Hainan plus jamais !

Bonjour les pengyou,

Bibi vous propose aujourd’hui la première partie de ses aventures durant les vacances d’hiver : l’île de Hainan.

Cette île, située au sud de la Chine (voir la carte Bibiland, cliquez ici), revêt d’une réputation exotique aux températures chaudes, idéales pour un bibi frigorifié par le rude hiver chengdu-ien. C’est donc avec plein d’espoir que bibi rejoignit le site, accompagnant de jeunes enfants, de la ville de Suining, à qui un hollandais et moi donneraient des cours d’anglais durant le séjour sur l’île).

Cette excursion fut l’occasion de découvrir le tourisme à la chinoise, qui n’est pas la tasse de thé de bibi, vous allez comprendre.

Imaginez votre accueil sur l’île par une bien que charmante guide avec son drapeau jaune bonbon ; le ton est donné, nous sommes désormais sa meute. Un troupeau de brebis qui geint dès l’arrivée, regrettant le ciel couvert, chargée de pluie (l’image de l’île en Chine continentale est réellement caricaturale : cocotier, soleil toute l’année, etc.). Bibi et le Hollandais prennent nos marques dans ce groupe exclusivement chinois pour l’occasion. Et on peut le dire, ni lui ni moi avions été avertis du déroulement du séjour. De cette écœurement pour les touristes de notre groupe ou par proximité culturelle, le fameux Hollandais m’annonce son intention de démissionner de son poste de Suining où ils enseignent aux enfants qui sont avec nous sur l’île, et de rester ici s’installer. Capiche ? La fin du séjour s’annonce nerveuse.

Que retenir de 4 jours du circuit proposé qui se réduit à une succession d’hôtels, de sites peu attrayants mais ô combien touristique, de cantines ou plutôt d’étables où chaque guide propose son bétail, constamment inquiet d’avoir le suffisant dans sa jauge et le fait savoir… déprimant ! Chaque cantine est chahutée par des arrivées-départs d’affamés, de vendeurs ambulants. Nos repas sont même chronométrés et nous les deux profs, souvent retardataires, avons droit aux sollicitations de la guide d’accélérer le mouvement (10 min de repas, on appelle cela fast-food n’est ce pas ?). Les sites visités, pour la plupart des plages ou « villages touristiques » de minorités, ne sont que cohues. La meute abrutie par toutes ses sollicitations commerciales s’excite au son du microphone : « venez par la », « prenez des photos ici » « achetez là, c’est bon marché »…Bibi a même remarqué que chaque site proposait à chaque coup des emplacements propices aux photos de groupe (« photo photo » des japonais a Paris, ici c’est pareil) en quelques sortes, style palmiers bien isolés du reste de la végétation avec en arrière-plan la mer, tout est surfait, dommage. C’est là encore un moyen de satisfaire le touriste chinois avide de proposer à ces proches ses escapades exotiques. Il y a bien une chose qu’il faut dire : ici, c’est la consommation facile qui règne : on prend le téléphérique pour 100 mètres de montée, des achats colossaux de chapeaux, chemises haiwaiennes (pour montrer à nouveau l’exotisme), les touristes refusent le temps libre pour l’exploration individuelle du lieu, navrant…

Bibi découvre un comportement auquel il n’avait jamais été confronté auparavant. Malgré cela, les enfants que nous encadrons donnent la bonne humeur au séjour avec leurs efforts d’apprendre l’anglais, rigolent de leur prononciation et d’un nouveau mot qui leur parait totalement burlesque.

La fin du séjour arrive donc et le collègue annonce donc sa démission à la chef de l’école de Suining, qui devenu totalement hystérique le menace d’une pierre puis d’un couteau, cocasse ! Et aussi révélateur du profond désir de ce malheureux hollandais d’échapper à son fou de patron. L’aide d’autres touristes mettent fin à l’animation sordide du séjour, notre employeur retournant à Suining avec les enfants, heureusement non avertis de l’histoire. Nous pouvons enfin profiter de la plage, du soleil, du calme, à l’abri des meutes.

 

A bientôt pour un nouveau message.
Bibi
PS: Merci pour le commentaire Maryline et salutations à toute l'equipe