsi que le Président Vladimir Poutine a la possibilité d'approuver (ou de faire désigner) celui qui le remplacera à la Présidence russe. Il s'agira d'un de ses proches conseillers : Dmitri Medvedev. Dans les formes, il y aura toutefois une élection présidentielle formelle qui se tiendra le 2 mars 2008, où on peut supposer que la démocratie sera pratiquement respectée, nonobstant certaines pressions policières et judiciaires sur les principaux opposants. Mais en soi, cette information n'est pas fondamentalement aberrante. Evidemment, une démocratie telle les Etats-Unis ne voit jamais se produire de tels faits, mais les Etats-Unis ont des siècles d'histoire de fonctionnement démocratique.
En France, on aurait pu imaginer un tel cas de figure si le candidat pressenti à l'UMP pour l'élection présidentielle de 2007 n'avait pas eu de telles relations personnelles difficiles avec le président Jacques Chirac. Et puis en France, l'absence de règles de cumul de mandats successifs (à la différence des Etats-Unis ou de la Russie) fait que les présidents ne quittent que rarement de leur plein gré la Présidence de la République. Ils n'abandonnent leur mandat que par la défaite (Giscard d'Estaing), par la maladie (Mitterrand), par la mort (Pompidou) ou par la trahison ou la prise du pouvoir (Chirac). Chirac et de Gaulle sont les seuls présidents à avoir abandonné ce mandat, d'une certaine façon de leur plein gré, par leur volonté.
L'aberration russe ne repose pas non plus sur l'importance des hommes issus des services de sécurité russes. Après tout, en France, ils sortent bien pratiquement tous de l'ENA, et cette école n'est pas plus représentative de la France réelle que ne le sont les services de sécurité russes ...
L'aberration russe est ailleurs, dans le fait que, sitôt désigné pour succéder à Vladimir Poutine à la présidence russe, Dmitri Medvedev est proposé au président sortant, Vladimir Poutine (qui venait d'accepter sa désignation), d'occuper le poste de chef de gouvernement (premier ministre) après l'élection.
Comment est-il possible que les russes puissent accepter que cet homme contourne les règles politiques fondamentales russes en demeurant à la tête du gouvernement russe alors que les règles constitutionnelles interdisent un troisième mandat présidentiel successif ? Imagine-t-on un président américain prendre un des principaux secrétariat d'état après deux mandats successifs ? Je trouve cela choquant et absolument antidémocratique.
Normalement, lorsqu'un homme s'attache d'une telle manière au pouvoir (qu'il soit politique ou syndical), c'est un signal d'alarme informant de sa probable prévarication. Les russes n'ont-ils aucune culture démocratique pour accepter majoritairement une telle situation ? C'est une évidence. La démocratie russe (ou du moins ce qui en fait usage, entre répression, assassinat et intimidation) n'est pas mûre ni saine.
Vladimir Poutine tentera ainsi de conserver sa main mise (et celle de son clan) sur l'économie, le pouvoir, et les richesses russes. Le plus triste, c'est quand même que cet état soit assimilé à une démocratie par ses homologues occidentaux, alors que la Russie ne demeure toujours qu'une didacture, avec des élections apparemment libres mais une dictature quand même.
Sources :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-988278@51-972553,0.html
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-988253@51-972553,0.html
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-988724,0.html
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-990834@51-972553,0.html
Saucratès

Retour à La Une de Logo Paperblog