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La fusillade de Liège aurait pu être évitée

Publié le 14 décembre 2011 par Copeau @Contrepoints

AmraniIl ne m’arrive jamais de réagir à chaud sur un sujet et sans prendre le temps de faire le tour de la question et de me relire longuement mais ce texte sera une exception. Et pour cause…

J’ai vu, aujourd’hui, un nombre de bêtises sur Nordine Amrani hallucinantes. De la caricature idiote et facile à la complaisance malsaine pour cet assassin en passant par le récurrent « Je ne suis pas raciste mais tout de même… ». Ces âneries tournent sur les blogs, sur facebook et même dans les média.

Une fusillade, en Belgique, ce n’est même plus exceptionnel. On dit alors souvent « C’est encore un étranger » qu’il soit polonais, maghrébin, roumain ou autre. Et j’admets totalement qu’en Belgique, on assiste rarement à des belges ouvrant le feu idiotement sur la populace mais force est de constater qu’être un autochtone au teint pâlot n’empêche en rien de commettre cet acte. Il suffit de regarder Ander Behring Breivik, le tueur d’Oslo dont RTBF se fait même une joie de préciser qu’il a un profil bien scandinave, ou Eric Harris et Dylan Klebold auteurs de la fusillade du lycée Columbine devenue célèbre car un obèse morbide en a commercialisé le récit pour financer ses prochains débouchements artériels.

Les auteurs de tels actes sont des cas isolés et ce n’est pas quelque chose de courant ni que l’on peut prévoir. S’il est impossible de fliquer chaque belge pour s’assurer qu’il ne prépare pas une fusillade dans son garage, il est en revanche faisable de les dissuader ou d’empêcher ces barbarismes.

Nous vivons aujourd’hui dans un monde aseptisé où l’Etat tâche de nous protéger les uns des autres à condition qu’on joue le jeu pour éviter la fessée. Seulement, punir un mort est impossible. C’est, d’une certaine façon, le moyen le plus courant de déjouer le système.

Nous avons le politiquement correct, l’interdiction quasi-totale des armes, les aides sociales et une foi inébranlable envers l’utilité du gouvernement. Autrement dit, si quelqu’un ne joue pas le jeu, on doit attendre que le gouvernement s’en mêle. En cas de viol, serrez les fesses et attendez la flicaille. Si une personne veut vivre en parasite, c’est son droit autant que celle qui a besoin d’une main secourable et ça ne l’empêche en rien de cracher sur ceux qui l’aident (c’est même marqué dans la constitution). Et surtout, si quelqu’un pointe une arme sur vous, n’ayez pas peur, il y a probablement un policier armé à moins de 5km qui ne devrait pas tarder.

Alors que la plupart des gens sont formatés dans un esprit où ils acceptent d’être bonne pâte et sans défense, si tout le monde fait de même, et pose l’Etat en garde-fou, il suffit que quelqu’un ne joue pas le jeu pour que, patatra, tout s’écroule. Le Belge est donc éduqué pour être une guimauve et certains apprécient même de se laisser marcher sur les pieds. Le nombre de contribuables pillés chaque année dans le plus grand silence ou le laxisme complet de la justice qui ne fait réagir personne est un bon indice de la mollassité du Belge.

La raison pour laquelle on voit surtout des étrangers se prêter aux barbarismes est que, dans de nombreux pays, le mode de vie innocent, joyeux et mièvre que l’on a adopté n’existe pas et les gens assurent leur sécurité et leur intégrité par eux-mêmes. Les gens mal intentionnés ont alors des facilités en Belgique qu’ils n’ont pas dans certains autres pays car on leur offre une véritable impunité.

J’ai déjà pu observer au Maroc, après qu’une bagarre a éclatée entre deux jeunes, la réaction de la police. Plutôt que de les séparer et de leur faire rédiger un procès verbal, ils venaient plus nombreux et tapaient plus forts jusqu’à ce que les jeunes soient calmes (et puis un petit coup sur le nez pour être bien sûr). Je ne cautionne pas pour autant cette méthode mais elle illustre parfaitement la différence de mentalité et de rapport de force entre un pays au tempérament chaud et notre pays aussi plat que notre tempérament. Dans le même ordre d’idée, quelle personne, même peu censée, prendrait le risque d’ouvrir une fusillade s’il pouvait se faire descendre par n’importe quel passant autour de lui dès le premier coup de feu ou après avoir dégoupillé la première grenade ?

La liberté pour chaque individu de porter une arme est un excellent garant de l’intégrité des individus car elle rend la réplique hasardeuse. La vieille dame est-elle armée ? Ou peut-être ce jeune homme ? La prise de risque est plus grande, l’effet est dissuasif et, si la dissuasion ne suffit pas, il restera la possibilité de réagir.

Pour ce faire, il faudrait que les Belges n’aient pas renoncé à leur droit de défendre leur intégrité. Ce constat est aussi valable pour le boulanger de Jamioulx, que pour Joe van Holsbeeck ou que pour n’importe quel crime odieux où les assassins étaient en position d’impunité.

Combien de morts encore qu’on oubliera en 24h avant que le Belge exige qu’on réhabilite son droit légitime de se défendre ?


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