Des représentants des associations de développement estiment que l'application du décret-loi, régissant l'activité des institutions de microfinance du 5 novembre 2011, conduira à la disparition des associations de développement à but non lucratif, tout en profitant aux organismes de financement à but lucratif.
Un décret non adapté à la réalité du pays
Un séminaire régional a été organisé à Tunis par la Fédération tunisienne de développement et des microcrédits, auquel ont pris part les associations de développement dans les gouvernorats du Grand-Tunis, Bizerte, Zaghouan et Nabeul. Les participants ont considéré que ce décret-loi est "une solution importée de l'étranger et que son application en Tunisie n'est pas adaptée à la réalité du pays". En effet, ce décret-loi permet aux privés de créer des sociétés de microcrédit d'un capital de 3 millions de dinars, alors que le capital des associations de développement ne dépasse pas 200.000 dinars.
Disparition de 288 associations de développement ?
Pour les représentants des associations, ce décret-loi causera la disparition de 288 associations de développement en Tunisie, dont nombre d'entre elles opèrent dans des zones où aucune association à but lucratif ne prend le risque de travailler. 1.200 cadres et employés dans ces associations pourront, alors, perdre leurs emplois.
Le président de la Fédération tunisienne du développement et des microcrédits, Salah Dhibia a appelé les représentants des associations à adhérer à la fédération pour constituer un front commun, face aux risques qui se présentent .
Aujourd'hui, les associations de développement en Tunisie sont accusées d'absence de transparence et d'objectivité dans le traitement des demandes des crédits des citoyens, surtout que les prêts étaient octroyés, auparavant, aux personnes proches de l'ancien régime. Elles sont, aussi, accusées de mauvaise gestion et d'abus du pouvoir.