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40 - l’impasse et le chemin

Publié le 15 décembre 2011 par Jeanjacques

Si on choisit de suivre un chemin, il faut s’attendre à découvrir un paysage particulier ce qui suppose que tous les autres paysages soient exclus. Ce chemin comporte un certain nombre « d’évènements picturaux » qui s’enchaînent naturellement de sorte que l’un conduise à l’autre, leur découverte étant contenu dans un champ de possibles nécessairement limité. Le choix du chemin ouvre donc sur un champ de possibles et en  interdit ipso facto d’autres.

Un tel chemin en épistémologie des sciences se nomme un paradigme.

Si la cosmologie actuelle a choisi le chemin de la théorie du big bang et la naissance datée de l’univers, tout un paysage théorique va s’imposer à nous d’emblée, chaque élément de ce décor devant nécessairement se présenter en ordre logique puisque constituant justement ce paradigme. Ainsi, dès lors qu’il est prévu une concentration de matière lors de la genèse primordiale, il faut envisager que celle-ci s’étende et se développe et cela sera la théorie de l’expansion et de la fuite des galaxies.

Mais si la totalité de la matière universelle est créée lors de cette genèse, il faut envisager une modalité particulière de création des étoiles et cela sera la théorie de l’effondrement gravitationnel. Mais cette genèse stellaire suppose une masse minimum pour le   nuage interstellaire afin  que débutent les réactions de fusion de l’hélium, ce qui n’est pas le cas pour les planètes telluriques et gazeuses. Il faut aussi inventer de toute pièce une nouvelle théorie ad hoc pour expliquer la formation des planètes qui n’a plus rien à voir avec la genèse classique des étoiles par effondrement gravitationnel. Cette théorie dite de l’agglomération des planétésimaux fait eau de toutes parts et comporte tellement d’exceptions et de conditions irréalisables qu’on a peine à croire en sa véracité.  Et pourtant, elle est l’aboutissement logique de tout le chemin suivi par la cosmologie standard initiée à partir du big bang et en constitue le maillon faible, son talon d’Achille.

Et en effet en remontant la chaine logique des raisons, si la théorie de l’effondrement n’est pas généralisable, alors, il faut imaginer un autre mode de genèse stellaire et partant une autre origine à  la  genèse universelle que celle du big bang. En d’autres termes,  il faut choisir dès le départ un autre chemin, un autre paradigme, qui ne conduira pas  à une impasse.

Il faut inverser radicalement la perspective et partir d’une autre hypothèse en supposant que les étoiles ne trouvent pas immédiatement disponible leurs éléments constitutifs mais les fabriquent elles-mêmes en les puisant dans la substance de l’espace. Dès lors, aucune condition de masse minimum n’est exigée et cette astrogenèse est immédiatement généralisable et constitue le mode unique de naissance des étoiles. Cette création est donc multiple, en tous lieux et instants et ne suppose plus un évènement fondateur historiquement daté comme le moment du big bang. Nous passons en conséquence d’un univers historique à un univers éternel puisqu’il n’y a plus création unique  et  pas de raison de penser que la genèse des étoiles a pu débuter un jour : cette genèse stellaire doit s’analyser comme un processus physique d’essence éternel, toujours répétable. En conséquence, la théorie de l’expansion de l’espace n’a plus de sens et on doit interpréter différemment le phénomène dit de fuite des galaxies comme l’origine des rayonnements de fonds de l’univers.

Que faut-il retenir de notre brève démonstration ? C’est que le choix initial d’un chemin déterminé dessinera un certain paysage où tous les éléments se succéderont et d’enchaineront les uns aux autres de façon logique pour nous mener en un lieu où nous contemplerons le panorama  dans son ensemble. Mais lorsque le chemin conduit à une impasse, alors nous devons faire demi-tour  et imaginer une autre « voie de salut ».


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